Doux, Bosch, Mercédés… Les attaques contre les 35 heures (ou la réduction du temps de travail) se multiplient et prennent chaque jour un tournant plus étrange. Ce n'est pas tant la réduction du temps de travail qui parait visée que les salaires. Dans tous les cas, les entreprises négocient et obtiennent (merci la CFDT!) une augmentaion du temps travail sans augmentations de salaires. Ce qui revient à une diminution brute des revenus. C'est bien la première fois depuis longtemps que les entreprises procèdent de la sorte. Tant qu'il y a vait de l'inflation, l'écart entre les augmentations de salaires et l'inflation leur permettait de freiner les hausses salariales. Les gains de productivité, la sous-traitance, l'externalisation ont, dans les années 80 et 90, joué le même rôle. Elles s'en prennent aujourd'hui, directement, aux salaires. Les poliiques qui les soutiennent parlent d'emplois (la réduction du temps de travail détruirait des emplois, disent-ils, sans que l'on sache bien d'où ils sortent un raisonnement que contredisent absolument toutes les études réalisées en France à propos des lois Aubry).
Cette politique est, d'une certaine manière, suicidaire. On sait depuis une éternité (au moins depuis Courcelle-Seneuil qui écrivait au milieu du 19ème siècle) que les réductions de salaires ont des effets économiques désastreux :
- elles réduisent l'incitation à travailler : les salariés n'en feront pas pas plus chez Bosch en 36 heures qu'en 35. L'augmentation du temps de travail sans compensation financière entraînera une chute de la productivité dans les entreprises qui la pratiqueront,
- elles réduisent la propension à consommer : elle inquiète les salariés qui préfèrent l'épargne à la consommation. La manière dont ces allongements du temps de travail sont organisées, avec ces menaces à la délocalisation, ne peuvent que contribuer à inquiéter les salariés. A qui la manière sont les choses se sont passées chez Bosch (menace de délocalisation si les salariés n'acceptent pas de passer de 35 à 36 heures, seuil fixé à 90% pour le vote…) pourrait-elle inspirer confiance?
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