vendredi, avril 30, 2010

Soirée lettriste à Montréal

A l'occasion de la prochaine sortie d'un livre que je viens d'écrire sur le lettrisme, Lettrisme, l'ultime avant-garde, j'ai donné il y a deux jours une conférence à la librairie Olivieri de Montréal. Une cinquantaine de personnes étaient présentes, pour assister à cette manifestation animée par Michel Pierssens, un spécialiste de littérature qui enseigne à l'Université de Montréal, qui avait eu la bonne idée de demander à deux de ses collègues, Gilles Dupuis et Karim Larose, de l'accompagner.



L'annonce de la manifestation dans Le Devoir

Pour qui a assisté à des manifestations lettristes à Paris dans les années 60, l'atmosphère était étrangement studieuse et calme : pas de cris, pas de chahut, pas de protestations, juste quelques sourires et des carnets de notes qui se remplissaient.

Cette manifestation m'a permis de faire découvrir des poèmes phonétiques d'Isou, Spacagna et Dufrêne, un poème ciselant de Lemaître lu par l'excellente et très talentueuse Marie-Thérèse Richol, des poèmes ultra-lettristes de Wolman et Dufrêne, de montrer des peintures d'Isou, Lemaitre, Altmann, Wolman, Sabatier, Spacagna, de présenter les deux grands romans métagraphiques d'Isou et Pomerand, de dire un mot des idées politiques d'Isou et de présenter son Traité de bave et d'éternité et les Hurlement en faveur de Sade de Debord.

La présence de spécialistes québécois a également permis de découvrir les liens que j'ignorais entre les lettristes parisiens, un écrivain d'avant-garde québécois qui a lui aussi pratiqué des langues imaginaires, Claude Gauvreau, et un situationniste québécois, Patrick Straram.

La librairie avait fait très bien les choses, avec une vitrine pleine d'ouvrages lettristes prétés par Monique Pourtalés, une artiste installée à Qébec qui a bien connu Isou dans les années 70.

Le public dans la librairie



Bernard Girard, Michel Pierssens et Gilles Dupuis


Karim Larose lisant un texte de Claude Gauvreau

J'avais envie d'ajouter que nous avons terminé la soirée en dînant dans le bistrot de la librairie, mais cela aurait vraiment trop fait article de complaisance dans un journal de province…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vient de paraître chez l’éditeur Jean-Paul Rocher, qui avait réédité il y a quelques années la revue lettriste ION (avril 1952), un inédit de l’Internationale lettriste de 1953 : Visages de l’avant-garde.
Ci-après la présentation de l’ouvrage sur le site de l’éditeur http://www.jprocher-editeur.com/pages/nouv.htm
Écrit à diverses périodes et à plusieurs mains, Visages de l’avant-garde retrace l’histoire et les conceptions du mouvement lettriste de 1945 à 1953. Par ses conclusions, ce document émane de l’aile radicale du lettrisme – Serge Berna, Jean-Louis Brau, Guy Debord et Gil J Wolman – qui, après sa rupture avec Isidore Isou en novembre 1952, s’est rassemblée en une Internationale lettriste (1952-1957). Chronologiquement, il prend place après le numéro 2 de la revue Internationale lettriste (février 1953) et aurait dû être ensuite enregistré à trois voix, rythmé par des poèmes et choeurs lettristes. Visages de l’avant-garde était resté inédit jusqu’à ce jour.
Édition établie et annotée par Jean-Louis Rançon.