Je viens de lire un petit livre tout à fait passionnant dont je recommande la lecture à tous ceux qui s'intéressent aux questions sociales, aux délocalisations et aux multinationales : "Les biscuits de la colère", un livre publié aux éditions Les Points sur les i (http://www.i-editions.com). Ce livre regroupe vingt interviews de salariés qui se battent depuis trois ans contre la fermeture de leur usine qui fabrique à Ris-Orangis des Pepito. On y découvre comment un groupe réputé social traite ses salariés et, surtout, ce que représente un plan social qualifié par ses auteurs de modèle du genre pour ceux qui le vivent.
On y apprend aussi comment un groupe peut licencier alors qu'il fait des bénéfices pour délocaliser en République tchèque, là où les salaires des ouvriers sont de six fois inféieurs et ceux des cadres de 10 à 20 fois inférieurs (le directeur financier de l'usine thcèque de Danone ne perçoit que 4900F par mois) à ceux pratiqués en France.
Ce livre montre aussi comment une guérilla judiciaire bien menée peut faire reculer un groupe industriel puissant et metter à mal une stratégie qui devait lui permettre d'améliorer sa productivité.
Tout comme Wilvorde a marquéé une étape dans le combat social, les Lu de Ris Orangis promettent d'en marquer une nouvelle par les batailles juridiques qu'ils ont gagnées :
- une première décision du tribunal a forcé Danone à recruter en CDI des intérimaires présents dans l'entreprise depuis dix ans ;
- une seconde décision a interdit à Lu de vider l'usine de ses machines, ce qui évite qu'un jugement favorable aux ouvriers se révèle sans effet : comment reprendre le traavil s'il n'y a pas de machine?)
Je le répète : un livre passionnant qui nous en apprend beaucoup sur la qualité des produits, sur les stratégies des entreprises multinationales et sur les nouvelles formes de conflits sociaux.
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