Lorsque l'on fait de l'équitation, on sait qu'il arrive que les chevaux s'emballent et qu'il est alors très difficile de les ramener à la raison. C'est ce qui arrive aujourd'hui à la droite parlementaire. Obsédée par le risque d'un mai 2002 à l'envers, elle s'est déportée vers le Front National. Le risque de voir Marine Le Pen au second tour semble s'éloigner, mais pour éviter un mauvais report des voix, la droite continue sur la même pente et fait de l'étranger et des jeunes (surtout s'ils sont délinquants) un bouc émissaire. Hier Jean-Pierre Raffarin, que l'on a connu plus raisonnable, évoquait des gamins de douze ans armés de Kalachnikoff attaquant les braves citoyens. Et l'on se demande jusqu'où l'on ira dans l'absurdité.
L'UMP veut rendre plus difficile l'accès à la nationalité pour les enfants nés en France de parents étrangers et "rendre possible les travaux de réparation des actes commis dès 12 ans" mais ses juristes ont-ils oublié que le droit international du travail interdit d'imposer le moindre travail avant 16 ans et ses élus ont-ils perdu tout bon sens? Comme l'expliquait Nadine Morano, que l'on ne peut cependant pas soupçonner de tendresse à l'égard des délinquants, jusqu'où va-t-on descendre? Jusqu'aux enfants de 8 ou 9 ans?
Tout cela se situe bien dans la droite ligne des propositions du FN. A ceci près que celui-ci n'a pas besoin d'en faire état et de le crier sur tous les toits puisque cela fait partie de son ADN. Ce qui lui permet d'avancer sur d'autres fronts, de se présenter comme le premier parti ouvrier et le digne héritier de Georges Marchais (on n'y est pas encore, mais j'imagine bien Marine Le Pen ayant un jour ou l'autre quelque mot aimable pour celui qui déclarait en 1981 : "En raison de la la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. La cote d’alerte est atteinte. (…) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine.Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration." Les sites d'extrême-droite, comme ici, là ou là, font d'ores et déjà leurs délices de cette déclaration reprise de l'Humanité).
En se laissant déporter ainsi de plus en plus à droite, l'UMP prend le risque de se couper du monde des entreprises qui sait, mieux que quiconque, les vertus d'une politique d'immigration ouverte, mais aussi, ce qui est sans doute plus grave, d'une opinion bien plus libérale et ouverte que ne le disent les ténors de la droite populaire. Ainsi, vient-on de découvrir qu'elle était dans sa grande majorité (61%) favorable au vote des étrangers aux élections municipales (Le Parisien Libéré). D'autres sondages nous diront sans doute demain qu'elle est favorable au maintien de l'acquisition automatique de la nationalité aux enfants nés de parents étrangers.
Tout se passe comme si la droite ignorait la réalité sociologique des classes populaires de plus en plus composées de gens dont les parents sont venus d'ailleurs. La société française n'est pas scindée, clivée, elle est mêlée, il suffit de se promener dans les rues du Paris populaire pour le découvrir.
En tapant sur étrangers et leurs enfants elle s'enferme dans un piège dont le Front National est en train justement de sortir en laissant à d'autres le soin de développer son discours populiste traditionnel pour en développer un nouveau sur le protectionisme qui touche directement les salariés qui ont perdu leur emploi ou qui craignent de le perdre.
L'UMP veut rendre plus difficile l'accès à la nationalité pour les enfants nés en France de parents étrangers et "rendre possible les travaux de réparation des actes commis dès 12 ans" mais ses juristes ont-ils oublié que le droit international du travail interdit d'imposer le moindre travail avant 16 ans et ses élus ont-ils perdu tout bon sens? Comme l'expliquait Nadine Morano, que l'on ne peut cependant pas soupçonner de tendresse à l'égard des délinquants, jusqu'où va-t-on descendre? Jusqu'aux enfants de 8 ou 9 ans?
Tout cela se situe bien dans la droite ligne des propositions du FN. A ceci près que celui-ci n'a pas besoin d'en faire état et de le crier sur tous les toits puisque cela fait partie de son ADN. Ce qui lui permet d'avancer sur d'autres fronts, de se présenter comme le premier parti ouvrier et le digne héritier de Georges Marchais (on n'y est pas encore, mais j'imagine bien Marine Le Pen ayant un jour ou l'autre quelque mot aimable pour celui qui déclarait en 1981 : "En raison de la la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leur familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. La cote d’alerte est atteinte. (…) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine.Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration." Les sites d'extrême-droite, comme ici, là ou là, font d'ores et déjà leurs délices de cette déclaration reprise de l'Humanité).
En se laissant déporter ainsi de plus en plus à droite, l'UMP prend le risque de se couper du monde des entreprises qui sait, mieux que quiconque, les vertus d'une politique d'immigration ouverte, mais aussi, ce qui est sans doute plus grave, d'une opinion bien plus libérale et ouverte que ne le disent les ténors de la droite populaire. Ainsi, vient-on de découvrir qu'elle était dans sa grande majorité (61%) favorable au vote des étrangers aux élections municipales (Le Parisien Libéré). D'autres sondages nous diront sans doute demain qu'elle est favorable au maintien de l'acquisition automatique de la nationalité aux enfants nés de parents étrangers.
Tout se passe comme si la droite ignorait la réalité sociologique des classes populaires de plus en plus composées de gens dont les parents sont venus d'ailleurs. La société française n'est pas scindée, clivée, elle est mêlée, il suffit de se promener dans les rues du Paris populaire pour le découvrir.
En tapant sur étrangers et leurs enfants elle s'enferme dans un piège dont le Front National est en train justement de sortir en laissant à d'autres le soin de développer son discours populiste traditionnel pour en développer un nouveau sur le protectionisme qui touche directement les salariés qui ont perdu leur emploi ou qui craignent de le perdre.