mardi, décembre 13, 2011

Une carte pour expliquer le vote Le Pen

L'Usine Nouvelle, magazine industriel que la presse cite rarement mais dont les informations sont souvent intéressantes vient de publier une carte des emplois menacés en France. Il apparait à sa lecture qu'il n'est pas une partie du territoire qui soit épargnée mais aussi, et surtout, que les emplois menacés sont souvent dans des zones semi-rurales ou dans de petites villes, c'est-à-dire dans des régions où le marché du travail ne donne aux salariés qui perdent leur emploi aucune chance d'en retrouver un (même dégradé) à proximité de leur logement.



A la lire, on découvre que la France ne souffre pas tant de désindustrialisation, comme nous le disent aujourd'hui tous les candidats (les effectifs ouvriers diminuent partout, même en Chine) mais d'une politique d'aménagement du territoire qui a conduit les entreprises, depuis le début des années soixante, à s'installer dans des zones industrielles éloignées qui leur offraient mille avantages (terrain gratuit, main d'oeuvre bon marché, impôts locaux réduits…) mais qui n'étaient pas de taille suffisante à créer un marché de l'emploi susceptible de pallier les déficiences de l'un ou de l'autre.

Sur la désindustrialisation, voir également cette chronique.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très intéressant ce constat. Le vote Le Pen qui d'après certains sondages séduit de plus en plus d'ouvriers et d'employés (43 % d'entre eux), alors que jusqu'à ces dernières années ils n'étaient pas la cible du FN, risque fort de coïncider de plus en plus avec cette carte. Car les ouvriers et employés "de souche" comme ils disent, qu'ils soient en activité, au chômage, ou retraités (on les oublie souvent mais ils votent) se trouvent non plus tant dans les banlieues de grandes villes, domaine de l'immigration tant redoutée par le FN, mais dans les campagnes, les petites villes où comme vous le dites les emplois nouveaux ont profité d'effets d'aubaine pour temporairement bénéficier d'une main d'oeuvre formée exploitable car peu mobile, déjà victime de la disparition du "système technique" traditionnel, avant d'aller voir ailleurs. Et on n'a pas préparé là la transition vers l'économie numérique ou cognitive, c'est le moins qu'on puisse dire...