lundi, décembre 03, 2012

Ayrault, Florange et les nationalisations

Jean-Marc Ayrault a donc vivement retoqué l'idée de nationalisation provoquant une mini-bourrasque politique. Maladresse? Difficulté à communiquer? Peut-être mais j'y vois un autre motif. Qu'a-t-il dit?

  • que la situation à Florange ne nécessite pas une "expropriation pour nécessité publique" qui peut se justifier «dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder les intérêts de la Nation»,
  • que ce n'est «pas efficace pour une entreprise en panne de débouchés ou en manque de compétitivité»,
  • que le  pacte de compétitivité est là pour aider les entreprises ayant des difficultés,
  • que le rôle de l'Etat n'est pas de sauver les canards boiteux mais d'aider les secteurs d'avenir : «Ma conception du rôle de l'État est qu'il doit animer, impulser, réguler l'activité économique, et protéger les intérêts stratégiques», ce qui l'amènera «investir lui-même dans les projets d'avenir qui ne sont pas immédiatement rentables» et dans des entreprises stratégiques dont la survie serait en jeu,
  • que l'Etat peut être amené à intervenir pour protéger les entreprises d'OPA hostiles.
Tout cela dans une discours écrit et sans doute soigneusement pensé et revu avant d'être prononcé. Au delà du cas de Florange, il s'agissait de cadrer les interventions de l'Etat dans une situation où beaucoup d'entreprises sont en difficulté. Et au delà des interventions les plus spectaculaires de l'Etat, celles de la Banque publique d'investissement qui se met en place. On sait que les régions aimeraient avoir leur mot à dire. Alain Rousset, le Président de l'Association des Régions de France, est revenu à la charge il y a quelques jours, demandant que les guichets uniques soient animés par les régions. Or, le risque est, dans une période de crise, que les élus soient naturellement tentés de protéger les emplois existants au dépens des emplois nouveaux, de sauver des canards boiteux plutôt que d'aider de jeunes pousses (après tout des élections se profilent dans les mois qui viennent et ils risquent d'être soumis à une forte pression). C'est sans doute cela que voulait faire entendre Jean-Marc Ayrault au delà du cas de Florange. 

1 commentaire:

Jean-Baptiste Poquelin a dit…

Ah! ma foi, oui, tarte à la crème !