La situation politique de ces derniers mois a ceci de particulier qu'elle brouille les repères. Nous nageons en pleine confusion mentale. Un nombre croissant de personnes, à gauche mais aussi à droite, ne sait plus où se situer. Je déjeunais hier avec un ami, universitaire réputé dans son domaine, vieux communiste, plus compagnon de route que militant, mais très attaché à cette tradition. Nous parlons un peu de politique. Il me dit qu'il va voter Martine. Je ne saisis pas bien. Martine? quelle Martine? Aubry? Mais elle n'est candidate à rien qu'à la mairie de Lille et mon ami est parisien. Mais non, me dit-il, Marine (il ne dit pas Le Pen, comme s'il éprouvait encore, malgré tout, une certaine gêne).
Le fera-t-il? Probablement pas, mais qu'il puisse le suggérer et qu'il se propose d'argumenter dans ce sens témoigne d'une certaine confusion mentale dont la suite de notre conversation me donna un autre témoignage presque plus fort puisqu'échappant à toute éventuelle visée provocatrice. Nous parlons des impôts, de Hollande qui s'en prend, avec les taxes sur le PEL et l'assurance vie, au coeur de son électorat. Plutôt que de multiplier ces impôts qui mettent tout le monde en colère il devrait, me dit cet ami, essayer la "flat tax" : tout le monde paierait le même pourcentage… Ce serait, ajoute-t-il, plus simple et plus juste. Cet ami n'a rien d'un économiste, mais tout de même. Comment un intellectuel qui se dit encore proche du parti communiste peut-il jeter par dessus bord sans plus réfléchir la progressivité de l'impôt?
Je suis sorti de ce déjeuner par ailleurs fort agréable un peu déprimé. Je sais bien que l'économie ne fait pas partie du bagage culturel de beaucoup de nos intellectuels. Mais tout de même. Faut-il que nos repères se soient effondrés pour que des gens intelligents et plutôt éclairés sur le plan politique en arrivent à dire pareilles énormités…
Le fera-t-il? Probablement pas, mais qu'il puisse le suggérer et qu'il se propose d'argumenter dans ce sens témoigne d'une certaine confusion mentale dont la suite de notre conversation me donna un autre témoignage presque plus fort puisqu'échappant à toute éventuelle visée provocatrice. Nous parlons des impôts, de Hollande qui s'en prend, avec les taxes sur le PEL et l'assurance vie, au coeur de son électorat. Plutôt que de multiplier ces impôts qui mettent tout le monde en colère il devrait, me dit cet ami, essayer la "flat tax" : tout le monde paierait le même pourcentage… Ce serait, ajoute-t-il, plus simple et plus juste. Cet ami n'a rien d'un économiste, mais tout de même. Comment un intellectuel qui se dit encore proche du parti communiste peut-il jeter par dessus bord sans plus réfléchir la progressivité de l'impôt?
Je suis sorti de ce déjeuner par ailleurs fort agréable un peu déprimé. Je sais bien que l'économie ne fait pas partie du bagage culturel de beaucoup de nos intellectuels. Mais tout de même. Faut-il que nos repères se soient effondrés pour que des gens intelligents et plutôt éclairés sur le plan politique en arrivent à dire pareilles énormités…