Je ne suis pas de ceux qui chantent volontiers les louanges de la police et des policiers. Je trouve que l'on en fait en général trop, beaucoup trop, et je suis plus prompt à critiquer, à blamer qu'à féliciter. Mais la manière dont la police a su traiter deux affaires récentes qui ont fait beaucoup de bruit mérite les fécilitations. Je fais naturellement allusion à la fausse agression de Marie L. et à l'incendie du centre social juif de Paris. Dans les deux cas, la presse et les politiques ont immédiatement réagi, condamné avec la plus grande vigueur les auteurs de ces actes que l'on n'hésitait pas à désigner du doigt : des jeunes issus de l'immigration dans un cas, des islamistes ou des néo-nazis (c'était moins clair) dans le second. La police aurait pu, comme tout le monde, comme les journalistes, les politiques et l'opinion, se contenter de suivre le mouvement, lancer des coups de filet dans les milieux désignés à la vindicte populaire, arrêter au petit matin, devant les caméras de télévision, quelques barbus mal réveillés qu'on aurait relachés, faute de preuves quelques heures plus tard. Ce faisant, elle n'aurait naturellement trouvé aucun coupable, mais l'on aurait rapidement oublié ces affaires. Ce n'est pas ce qu'elle a fait. Elle a mené l'enquête. Elle l'a fait dans un contexte qui ne devait pas être particulièrement facile, mais elle a travaillé et mis son professionnalisme au service de la recherche de la vérité. Elle a montré en cette occasion qu'elle savait garder son sang-froid et échapper à l'émotion collective. J'imagine que la gravité des faits avait amené les responsables policiers à mettre beaucoup de moyens à la disposition des enquêteurs. Mais c'est rassurant. Cela veut tout simplement dire que la police et la justice peuvent faire correctement leur travail dans des conditions difficiles, que ses personnels peuvent résister à la pression politico-médiatique. Ce qui serait plus rassurant encore, c'est que cette même police trouve les responsables des actes antisémites restés impunis. Et l'on sait que c'est le cas du plus grand nombre.
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