jeudi, novembre 25, 2010

La haine à droite…

Alain Duhamel s'interroge, ce matin, dans Libération sur la haine à droite (La haine, maladie génétique de la droite). Il rappelle qu'elle a touché tous les dirigeants de droite de la cinquième République, de De Gaulle à Nicolas Sarkozy en passant par Pompidou, Giscard, Balladur et Chirac. Il l'oppose aux conflits d'ambition qui restent mesurés à gauche et il attribue cette différence aux conceptions du pouvoir : "Le pouvoir représente (à gauche) à la fois un but et un remords perpétuel. A droite, il est vécu comme un apanage naturel, comme l'héritage que l'on s'arrache. A gauche, le pouvoir attire et intimide. A droite, il se consomme goulûment."

Il me semble que 'on peut donner une autre explication.

Les quelques exemples de haine à droite semblent tenir à deux facteurs : à la colère durable que suscite le sentiment d'avoir été trahi (cas de Gaulle et des partisans de l'Algérie française, cas de Chirac et Balladur) et au ressentiment que ressent celui qui se se sent méprisé (cas de Chirac et Sarkozy face à Giscard et Villepin). Quand les deux se mêlent, comme dans le cas de Chirac et Giscard, la haine peut durer des décennies.

S'il y a à gauche moins de haine, c'est que le mépris d'autrui y est plus rare (il y a en tout cas moins de mépris de classe ne serait-ce que pour des raisons idéologiques) et les trahisons (qui ne sont pas moins fréquentes) y prennent une autre forme. L'homme de gauche qui trahit se range à droite et devient un adversaire politique et la concurrence se règle dans les urnes. Celui qui trahit à droite ne change, en général, pas de camp : le conflit ne se règle donc plus à la loyale devant les électeurs mais en sous-mains, derrières les rideaux, à coups de poignards, de dénonciations anonymes et autres vilenies.

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