Au moment où l'on parle à l'Assemblée Nationale d'une réforme de l'assurance maladie qui ne dit rien ou à peu près de l'industrie du médicament et de son impact sur les coûts, le salut nous viendra peut-être des Etats-Unis, de la justice américaine qui semble avoir engagé une épreuve de force avec les grands laboratoires pharmaceutiques. Plusieurs procès devraient dans les mois qui viennent ternir leur image et souligner ce que leurs méthodes de marketing coûtent à la collectivité. Un chiffre devrait notamment faire mal : celui qui montre que cette industrie dépense deux fois plus en marketing qu'en recherche. Ce qui se comprend mieux lorsque l'on sait qu'elle n'hésite pas à payer les médecins pour qu'ils prescrivent les médicaments qu'elle fabrique. Les sommes sont parait-il rondelettes (on parle de plusieurs milliers de dollars par an pour les médecins qui acceptent de signer des contrats d'exclusivité!). Plusieurs laboratoires sont aujourd'hui sur la sellette, notamment Schering-Plough qui fabrique des médicaments contre l'hépatite C mais aussi Pfizer qui a payé le mois dernier une amende de 430 millions de $, AstraZeneca qui a payé l'année dernière une amende de 355 millions de $ et TAP qui en a payé en 2001 une de 875 millions de $. Plus que leur montant, ces amendes ne sont que peu de choses dans les budgets de ces entreprises, c'est le tort fait à la réputation de ces entreprises qui pourrait moraliser un marché dont tous les malades souffrent partout dans le monde, en Europe comme aux Etats-Unis (où l'on voit les entreprises réviser les unes derrière les autres les plans santé qu'elles fournissent à leurs salariés pour en réduire le coût).
A suivre, donc…
Avoir des opinions est l'un des éléments du bien-être, affirmait il y a une quinzaine d'années, l'économiste A.O.Hirshman. Les blogs sont une bonne manière d'afficher ses opinions mais aussi, et peut-être même surtout, de les construire. C'est ce qui m'a donné envie de tenir celui-ci
lundi, juin 28, 2004
jeudi, juin 24, 2004
EDF, les nationalisations et la sécurité sur les aéroports
Le débat sur le changement de statut d'EDF a pris une étrange tournure. La nationalisation ne trouve que peu d'avocats et ceux qui tentent l'aventure sont, et c'est un euphémisme, gênés aux entournures. C'est dommage, car les nationalisations ne sont pas forcément une sottise. On en a eu un exemple tout récent aux Etats-Unis où l'on a vu l'administration Bush, qui n'est pas vraiment gauchiste, nationaliser la sécruité dans les aéroports. Et cette expérience mérite qu'on s'y attarde un instant.
Le 12 septembre 2001, les Américains ont découvert que la sécurité de leurs aéroports était quasi inexistante. Depuis des années les experts tiraient la sonnette d'alarme et annonçaient des catastrophes (parfois même de manière étrangement prémonitoire), mais personne ne les écoutait.
A l'origine de cette débacle, il y a la dérégulation du transport aérien. On a alors confié aux compagnies aériennes, dont ce n'est certainement pas la première priorité, le soin de gérer la sécurité dans les aéroports. Pour réduire les coûts, elles se sont adressées à des sous-traitants, des sociétés d'intérim qui payaient mal leurs collaborateurs, ne les formaient pas et ne les contrôlaient guère plus.
Si l'administration s'est résolue à nationaliser cette activité, c'est que la nationalisation présente quatre avantages :
- elle permet de créer une agence spécialisée dans la sécruité, agence dont c'est le seul et l'unique travail. Pas question, pour elle, donc, de distraire une partie de ses ressources pour investir dans d'autres activités,
- elle facilite la coordination entre les services de sécurité des différents aéropports. Tous obéissant à la même hiérarchie utilisent les mêmes normes, peuvent facilement échanger des informations…
- elle facilite le contrôle et le pilotage de la sécurité par les pouvoirs publics (plutôt que d'aller chercher des informations dans des dizaines de sociétés, elles sont réunies dans une seule…) et permet donc de plus rapidement rectifier le tir,
- elle permet enfin d'offrir à des salariés des contrats de plus longue durée ce qui, d'une part, incite à les sélectionner de manière plus attentive et, d'autre part, permet de mieux les former.
On remarquera combien ces arguments sont différents de ceux en général avancés pour justifier les nationalisations. Et l'on peut se demander quel serait l'effet d'une privatisation sur :
- le principe de spécialisation : EDF a déjà été tenté d'investir ailleurs que dans l'énergie, le sera-t-il demain? Et quels en seront les conséquences pour son activité principale?
- la coordination entre les différents acteurs (la normalisation…) : l'exemple du téléphone montre que le marché réduit la coordination (il est aujourd'hui impossible de trouver un anunaire de tous les utilisateurs de mobiles). Qu'en sera-t-il dans le cas d'EDF?
- le contrôle et le pilotage : EDF gère des établissements dangereux. Quel sera l'impact d'une privatisation sur le contrôle de son travail dans le domaine de la sécurité?
- et, enfin, la qualité des personnels. L'exemple des chemins de fer britanniques est inquiétant. On sair qu'ils ont connu plusieurs accidents. Ils viennent de ce que les sociétés privées bénéficiant de monopoles provisoires ont évité d'investir dans la formation des personnels et dans l'entretien des matériels.
Un dernier mot à propos des avantages acquis. La dérégulation de la sécurité a permis de réduire tous les avantages qu'avaient pu acquérir les personnels chargés dans les années 70 de la sécurité dans les aéroports américains. La somme de tous ces avantages n'arrivait pas aux 10ème des coûts de la catastrophe des Twin Towers…
Le 12 septembre 2001, les Américains ont découvert que la sécurité de leurs aéroports était quasi inexistante. Depuis des années les experts tiraient la sonnette d'alarme et annonçaient des catastrophes (parfois même de manière étrangement prémonitoire), mais personne ne les écoutait.
A l'origine de cette débacle, il y a la dérégulation du transport aérien. On a alors confié aux compagnies aériennes, dont ce n'est certainement pas la première priorité, le soin de gérer la sécurité dans les aéroports. Pour réduire les coûts, elles se sont adressées à des sous-traitants, des sociétés d'intérim qui payaient mal leurs collaborateurs, ne les formaient pas et ne les contrôlaient guère plus.
Si l'administration s'est résolue à nationaliser cette activité, c'est que la nationalisation présente quatre avantages :
- elle permet de créer une agence spécialisée dans la sécruité, agence dont c'est le seul et l'unique travail. Pas question, pour elle, donc, de distraire une partie de ses ressources pour investir dans d'autres activités,
- elle facilite la coordination entre les services de sécurité des différents aéropports. Tous obéissant à la même hiérarchie utilisent les mêmes normes, peuvent facilement échanger des informations…
- elle facilite le contrôle et le pilotage de la sécurité par les pouvoirs publics (plutôt que d'aller chercher des informations dans des dizaines de sociétés, elles sont réunies dans une seule…) et permet donc de plus rapidement rectifier le tir,
- elle permet enfin d'offrir à des salariés des contrats de plus longue durée ce qui, d'une part, incite à les sélectionner de manière plus attentive et, d'autre part, permet de mieux les former.
On remarquera combien ces arguments sont différents de ceux en général avancés pour justifier les nationalisations. Et l'on peut se demander quel serait l'effet d'une privatisation sur :
- le principe de spécialisation : EDF a déjà été tenté d'investir ailleurs que dans l'énergie, le sera-t-il demain? Et quels en seront les conséquences pour son activité principale?
- la coordination entre les différents acteurs (la normalisation…) : l'exemple du téléphone montre que le marché réduit la coordination (il est aujourd'hui impossible de trouver un anunaire de tous les utilisateurs de mobiles). Qu'en sera-t-il dans le cas d'EDF?
- le contrôle et le pilotage : EDF gère des établissements dangereux. Quel sera l'impact d'une privatisation sur le contrôle de son travail dans le domaine de la sécurité?
- et, enfin, la qualité des personnels. L'exemple des chemins de fer britanniques est inquiétant. On sair qu'ils ont connu plusieurs accidents. Ils viennent de ce que les sociétés privées bénéficiant de monopoles provisoires ont évité d'investir dans la formation des personnels et dans l'entretien des matériels.
Un dernier mot à propos des avantages acquis. La dérégulation de la sécurité a permis de réduire tous les avantages qu'avaient pu acquérir les personnels chargés dans les années 70 de la sécurité dans les aéroports américains. La somme de tous ces avantages n'arrivait pas aux 10ème des coûts de la catastrophe des Twin Towers…
mardi, juin 15, 2004
Cofee and cigarettes
C'est un film de Jim Jarmusch. Un film étonnant, tout en noir et blanc, admirablement photographié qui pourrait être une sorte de documentaire de sociologue à la Erwin Goffman, avec des conversations de café, une ou deux personnes devant des tasses, un cendrier, qui bavardent et fument. Rien de plus, quelques scènes de la vie de tous les jours mises bout à bout qui aiguisent le regard et nous apprennent à voir ce que nous ne voyons plus. Un exercice poétique, si le poète est celui qui sait voir ce que nous ne voyons plus.
samedi, juin 12, 2004
Les riches vivent plus longtemps
C'est un phénomène étrange mais que l'on observe un peu partout, dans les pays développés comme dans le Tiers-Monde : les riches vivent plus longtemps que les pauvres. Pöurquoi?
Dans son dernier numéro (celui daté du 7 juin), Forbes, le magazine des millionnaires américains explique, avec cette délicieuse arrogance de ceux qui ne doutent jamais de rien, que c'est parce qu'ils sont plus intelligents ou, plutôt, parce qu'ils ont un QI plus élevé. Comme il s'agit malgrè tout d'un magazine sérieux (ou qui voudrait l'être), Dan Seliogman, l'auteur de ce papier, cite ses sources, un psychologue (Ian Deary) et une sociologue (Linda Gottfredson) qui ont rapproché le QI de la mortallité. Les gens avec un QI faible vivent en moyenne (bien sûr) moins longtemps qui ceux qui ont un QI élevé. Or, comme les riches ont, parait-t-il, un QI plus élevé (toujours en moyenne) que les pauvres, l'explication de leur plus grande longévité est toute trouvée.
Vous me direz : quel est le lien de cause à effet? Mais il est tout simple nous dit Seligman : plus on est intelligent, mieux on suit les prescriptions du médecin et plus on se méfie des comportements dangereux comme le tabac ou l'alcool…
Tout cela, naturellement, ne vaut pas grand chose, mais il ne faut pas fouiller beaucoup pour trouver des explications qui ne valent guère mieux, comme celle donnée tout récemment par Maurice Tubiana dans une interview radiophonique : les pauves vivraient moins longtemps parce qu'ils auraient moins de goût pour la vie!
Heureusement que la lecture de la presse nous remet parfois les pieds sur terre. Dans Libération d'aujourd'hui (daté du 12/06/04), il y a l'interview d'un spécialiste américain, Adam Drewnowski, qui explique que si l'obésité frappe plus les pauvres que les riches (9% de riches obèses à Seattle contre 16% de pauvres), c'est que les repas équilibtés coûtent deux fois plus cher que les repas sucrés qui favroisent le développement de l'obésité. Il suffit de faire de temps en temps son marché pour s'en rendre compte…
PS Cela ne surprendra personne, mais l'auteur de l'article de Forbes est associé à des mouvements dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils incitent à la prudence comme le Human Biodiversity Institute qui prone l'eugénisme.
Dans son dernier numéro (celui daté du 7 juin), Forbes, le magazine des millionnaires américains explique, avec cette délicieuse arrogance de ceux qui ne doutent jamais de rien, que c'est parce qu'ils sont plus intelligents ou, plutôt, parce qu'ils ont un QI plus élevé. Comme il s'agit malgrè tout d'un magazine sérieux (ou qui voudrait l'être), Dan Seliogman, l'auteur de ce papier, cite ses sources, un psychologue (Ian Deary) et une sociologue (Linda Gottfredson) qui ont rapproché le QI de la mortallité. Les gens avec un QI faible vivent en moyenne (bien sûr) moins longtemps qui ceux qui ont un QI élevé. Or, comme les riches ont, parait-t-il, un QI plus élevé (toujours en moyenne) que les pauvres, l'explication de leur plus grande longévité est toute trouvée.
Vous me direz : quel est le lien de cause à effet? Mais il est tout simple nous dit Seligman : plus on est intelligent, mieux on suit les prescriptions du médecin et plus on se méfie des comportements dangereux comme le tabac ou l'alcool…
Tout cela, naturellement, ne vaut pas grand chose, mais il ne faut pas fouiller beaucoup pour trouver des explications qui ne valent guère mieux, comme celle donnée tout récemment par Maurice Tubiana dans une interview radiophonique : les pauves vivraient moins longtemps parce qu'ils auraient moins de goût pour la vie!
Heureusement que la lecture de la presse nous remet parfois les pieds sur terre. Dans Libération d'aujourd'hui (daté du 12/06/04), il y a l'interview d'un spécialiste américain, Adam Drewnowski, qui explique que si l'obésité frappe plus les pauvres que les riches (9% de riches obèses à Seattle contre 16% de pauvres), c'est que les repas équilibtés coûtent deux fois plus cher que les repas sucrés qui favroisent le développement de l'obésité. Il suffit de faire de temps en temps son marché pour s'en rendre compte…
PS Cela ne surprendra personne, mais l'auteur de l'article de Forbes est associé à des mouvements dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils incitent à la prudence comme le Human Biodiversity Institute qui prone l'eugénisme.
Le coût des délocalisations
Les délocalisations posent des problèmes qui vont au delà de la perte d'emplois à laquelle on pense spontanément. Que se passe-t-il lorsqu'une entreprise ferme une usine en France ou en Allemagne pour l'installer ailleurs en Europe?
Elle crée du chômage dans le pays dans lequel elle était installé. Et pour peu que les salariés n'aient guère de chance de trouver un nouvel emploi (parce que le bassin d'emploi est sinistré, pârce qu'ils sont trop âgés, parcequ'ils ont des compétences qui n'ont que peu de valeur sur le marché du travail), la délocalisation se traduit par des coûts supplémentaiires pour la collectivité : ce sont les salariés et les entreprises restées en France ou en Allemagne qui vont financer, en versant leurs cotisations chômage, une partie des coûts liés à la délocalisation.
Pour peu que ces licenciements s'accompagnent d'ujne dégradation de la santé de plusieurs de ses victimes, ce qui est souvent le cas, la collectivité (entreprises et salariés restés en France) devra financer ces coûts.
Les délocalisations ont donc un coût pour la collectivité qui perd les emplois qui va au delà de la seule destruction de ces emplois.
On peut supposer que l'entreprise qui délocalise sa production le fait pour être plus compétitive, ce qui peut profiter à ses clients et à ses actionnaires. Pour que cela profite à ses clients, il faut qu'elle transforme les économies réalisées sur ses coûts de production en baisse des prix. Quant aux bénéfices qu'en tirent ses actionnaires, ils ne sont intéressants pour le pays qui a perdu des emplois que s'ils sont réinvestis d'une manière ou d'une autre dans son économie. Si ce n'est pas le cas, le solde est négatif.
Les délocalisations étant appelées à se multiplier, les pays apppelés à en souffrir doivent trouver le moyen d'en réduire l'impact sur l'économie. Non pas de les interdire, ce qui n'aurait pas de sens (certaines délocalisations sont utiles), mais de faire en sorte qu'ils n'en aient à supporter que le coîut le plus faible. Une solution serait sans doute d'indexer les cotisaitons payées par les entreprises aux coûts que leurs politiques induisent pour la collectivité, un peu à l'image de ce qui se fait pour les accidents du travail.
Elle crée du chômage dans le pays dans lequel elle était installé. Et pour peu que les salariés n'aient guère de chance de trouver un nouvel emploi (parce que le bassin d'emploi est sinistré, pârce qu'ils sont trop âgés, parcequ'ils ont des compétences qui n'ont que peu de valeur sur le marché du travail), la délocalisation se traduit par des coûts supplémentaiires pour la collectivité : ce sont les salariés et les entreprises restées en France ou en Allemagne qui vont financer, en versant leurs cotisations chômage, une partie des coûts liés à la délocalisation.
Pour peu que ces licenciements s'accompagnent d'ujne dégradation de la santé de plusieurs de ses victimes, ce qui est souvent le cas, la collectivité (entreprises et salariés restés en France) devra financer ces coûts.
Les délocalisations ont donc un coût pour la collectivité qui perd les emplois qui va au delà de la seule destruction de ces emplois.
On peut supposer que l'entreprise qui délocalise sa production le fait pour être plus compétitive, ce qui peut profiter à ses clients et à ses actionnaires. Pour que cela profite à ses clients, il faut qu'elle transforme les économies réalisées sur ses coûts de production en baisse des prix. Quant aux bénéfices qu'en tirent ses actionnaires, ils ne sont intéressants pour le pays qui a perdu des emplois que s'ils sont réinvestis d'une manière ou d'une autre dans son économie. Si ce n'est pas le cas, le solde est négatif.
Les délocalisations étant appelées à se multiplier, les pays apppelés à en souffrir doivent trouver le moyen d'en réduire l'impact sur l'économie. Non pas de les interdire, ce qui n'aurait pas de sens (certaines délocalisations sont utiles), mais de faire en sorte qu'ils n'en aient à supporter que le coîut le plus faible. Une solution serait sans doute d'indexer les cotisaitons payées par les entreprises aux coûts que leurs politiques induisent pour la collectivité, un peu à l'image de ce qui se fait pour les accidents du travail.
mardi, juin 08, 2004
Madame Edouard
C'est un film belge, belge comme les bandes dessinées auxquelles il ressemble : l'intrigue est un peu faible, les personnages n'ont qu'une profondeur toute relative, mais tout le plaisir est dans la fantaisie du récit, ses invraisemblances et dans l'humour des détails (ah! ce belge (il en a l'accent) qui a installé un porte-saucisses sur ses bretelles!). Les comédiens se sont amusés et ils nous font partager leur plaisir. Un petit bonheur en ces temps de canicule…
L'usine Lu de Ris-Orangis va-t-elle fermer?
Je viens de lire un petit livre tout à fait passionnant dont je recommande la lecture à tous ceux qui s'intéressent aux questions sociales, aux délocalisations et aux multinationales : "Les biscuits de la colère", un livre publié aux éditions Les Points sur les i (http://www.i-editions.com). Ce livre regroupe vingt interviews de salariés qui se battent depuis trois ans contre la fermeture de leur usine qui fabrique à Ris-Orangis des Pepito. On y découvre comment un groupe réputé social traite ses salariés et, surtout, ce que représente un plan social qualifié par ses auteurs de modèle du genre pour ceux qui le vivent.
On y apprend aussi comment un groupe peut licencier alors qu'il fait des bénéfices pour délocaliser en République tchèque, là où les salaires des ouvriers sont de six fois inféieurs et ceux des cadres de 10 à 20 fois inférieurs (le directeur financier de l'usine thcèque de Danone ne perçoit que 4900F par mois) à ceux pratiqués en France.
Ce livre montre aussi comment une guérilla judiciaire bien menée peut faire reculer un groupe industriel puissant et metter à mal une stratégie qui devait lui permettre d'améliorer sa productivité.
Tout comme Wilvorde a marquéé une étape dans le combat social, les Lu de Ris Orangis promettent d'en marquer une nouvelle par les batailles juridiques qu'ils ont gagnées :
- une première décision du tribunal a forcé Danone à recruter en CDI des intérimaires présents dans l'entreprise depuis dix ans ;
- une seconde décision a interdit à Lu de vider l'usine de ses machines, ce qui évite qu'un jugement favorable aux ouvriers se révèle sans effet : comment reprendre le traavil s'il n'y a pas de machine?)
Je le répète : un livre passionnant qui nous en apprend beaucoup sur la qualité des produits, sur les stratégies des entreprises multinationales et sur les nouvelles formes de conflits sociaux.
On y apprend aussi comment un groupe peut licencier alors qu'il fait des bénéfices pour délocaliser en République tchèque, là où les salaires des ouvriers sont de six fois inféieurs et ceux des cadres de 10 à 20 fois inférieurs (le directeur financier de l'usine thcèque de Danone ne perçoit que 4900F par mois) à ceux pratiqués en France.
Ce livre montre aussi comment une guérilla judiciaire bien menée peut faire reculer un groupe industriel puissant et metter à mal une stratégie qui devait lui permettre d'améliorer sa productivité.
Tout comme Wilvorde a marquéé une étape dans le combat social, les Lu de Ris Orangis promettent d'en marquer une nouvelle par les batailles juridiques qu'ils ont gagnées :
- une première décision du tribunal a forcé Danone à recruter en CDI des intérimaires présents dans l'entreprise depuis dix ans ;
- une seconde décision a interdit à Lu de vider l'usine de ses machines, ce qui évite qu'un jugement favorable aux ouvriers se révèle sans effet : comment reprendre le traavil s'il n'y a pas de machine?)
Je le répète : un livre passionnant qui nous en apprend beaucoup sur la qualité des produits, sur les stratégies des entreprises multinationales et sur les nouvelles formes de conflits sociaux.
jeudi, juin 03, 2004
Blogs…
Depuis que j'ai créé ce blog, que j'ai pris goût à y venir une fois tous les deux ou trois jours pour y glisser une idée, une réflexion, un peu comme une de ces notes que l'on griffonne sur des bouts de papier avant de les jeter quelques jours plus tard, depuis, donc que j'ai créé ce blog, j'en visite régulièrement d'autres. Et toujours avec la même suprise amusée. Les journalistes s'y sont mis en nombre (j'en ai trouvé qui écrivent dans Libération, pour le Monde Diplomatique, pour la presse américaine), quelques journaux leur laissent même la possibilité de les éditer sur leur site web (comme une nouvelle forme d'opinion plus légère). C'est un bonheur sans cesse renouvelé, une mine d'informations (qu'il faudrait sans doute vérifier, mais qu'importe : on ne vérifie pas tout ce que nous disent nos amis), une sorte de conversation décousue que l'on mènerait à sa guise. Un vrai bonheur…
mardi, juin 01, 2004
Sarkozy et l'ouverture des magasins le dimanche
On me demandait, il y a quelques jours, ce que je pensais de la politique économique de Nicolas Sarkozy et si elle pouvait l'aider à grimper les marches de l'Elysée. J'ai l'impression que toute sa politique consiste à naviguer entre ses ambitions et les contraintes de la situation économique. En bon politique, il asure que le retour de la croissance est à rechercher du coté d'une relance de la consommation. Les syndicalistes ne disent pas autre chose. Mais en ami du Medef et des chefs d'entreprise, qui feront le gros de ses électeurs, il lui est difficile de proposer une augmentation des salaires. Il tente donc de relancer la consommation en tirant sur le bas de laine des français oou, pour dire les choses de manière plus convenable, en agissant sur une épargne jugée trop important (16% du revenu brut). C'est ce que visent toutes les mesures prises ces dernières semaines (annonce d'une ouverture des magasins le week-end, mesure qui permet de transférer à ses enfants ou petits enfants 20 000€…). C'est déjà ce que visaient les baisses d'impôts. On satisfait Neuilly sans désespérer Billancourt. Mais est-ce que cela peut marcher? Pas sûr! pas sûr!
Trois facteurs me font penser que ce pari a peu de chance d'être gagné :
- les difficultés économiques, le chômage qui ne recule pas incitent à la prudence les consommateurs,
- la réforme des retraites de Balladur dont on n'a pas mesuré les conséquences en termes de revenus commence à toucher les premières générations de retraités et incite ceux qui travaillent à se préparer,
- "l'équivalence ricardienne", enfin : on sait que dans les pays en fort déficit, les agents économiques ont tendance à augmenter leur épargne, comme s'ils anticipaient les hausses d'impôts pour réduire le déficit.
On le voit, les raisons de douter du pari de Sarkozy ne sont pas minces…
Pour en savoir plus : http://www.Bernardgirard.com
Trois facteurs me font penser que ce pari a peu de chance d'être gagné :
- les difficultés économiques, le chômage qui ne recule pas incitent à la prudence les consommateurs,
- la réforme des retraites de Balladur dont on n'a pas mesuré les conséquences en termes de revenus commence à toucher les premières générations de retraités et incite ceux qui travaillent à se préparer,
- "l'équivalence ricardienne", enfin : on sait que dans les pays en fort déficit, les agents économiques ont tendance à augmenter leur épargne, comme s'ils anticipaient les hausses d'impôts pour réduire le déficit.
On le voit, les raisons de douter du pari de Sarkozy ne sont pas minces…
Pour en savoir plus : http://www.Bernardgirard.com
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