dimanche, octobre 16, 2011

Laurence Parisot chez Ruquier où l'on en vient à regretter Zemmour et Naulleau

Laurent Ruquier a remplacé il y a quelques mois Zemmour et Naulleau par un autre couple : Polony et Pulvar. Il n'a pas gagné au change comme on a pu le voir hier soir en regardant l'interview (mais est-ce bien le mot qui convient?) de Laurence Parisot dans son émission.

Les deux consoeurs sont particulièrement agressives. Et si Audrey Pulvar, plutôt discrète, a posé quelques questions pertinentes, Natasha Polony qui n'a ni la culture ni, plus grave, l'honnêteté intellectuelle d'Eric Zemmour, s'est révélée particulièrement déplaisante. Elle ne se contente pas de couper systématiquement la parole de son interlocuteur, lui interdisant d'aller au bout de ses phrases, elle multiplie les approximations, les interjections populistes et les confusions : comparer, comme elle l'a fait, les analyses de Jacques Sapir et le programme économique du FN relève, non pas de l'à peu près journalistique mais du manquement aux règles élémentaires du débat public. Erreur d'autant plus grave que ceux qui n'ont pas lu Sapir (c'était apparemment le cas de Laurence Parisot) pourraient penser qu'il a des positions proches de celles du Front National. Ce qui n'est évidemment pas le cas. On aurait aimé qu'Audrey Pulvar qui connaît certainement Sapir (un économiste proche de Montebourg) corrige sa collègue. De même, on se demande où Polony a trouvé que la gauche a, dans les années 80, dit que l'immigration faisait baisser les salaires. C'était (et cela reste) un thème classique de l'extrême-droite.

On sort de l'interview de l'auteur d'un livre qui dénonce le Front National avec des analyses qui paraissent, pour ce que l'on peut malgré tout en deviner, intéressantes, sans rien savoir de ce qu'elle dit mais avec le sentiment que c'est une erreur de se battre contre le FN, que l'antisémitisme des Le Pen n'est pas une question grave, que si des électeurs votent à l'extrême-droite c'est de la faute des banques… ce qui n'est qu'une forme particulièrement perverse de populisme.

De manière plus générale, cette manière de mener des entretiens avec des interjections permanentes favorise les platitudes et interdit à la personne interrogée de s'exprimer. Laurence Parisot qui a dirigé l'IFOP et qui, elle l'a rappelé, avait annoncé plusieurs semaines avant que Le Pen serait au second tour, avait des choses intéressantes à dire sur l'électorat du FN. On ne l'a pas laissée développer alors même qu'elle était partie pour nuancer la vision dominante d'un électorat populaire formé d'anciens électeurs du Parti Communiste.

Il faudra un jour décrire le jeu malsain que les médias jouent depuis quelques mois, depuis en fait que Martine Le Pen est montée haut dans les sondages. Sous couvert de donner la parole au "peuple", on s'inscrit dans une logique populiste. On en a avec Natasha Polony une variante "familiale" : on pourrait être dans un de ce dîners de famille où l'on parle de politique et se dispute. Une autre, plus pénible encore, se trouve sur toutes ces radios qui donnent en permanence la parole à leurs auditeurs, qui se nourrissent de leurs dérapages et donnent un statut public à des propos que l'on tenait en général en privé ou en petit comité.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Polony=Zemmour
Un macho sans pénis=un macho avec un pénis.

Anonyme a dit…

"depuis en fait que Martine Le Pen est montée haut dans les sondages"

MARTINE ?

hi hi !