vendredi, décembre 19, 2008

Sarkozy en plaideur

Il ne se passe (ou presque pas) de semaine sans que l'on apprenne que Nicolas Sarkozy (ou sa femme) s'est porté partie civile dans une affaire. Aux dernières nouvelles, il a porté plainte à l'occasion de la publication des "carnets secrets" d'Yves Bertrand.

Ce coté plaideur est inédit. Jamais aucun de ses prédécesseurs ne s'était lancé dans ce genre d'aventure qui en dit beaucoup sur sa psychologie :
- sur son incapacité à jeter la rancune à la rivière, comme on le voit dans l'affaire Villepin. Maintenant qu'il est élu, ne pourrait-il pas oublier ces batailles d'hier? Il aurait tout à y gagner, mais non, il continue au risque de réveiller chez ses anciens adversaires mauvais souvenirs et amertume ;
- sur son indifférence à l'égard des principes élémentaires d'une bonne gestion. Président de la République, il se met à chaque fois en situation de conflit d'intérêt, au risque de se retrouver un jour devant une véritable difficulté politique ;
- sur sa mauvaise maîtrise du temps. François Mitterrand disait qu'il fallait savoir donner du temps au temps, Nicolas Sarkozy semble ne pas avoir compris que le temps de la justice n'est pas celui des médias : des affaires qui auraient été depuis longtemps oubliées (comme celle de Villepin) reviennent régulièrement à la surface à cause (ou grâce, c'est selon) son action judiciaire ;
- sur sa capacité à se mettre en danger (que l'on appellera, selon les cas, inconscience ou jeu avec le diable) : parce qu'après tout, il peut aussi perdre ses procès.

lundi, décembre 15, 2008

Crise du PS, crise des gauches

Le PS est malade, comme chacun sait. Et ce ne sont pas les premières décisions de Martine Aubry qui vont le remettre d'aplomb. Pour ne prendre que cet exemple, ce n'est pas la nomination de Benoit Hamon, l'un des plus vigoureux partisans du non à la constitution européenne, comme porte-parole du PS à la veille d'élections européennes qui s'annoncent difficiles pour le PS qui va arranger les choses. On imagine déjà les tiraillements, les contradictions, le flou sur les positions d'un parti qui ne s'est jamais remis de ce conflit interne. Les premières déclarations sur l'autorisation administratives de licenciement ne sont certainement pas de bon augure. Qui peut vraiment croire que c'est là le sérieux et le travail que nous promet Martine Aubry?

Mais la crise du PS n'est pas celle de ce seul parti. Elle s'inscrit dans une crise plus profonde des gauches liée à l'effritement de deux des piliers de cette famille politique depuis la fin de la seconde guerre mondiale :
- la confiance dans la bienveillance de l'Etat,
- une critique sociale basée sur la lutte des salariés pour l'amélioration de leur condition.

La confiance dans la bienveillance de l'Etat a nourri pendant des décennies les luttes de la gauche. Il s'agissait de créer un ensemble de mesures collectives pour protéger les salariés et leurs familles. On demandait à l'Etat de s'occuper de la santé, de l'éducation, de la protection sociale… Cette confiance n'a pas disparu, mais le contexte a changé. La gauche a gagné toutes ces batailles. L'Etat a pris en charge, dans nos pays, une multitude de fonctions (santé, éducation, protection contre la vieillesse, la pauvreté…) et il l'a plutôt bien fait, mais au temps des conquêtes a succédé celui de l'optimisation. Tous ces systèmes ont mûri, vieilli et il s'agit aujourd'hui de les optimiser, de corriger les défauts apparus avec le temps. C'est, évidemment, un travail beaucoup moins exaltant, qui met les gouvernants qui s'y collent en opposition avec tous ceux qui profitent de ces défauts ou qui craignent qu'on jette le bébé avec l'eau du bain. Ce travail d'optimisation est nécessaire, les dirigeants de gauche qui ont été aux affaires le savent, mais il est difficile à la gauche de le dire sans brouiller son message traditionnel et sans susciter l'exaspération de tous ceux qui travaillent dans les institutions en charge de ces systèmes publics et qui prennent toutes ces propositions d'optimisation comme autant de critiques de leur travail et d'attaques contre leur statut.

Quant à la critique sociale, elle a changé de nature. Pendant des décennies, elle s'est concentrée sur les combats au sein des entreprises pour une amélioration des rémunérations et des conditions de travail des salariés. Elle était alors menée par les organisations syndicales dans les entreprises et relayée, au plan politique, par les partis, et d'abord par le PC qui entretenait des liens étroits avec la CGT, premier syndicat ouvrier. Mais c'est, depuis des années, bien fini. Des années de chômage ont "calmé" les ardeurs militantes des salariés dont le combat est devenu défensif. Il ne s'agissait plus d'obtenir des avancées sociales mais de lutter contre la casse sociale, contre les fermetures d'usines, les délocalisations, les licenciements collectifs, la montée de la précarité. Les syndicats ont perdu beaucoup de leur influence.

Les liens étroits entre les travailleurs menacés de perdre leur emploi et les partis politiques de gauche se sont défaits sur une question centrale : celle du protectionnisme. Les salariés qui veulent conserver un emploi menacé n'ont qu'un souci : éloigner la concurrence et le mieux pour cela est bien évidemment de fermer les frontières. Mais dans une économie ouverte, prôner le protectionnisme, c'est condamner au chômage tous ceux qui profitent de l'ouverture, qui travaillent dans des entreprises qui vivent des marchés à l'exportation. La classe salariée s'est divisée. Les partis politiques de gauche ont choisi l'ouverture, et ils ont eu raison, mais ils ont, ce faisant, ouvert une voie royale au Front National, seul parti à s'être déclaré ouvertement favorable au protectionnisme. Sa quasi disparition est une bonne nouvelle, mais elle ne signifie pas que ses électeurs vont revenir à gauche.

La critique sociale n'a pas disparu, mais elle s'est déplacée, elle a changée de champ, elle a quitté le monde des entreprises et du travail pour se concentrer sur de nouveaux terrains. Portée par des associations, des ONG, elle s'est tournée vers la protection de l'environnement, des espèces en voie de disparition, vers la lutte pour l'amélioration des conditions de ceux qui sont en marge, travailleurs sans papiers, mal logés… Au sein même des entreprises, de nouvelles problématiques sont apparues, imposées de l'extérieur, comme la lutte contre le harcèlement ou contre les disparités salariales entre hommes et femmes.

Les partis de gauche n'ont pas su récupérer cette nouvelle contestation, laissant aux verts, aux écologistes une porte large ouverte. Les verts n'ont pas su construire en France une alternative politique crédible, mais cet échec ne doit pas masquer l'essentiel : les militants ont déserté les partis de gauche pour investir leur énergie et leur colère ailleurs, dans d'autres combats. On m'a reproché mon indulgence à l'égard de Ségolène Royal. Elle vient de ce que je crois qu'elle a compris cela et qu'elle a essayé, d'abord avec la démocratie participative puis avec son projet de cotisation à 20€, de ramener au PS des militants qui étaient allés ailleurs, dans des associations.

La crise du PS ne se résume pas à un combat de chefs, de candidates à l'élection présidentielle. Elle vient de cette crise d'une gauche qui a vu s'effriter deux des piliers de son idéologie. Si le PS réussit encore à gagner des élections, notamment au niveau local, dans les villes et les régions, c'est qu'il a su conserver, maintenir, construire dans ces villes et régions une offre politique qui convient aux classes moyennes qui y vit, qui souhaite plus d'équipements collectifs et de solidarité.

samedi, décembre 13, 2008

Trois jours à Montréal

Je rentre de trois jours passés à Montréal. Est-ce la proximité linguistique, la familiarité que nous entretenons avec les Québécois? Comme chaque fois j'éprouve un même sentiment d'étrangeté. Il y a le climat, bien sûr, cette tempête de neige qui m'a accueilli lors de mon arrivée et qui ne m'a pas quitté dans une ville dont "les places de stationnement sont squattées par des banquises" (formule entendue à la radio).


Est-ce ce que l'on devine de la gestion de ce pays - et puisque neige il y avait - de la gestion si farfelue du déneigement dans une ville qui en est couverte chaque année : le déneigement est confié aux arrondissements, ce qui fait qu'il suffit de traverser une rue pour passer d'un tronçon de chaussée à peu près correctement nettoyé à un tronçon complètement négligé. Gestion aggravée cette années, si j'ai bien compris, d'une grève de l'un des fournisseurs de sel de la ville (d'où l'utilisation de mélanges sable/sel) et d'un micmac contractuel (passage mal réglé du paiement par jour au paiement au forfait qui a suscité la colère des déneigeurs). Comme le disait un éditorialiste, "il manque un cerveau de la neige à Montréal" (il est vrai que le maire aurait déclaré : "on n'avait pas prévu qu'il y ait tant de neige"). Amateurisme qui surprend d'autant plus que les gens que j'ai croisés à l'Université étaient tous parfaitement sérieux et efficaces.

C'est, je crois, surtout l'extraordinaire ouverture aux autres qui étonne. Ouverture aux immigrés que l'on rencontre partout (j'ai rencontré pendant ces trois jours, des Français, des Japonais, une Colombienne une Costa-Ricaine, un Marocain, un Algérien qui voulait rentrer en France, un Nigérien), qui montre combien nous sommes en ces matières étroits d'esprit, frileux. Ouverture aux autres qui permet, également, de raconter sa vie à des étrangers (comme ce professeur qui racontait devant des collègues femmes et le parfait inconnu que j'étais comment il cherchait des femmes sur internet et dans des clubs de rencontre).

Ouverture qui n'exclut pas une certaine fragilité. Lorsque j'étais à l'université, en train de bavarder avec un professeur, on est venu nous annoncer la présence d'un homme qu'on aurait vu armé d'un fusil. Il ne s'agissait en fait que de pétards qu'un plaisantin avait fait exploser dans une cage d'ascenseur et d'un sac contenant deux couteaux et quelques douilles de 22. Reste que deux étudiantes se sont évanouies et tout le centre-ville a été bloqué pendant plusieurs heures.


Il y a, bien sûr, ces situations que nous n'imaginons pas ici, comme cette église qui a fait faillite et dont les locaux ont été rachetés par l'université et ces bizarreries : le même professeur qui me racontait cette faillite (inimaginable chez nous au royaume de la laïcité!) ne s'inquiétait pas de voir le gouvernement financer une école qui enseigne le créationnisme à coté de la théorie de l'évolution. "Ce n'est, me dit-il, que marginal". Vraiment?

Il y a, enfin, le français parlé. D'une verdeur qui chaque fois m'enchante (un chroniqueur disant à la radio d'un politique qu'il devrait "arrêter ses conneries") et surtout d'une immense fantaisie. Je pense à ce "geste de favoritisme un peu véreux" entendu dans une conversation et, surtout, à cette phrase venant conclure le récit d'une bagarre entre un malheureux touriste et un champion de baseball. Agacé par le touriste qui tentait de le photographier, le sportif a lancé sa caméra dans un arbre où elle s'est retrouvée avec "une lentille au beurre noir".

Un dernier mot : la table-ronde sur la responsabilité sociale des entreprises qui m'avait amené à Montréal m'a laissé quelques heures pour aller visiter le musée d'art contemporain. J'y ai vu une oeuvre absolument splendide de Gary Hill, un vidéaste américain : deux écrans sur lesquels on voit Isabelle Huppert qui nous prend littéralement dans son regard. J'ai tenté de la photographier. Le cliché n'est pas bon, mais il donne une idée :

dimanche, décembre 07, 2008

Relancer la consommation? Oui, mais…

Les critiques du plan de relance s'accumulent malgré des sondages plutôt favorables (61% des Français feraient d'après Opinion Way et le Figaro confiance à ce plan, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, la confiance ne pouvant être en la situation qu'une bonne chose, mais laisse tout de même rêveur : croit-on vraiment que 61% des Français connaissent son contenu?).

Ces critiques sont de trois types :
- le plan de relance n'est que faux-semblant : les dépenses nouvelles annoncées sont faibles (4 milliards d'€ dit F.Bayrou) et de toutes manières pas à la hauteur de l'enjeu,
- les mesures que prévoit ce plan ne prendront effet, au mieux, que dans plusieurs mois et arriveront trop tard pour corriger la situation,
- manquent à ce plan des mesures de relance de la consommation.

Cette dernière critique vient surtout de la gauche. Elle n'est pas complètement fausse : la croissance de notre économie étant pour l'essentiel tirée par la consommation, soutenir celle-ci parait de bon sens. Encore faut-il imaginer des mesures efficaces, ce qui veut dire bousculer les deux obstacles qui s'opposent aujourd'hui à toute relance de la consommation :
- l'inquiétude des ménages qui craignent pour leur emploi et préfèrent épargner plutôt que de dépenser,
- la prudence des banques qui malgré les baisses successives des taux d'intérêt ne sont pas disposées à accorder facilement des crédits.

Dit autrement : comment vendre des voitures (des logements…) quand les automobilistes ne veulent pas insulter l'avenir et les banques leur prêter de l'argent? Peut-être faudrait-il que l'Etat se substitue aux clients individuels, aux petits propriétaires que nous sommes tous (propriétaires de nos voitures, logements…), qu'il achète des voitures, logements… et les mettent à notre disposition moyennant des coûts qui éviteraient les deux inconvénients cités plus haut. Une des pistes pourrait être de s'inspirer de velib ou de Google qui, l'un et l'autre, dans des domaines très différents, transforment le client en usager, le propriétaire (d'une bicyclette, d'un logiciel) en utilisateur.

Cette solution n'est pas sans précédent. Dans les années trente, le gouvernement américain a relancé la consommation d'électricité en demandant à des organismes publics d'acheter des matériels électriques et de les mettre à la disposition de consommateurs qui ne voulaient plus financer ces achats.

Cette expérience a favorisé ultérieurement le développement du crédit à la consommation de masse. Dans ce cas, il faudrait sans doute que ces expériences soient orientées vers la recherche de modèles économiques alternatifs.

Un ego démesuré

Que des patrons aient souvent un ego démesuré n'est pas un scoop. Mais combien ont érigé à l'entrée de leur entreprise une statue de cire comme celle d'Al fayed que l'on trouve à l'entrée d'Harrods, le grand magasin londonien?

vendredi, décembre 05, 2008

Plan de relance

Nicolas Sarkozy a donc annoncé son plan de relance dont on dira qu'il est reçu avec un certain scepticisme teinté de bienveillance. Scepticisme parce que chacun sent bien que ce n'est pas la solution à la crise et qu'il vient après plusieurs autres qui ont fait long feu. Bienveillance parce qu'il évite une relance par la consommation dont chacun sait les limites : on se souvient trop bien en France de la manière dont le plan de relance du début des années 80 avait surtout servi à gonfler les importations sans résoudre nos problèmes de l'époque.

La relance par l'investissement sur lequel ce plan met l'accent a-t-elle plus de chances de réussir? Ce n'est pas certain. Les entreprises n 'ont aujourd'hui aucune envie d'investir et ce ne sont pas les quelques mesures annoncées qui pourraient les convaincre que l'avenir sera plus rose. Quel petit patron qui s'inquiète pour son chiffre d'affaires des mois à venir recrutera de nouveaux collaborateurs pour bénéficier de la réduction des cotisations sociales annoncée pour les entreprises de moins de dix salariés?

Ce plan, comme ceux de nos voisins, souffre de ne pas avoir pris la mesure d'une crise qui touche au fondement même de la croissance de nos économies basée, depuis une cinquantaine d'années, sur une consommation de masse financée jusqu'à la fin des années 70 par les augmentations régulières de salaires (complétées par un crédit corrigé de l'inflation), puis, depuis les révolutions Thatcher et Reagan et l'explosion des inégalités, par une explosion du crédit à la consommation (on disait aux salariés dont les revenus ne progressaient plus : ce n'est pas grave, les taux d'intérêt sont bas et le crédit abondant grâce à toutes nos innovations financières).

On ne sortira de cette crise que par une réinvention du modèle de croissance. Un peu comme on est sorti de la crise de 1929, d'abord par la guerre (ce que les post-keynésiens appellent le keynésianisme de guerre ) puis par l'invention de la société de consommation et de ses outils (crédit de masse, publicité, obsolescence des produits…). On ne sent évidemment rien de pareil dans ce plan. Pas plus, d'ailleurs, dans les critiques de la gauche qui devrait profiter des mois qui lui restent avant les prochaines échéances électorales pour travailler sur ce que pourrait être ce nouveau modèle de croissance (abandon des logiques du tout propriétaire, mutualisation des achats sur le modèle de vélib…).

Sommes nous malades de nos enfants?

Les enfants jouent, dans notre imaginaire tel que l'expriment les articles de presse et les émissions de télévision, mais aussi les interventions des politiques et les débats qu'elles suscitent, un rôle étrange, paradoxal et peut-être inquiétant. Qu'est-ce aujourd'hui qu'un enfant?

C'est d'abord l'objet de désirs. Celui de la mère (du couple) qui ne peut pas en avoir et qui cherche par tous les moyens, y compris les plus bizarres (achats d'enfants dans les pays pauvres, insémination artificielle, achat d'un ventre…), à en obtenir un. Celui, aussi, de ces pédophiles qui font, nous dit-on, le tour de la planète pour trouver de la chair fraîche.

C'est aussi un objet de pitié lorsqu'il est victime de sévices, comme cet enfant dont a parlé pendant des semaines la presse anglaise que ses parents et, d'abord, sa mère brutalisaient au point qu'il en est mort.

C'est enfin un personnage dangereux que l'on craint (la délinquance juvénile…) et que l'on veut mettre en prison de plus en plus tôt (dés 12 ans dans un récent projet gouvernemental, "mesure de bon sens" selon Rachida Dati!) et dont on veut, dés le plus jeune âge, dès l'âge de trois ans, suivre les comportements pour mieux les corriger.

Cela fait beaucoup. Un psychanalyste saurait sans doute nous expliquer cela. Je m'en sens bien incapable, même s'il me semble que c'est tout sauf sain.

lundi, décembre 01, 2008

Hillary Clinton

BBC world me demande (grâce à Art Goldhammer) ce que je pense de la nomination d'Hillary Clinton.

A vrai dire, je n'en pensais pas grand chose avant qu'on ne me pose la question. Mais puisque question il y avait, il m'a fallu improviser une réponse. Voici en substance ce que je leur ai dit : que nous connaissions bien H.Clinton et que nous la respections tant pour son attitude pendant les années Clinton que pour sa pugnacité pendant la dernière campagne présidentielle, que cette bonne image l'aiderait probablement dans ses débuts, mais que nous attendions surtout de la nouvelle administration américaine qu'elle prenne le temps d'écouter ses partenaires et ses adversaires. Les Russes, pour ne prendre que cet exemple, ont de bonnes raisons de s'inquiéter de la montée en puissance de l'OTAN à leurs portes et ces bonnes raisons méritent d'être entendues et prises en considération. Même chose pour les Palestiniens et bien d'autres dans le monde.

H.Clinton réussira dans la nouvelle mission qui lui est confiée si elle sait abandonner l'arrogance et l'autisme de l'administration Bush, si elle se met à l'écoute des autres.

Mon interlocuteur m'a ensuite demandé si elle saurait renouer les liens avec la France. Question un peu embarassante tant les relations entre nos deux pays sont complexes. Je suis sûr que Nicolas Sarkozy nous expliquera rapidement qu'il n'a pas de meilleure amie qu'Hillary, mais… pour l'avoir vu sur CNN lors de sa récente visite à Washington aux cotés de G.Bush, jai été frappé par la différence de ton. Quoi que l'on ait pu dire ici, Sarkozy l'américain, comme on l'a un temps appelé, est vraiment très européen.