jeudi, décembre 19, 2013

La culture de François Mitterrand

En 1975, Bernard Pivot invitait François Mitterrand pour parler des livres qu'il aimait. C'est tout simplement stupéfiant de culture, de finesse, d'intelligence. On peut trouver cette émission ici. Je doute qu'aucun de nos politiques actuels lui arrive à la cheville. Affaire de génération? de formation? de personnalité? de carrière? Je ne sais, mais il faut voir cette émission.

dimanche, décembre 08, 2013

Philosophie et musique

Est-ce une mode? mais on voit se développer une nouvelle forme de conférence qui associe interventions classiques de philosophes et pièces de musique contemporaine. Ce sera le cas ce lundi 9 décembre à Saint-Denis avec "Chaosmose, coordonnées mutantes : le paradigme esthétique", une conférence qui associe lecture de Guatari par des philosophes et psychanalystes et une oeuvre musicale de Pascale Criton. Quelque chose de comparable est annoncé en février prochain à Issy les Moulineaux qui associerait réflexions sur le temps et une oeuvre d'Eliane Radigue.

Les philosophes n'étant pas forcément mélomanes (c'est même souvent le contraire : pour ne prendre que cet exemple, Dominique Schnapper explique dans son récent livre de mémoires qu'elle n'a aucune sensibilité musicale), cette formule est 1) une bonne occasion de leur fait découvrir la musique qui se fait aujourd'hui et, 2) un rappel quasi spinoziste du rôle des affects dans la pensée.

vendredi, décembre 06, 2013

La fin de Mona lisait

La presse (enfin, quand je dis la presse, je veux dire France Culture) a parlé, ces derniers jours de la fin des librairies du réseau Chapitre.com. Pas un mot (au moins à ma connaissance) sur celle de Mona Lisait que j'ai découverte à l'occasion de promenades dans Paris. Il est vrai que ces librairies spécialisées dans le discount avaient un coté un peu trash (des boutiques qu'aucun décorateur n'avait aménagé, des escaliers branlants…). Et, cependant… leur disparition n'est pas moins choquante. Pas seulement pour les raisons le plus souvent invoquées (la mort du livre…) mais aussi parce qu'elles étaient les seules librairies à avoir un fonds solide sur l'avant-garde, notamment sur le lettrisme. Où ira-t-on demain acheter les livres de Lemaitre, Satié, Sabatier? 

lundi, décembre 02, 2013

Ils quittent le Front National… et mettent en évidence la faiblesse de ce parti

Combien sont-ils? Quatre, cinq? plus? La presse a d'ores et déjà cité les noms de quatre militants qui ont quitté le Front National déçus, choqués… Il y a Arnaud Cléré, ex-militant UMP, qui dénonce les tatouages de croix gammées et les propos homophobes, Benoit Girard et Nadia Portheault qui dénoncent les propos racistes, Anna Rosso-Roig qui déclare : "quand on voit Marine Le Pen à la télévision, on ne peut pas imaginer à quoi ressemble l'arrière-boutique". Sans doute ces militants effrayés sont-ils plus nombreux. Beaucoup doivent partir sur la pointe des pieds en silence sans le clamer haut et fort de crainte du ridicule.

Naïfs, ces déçus du FN? Certainement. Voire même un peu niais : tous les reportages réalisés au sein du FN l'ont montré, il y a des racistes, des antisémites et des homophobes au Front National. Le plus surprenant n'est pas qu'ils existent (où se retrouveraient-ils sinon dans un parti d'extrême-droite?), mais qu'ils affichent sans la moindre gêne leurs opinions alors que Marine Le Pen et ses proches tentent depuis plusieurs mois de "dédiaboliser" le Front National.

On peut, naturellement, accuser Marine Le Pen d'hypocrisie, lui reprocher de faire semblant de s'en prendre aux extrémistes, c'est de bonne guerre. Mais il est une autre explication : qu'elle en soit tout simplement incapable, que l'exclusion de ces militants néo-nazi, néo-fascistes… ne vide le parti de l'essentiel de ses forces. Que le FN ne soit sans eux qu'une coquille vide.

Lorsqu'on compare le FN aux mouvements d'extrême-droite d'avant-guerre, une chose frappe : sa faiblesse. Il n'a ni la puissance intellectuelle de l'Action Française qui avait su séduire le quartier latin, Proust, Gide, Bernanos… ni la puissance militante des ligues qui pouvaient réunir des dizaines de milliers de militants dans de grandes manifestations (les grandes manifestations contre le mariage pour tous n'ont pas été organisées par le FN par des mouvements liés à l'Eglise catholique, ce qui est différent). En témoigne, l'incapacité dans laquelle il se trouve de présenter des candidats à peu prés présentables partout.

Les seuls succès du FN ont été électoraux et toujours… minuscules : gain d'un canton ici, de quelques places dans un conseil municipal là. Les bonnes performances de Le Pen à l'élection présidentielle, celles de son parti aux élections européennes ont pu faire illusion, elles ne doivent pas cacher l'essentiel : ce parti reste faible et ne doit son influence qu'à la peur qu'il suscite chez ses concurrents, peur que dès ses débuts, en 1984, les journalistes politiques ont attisée donnant aux provocations de son leader une résonance sans commune mesure avec son poids réel dans l'opinion.