On me demandait, il y a quelques jours, ce que je pensais de la politique économique de Nicolas Sarkozy et si elle pouvait l'aider à grimper les marches de l'Elysée. J'ai l'impression que toute sa politique consiste à naviguer entre ses ambitions et les contraintes de la situation économique. En bon politique, il asure que le retour de la croissance est à rechercher du coté d'une relance de la consommation. Les syndicalistes ne disent pas autre chose. Mais en ami du Medef et des chefs d'entreprise, qui feront le gros de ses électeurs, il lui est difficile de proposer une augmentation des salaires. Il tente donc de relancer la consommation en tirant sur le bas de laine des français oou, pour dire les choses de manière plus convenable, en agissant sur une épargne jugée trop important (16% du revenu brut). C'est ce que visent toutes les mesures prises ces dernières semaines (annonce d'une ouverture des magasins le week-end, mesure qui permet de transférer à ses enfants ou petits enfants 20 000€…). C'est déjà ce que visaient les baisses d'impôts. On satisfait Neuilly sans désespérer Billancourt. Mais est-ce que cela peut marcher? Pas sûr! pas sûr!
Trois facteurs me font penser que ce pari a peu de chance d'être gagné :
- les difficultés économiques, le chômage qui ne recule pas incitent à la prudence les consommateurs,
- la réforme des retraites de Balladur dont on n'a pas mesuré les conséquences en termes de revenus commence à toucher les premières générations de retraités et incite ceux qui travaillent à se préparer,
- "l'équivalence ricardienne", enfin : on sait que dans les pays en fort déficit, les agents économiques ont tendance à augmenter leur épargne, comme s'ils anticipaient les hausses d'impôts pour réduire le déficit.
On le voit, les raisons de douter du pari de Sarkozy ne sont pas minces…
Pour en savoir plus : http://www.Bernardgirard.com
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