mardi, septembre 25, 2012

Les écologistes, le traité européen et les sondages

Les écologistes ont donc choisi de dire non au Traité budgétaire européen au risque de se diviser un peu plus, de mettre en danger leurs deux ministres, de se ridiculiser (comment peut-on à la fois dire non au Traité européen et voter le budget?) et de se faire accuser de manquer de maturité (comme dans l'éditorial du Monde d'hier). Attitude d'autant plus incompréhensible qu'ils ont longtemps très européens et que leur meilleur leader (pas forcément le plus aimé), je veux dire Daniel Cohn-Bendit, est un excellent avocat de ce traité.

Je ne vois à tout ce pataquès qu'une raison : leur affolement devant les sondages mauvais pour le pouvoir en place. Affolement qui les frappe plus que les socialistes parce qu'ils manquent d'un leader qui saurait leur imposer un peu de cohérence et de sang-froid mais aussi et surtout parce qu'ils visent le même public que Mélenchon : la petite bourgeoisie intellectuelle, citadine, qui travaille dans des secteurs protégés de la concurrence et est tentée par une nouvelle campagne anti-européenne.

Mais ils se trompent : si le couple exécutif dévisse dans les sondages, ce n'est pas à cause de l'Europe (comme le montre ce dernier sondage qui indique qu'en cas de référendum, 52% des Français voteraient pour le Traité européen), mais à cause du flou qui l'entoure encore, de cette inquiétude sur l'autorité de Hollande que le comportement des écologistes va aggraver : Hollande ne peut évidemment pas créer une crise politique en virant les deux ministres écologistes comme ils mériteraient de l'être, mais en jouant l'apaisement il donne le sentiment de manquer d'autorité. Et il est probable qu'il le paiera une nouvelle fois dans la prochaine vague de sondage.

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