L'un des avantages rarement soulignés d'internet est qu'il modifie sensiblement notre perception de l'actualité. La télévision, la radio et, dans une moindre mesure, la presse quotidienne nous ont habitués à un renouvellement constant de l'actualité, renouvellement qui va avec l'oubli. On ne se souvient plus quelques jours (quelques heures, quelques minutes) plus tard de ce qui nous a choqués, émus ou mis en colère : l'information chasse l'information. Avec internet, ce n'est plus le cas. Lorsque l'on fait une requête, on retrouve des articles d'il y a quelques semaines ou quelques mois que l'on avait oubliés. Exemple : cet article du Figaro sur les activités non-sportives de Bernard Laporte.
On y apprend entre autres amabilités qu'il a été associé à la mère de deux figures du grand banditisme, qu'il est propriétaire de casinos et que la police s'est interrogée sur l'origine des fonds qui lui ont permis ces investissements. Tout cela a été écrit en septembre, au lendemain de la défaite de la France contre l'Argentine dans un journal qui n'est pourtant pas réputé pour son anti-sarkozysme. Laporte et ses amis pouvaient espérer que ces informations disparaissent. Manque de chance. Il suffit d'une interrogation sur Google pour les retrouver. Cela ne l'empêchera sans doute pas d'être ministre, mais on devine qu'au moindre incident (et sauf à rester la tête sous l'oreiller, il y aura un jour ou l'autre un incident), ces interrogations resurgiront. Au risque que l'habile coup politique se transforme en catastrophe.
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