mardi, mars 31, 2009

Le sort des images

J'étais ce matin dans un congrès de spécialistes de ressources humaines où je faisais une conférence sur le management chez Google (pour ceux cela intéresse ici le texte des slides utilisés dans cette conférence). En attendant de parler, je me suis promené dans l'exposition (très courte, tout cela se passait au Pré Catelan, dans le bois de Boulogne, dans un endroit très élégant). J'y ai croisé le représentant d'un cabinet de conseil canadien, Secor Conseil, qui a utilise pour sa publicité de petites pochettes pleines de gélules. L'idée est amusante.


Mais ce n'est pas qu'elle soit amusante qui a retenu mon attention, c'est qu'elle est imitée d'une artiste, Dana Wyse (dont on trouvera ici une interview) qui fait la même chose, mais avec un esprit plus… caustique :


Le canadien connaissait évidemment cette artiste. Et l'on peut supposer que le service de communication de Secor Conseil s'en est inspiré. Ce qui n'est après tout qu'un prêté pour un rendu.

dimanche, mars 29, 2009

Martine Aubry est sympathique…

L'émission de Michel Drucker sur la 2 est devenue l'un de ces rendez-vous incontournables pour les politiques, l'une de celles où se font les images. Martine Aubry a passée aujourd'hui l'épreuve brillamment. Elle a su convaincre deux au moins des chroniqueurs de cette émission, Jean-Pierre Coffe qui s'occupe de cuisine et l'humoriste Anne Roumanoff, qu'elle était, loin de son image de femme austère, autoritaire, formidablement sympathique, drôle, simple, qu'elle sait rire d'elle-même spontanément, naturellement.

Le même jour, sur une autre chaine (la Cinq), Vincent Peillon a donné ses revenus (100 000 € annuels avec sa femme), ses impôts (12 000€) et expliqué qu'il paierait volontiers 3000€ de plus, face à un Jean-François Coppé qui a consacré l'essentiel de ses interventions à défendre les riches et le bouclier fiscal.

Un bon dimanche télé pour les socialistes. Ce n'est pas si fréquent…

vendredi, mars 27, 2009

On ne sait plus trop quoi dire sur Sarko

Jean Veronis fait dans son blog à propos de la dernière salve d'attaques contre Nicolas Sarkozy (sur la manière dont il maltraite la langue) une excellente remarque : "Et puis, on ne sait plus trop quoi dire sur Sarko : on a déjà tout dit dix fois (et lui aussi). Saturation médiatique." C'est vrai qu'il y a de cela. On finit par ne plus avoir envie d'en parler. Il fatigue.

Est-ce un effet Sarkozy? ou un effet blog? Quand il n'y avait que la presse, une fois lue, on pouvait passer à autre chose. Avec internet, il en va autrement, l'exposition de celui qui fait l'actualité, qui se met en permanence en avant, est augmentée. Pour ne prendre que mon exemple, non seulement je lis la presse (et plutôt plus qu'hier, m'étant mis à consulter sur le net des journaux que je n'achète pas) mais je consulte régulièrement des blogs qui offrent des analyses souvent très pertinentes. Je "consomme" donc du Sarkozy tous les jours. Chirac et ses collaborateurs avaient théorisé l'exposition médiatique minimum. Sarkozy a fait l'inverse et comme il donne de l'urticaire à beaucoup de monde, on ne voit plus que lui. On le voit d'autant plus que l'opposition est à peine invisible. Mais, Veronis, a raison : trop, c'est trop.

jeudi, mars 26, 2009

La contradiction dont Nicolas Sarkozy aura du mal à se défaire

Le Canard Enchaîné donne, dans un petit article sur les ouvriers de Continental dont l'usine va fermer un chiffre qui devrait inquiéter Nicolas Sarkozy : 59,41% des électeurs de Clairvoix, siège de l'usine de Continental, ont voté pour lui aux dernières élections présidentielles, exemple même de cette classe ouvrière qu'il a su attirer à lui pour vaincre la gauche. Que pensent aujourd'hui ces électeurs prolétaires? Sont-ils satisfaits de sa politique, de ce décalage croissant entre son impuissance contre le chômage (qu'on ne saurait lui reprocher) et son incapacité ou plutôt son refus de discipliner les plus riches? On peut en douter.

On nous dit qu'il est déjà en campagne électorale pour 2012. Sans doute est-ce qu'il a senti le danger. Il a ressorti son discours sur la sécurité. Mais est-ce que cela suffira? Probablement pas. Il lui reste une solution, qu'un autre chiffre que donne le Canard suggère : 64,11% des électeurs de cette même ville ouvrière ont voté contre l'Europe en 2005. L'étranger les inquiète et leur expérience avec Continental ne devrait pas les rassurer. Ils seraient certainement sensibles à un discours violemment protectionniste, à la Le Pen (qui en avait fait, avec l'immigration un de ses thèmes favoris). Ce serait, évidemment, une catastrophe. D'autant que le principal rempart contre le protectionnisme, la bourgeoisie qui travaille dans les entreprises internationales parait bien en mal de se faire entendre : elle a réussi à sauvegarder ses bonus, stock-options et autre bouclier fiscal et n'en veut probablement pas plus.

mardi, mars 10, 2009

Tableaux récapitulatifs

Nous recevons depuis quelques semaines (et c'est une nouveauté de l'année) des tableaux récapitulatifs de nos frais de santé et des coûts de nos banques. Tableaux très instructifs qui mettent en évidence des dépenses jusqu'alors invisibles. Les banques, notamment, facturent une fortune des frais divers (commissions, location de coffre, envoi de relevés de toutes sortes…). Les coûts de l'impression de papiers tirés directement d'un fichier informatique laissent tout simplement pantois. Ces gens là sont vraiment des voleurs qui ont usé et abusé pendant des années de notre ignorance!

Difficile de critiquer ces excellentes initiatives (qui n'étaient pas spontanées dans le cas des banques), on s'étonne plutôt de ce que ces outils élémentaires de décision ne nous aient pas été fournis plus tôt. Chacun sait aujourd'hui ce qui lui coûte sa banque mais aussi ce qu'il coûte à la Sécurité sociale. De là à aller renégocier les termes de son contrat avec sa banque il n'y a qu'un pas… que nous serons sans doute nombreux à franchir.

lundi, mars 09, 2009

Psychanalyse, manipulation mentale

Que la psychanalyse soit un exercice de manipulation mentale n'est pas vraiment un scoop pour qui s'en est toujours méfié, mais il reste surprenant d'en avoir confirmation, comme ce fut le cas, ce week-end, dans une conversation privée.

Je suis à table avec quelques amis, dont une analysée, M, et un analyste de renom, autorité universitaire admiré de tous que j'appellerai P. L'amie analysée raconte qu'elle a envie d'arrêter son analyse, qu'elle l'a dit à son analyste : "Cela fait sept ans que nous sommes ensemble, vous ne pouvez plus rien pour moi, je veux arrêter." Ce à quoi l'analyste lui aurait répondu : "Mais si je peux encore beaucoup pour vous." Réponse qui suscite aussitôt l'indignation de P : "Cela ne me parait déontologique." Et lorsque nous lui demandons ce qu'il aurait répondu à la place de l'analyste, la réponse fuse : "Mais qui donc voulez-vous quitter?" Nuance? Sans doute, mais qui modifie complètement les interrogations de M. De questions sur les capacités de l'analyste ou de l'analyse, on serait passé à une interrogation sur la solidité des liens avec ses proches et, notamment, de ceux qu'elle a noués avec un homme qui la rend heureuse. Ce qui l'aurait, évidemment, fait beaucoup plus souffrir. Je ne suis pas sûr que la déontologie soit là où la cherchait P.

J'ajouterai, pour conclure, que j'ai eu une nouvelle fois eu l'impression que l'analyse enferme les analysés dans leurs difficultés, qu'elle gonfle leur ego devenu leur premier sujet de conversation. Tous les analystes disent que les patients qui viennent les voir souffrent. C'est très probable. Encore faudrait-il qu'ils n'ajoutent pas à leur souffrance, qu'ils ne l'entretiennent pas.

Des ministres qui choisissent le moment de leur départ?

C'est dans le Figaro du jour (09/03/09). Trois phrases, juste trois petites phrases d'un journaliste pressé qui en dit long sur l'autorité du Président de la République sur ses ministres et sur la manière dont certains de ceux-ci envisagent leur bail : "Si Michel Barnier a confirmé, avant la réunion, qu'il quitterait ses fonctions de ministre de l'Agriculture «au début du mois de mai», Rachida Dati est restée floue. «Je veux aller au bout du débat de la loi pénitentiaire qui reviendra à l'Assemblée en mai.» Plus tard sur France 2, elle entretient encore le doute en lâchant : «Je m'engage dans la campagne, si je suis élue on verra à ce moment-là»." On verra à ce moment là? Mais qui donc?