C'est une question idiote qui m'est venue à la lecture d'un article de Business Week sur les dyslexiques. Son auteur cite les caractéristiques des dyslexiques (difficultés de s'exprimer par écrit, de lire), leurs préférences pour les échanges parlés et les rapproche des traits que l'on rencontre le plus souvent chez les dirigeants, notamment leur préférence pour les échanges verbaux, et il est vrai que c'est assez troublant. Faut-il en conclure (et c'est là ma question idiote) que mieux vaut être dyslexique pour réussir dans les affaires?
L'article le suggère. Au moins pour les Etats-Unis où 35% des entrepreneurs présenteraient, d'après une étude que cite son auteur, des signes de dyslexie. Cela fait beaucoup. Sans doute faut-il éviter de sauter aux conclusions. Il se pourrait très bien que les dyslexiques ayant plus de difficultés à réussir les tests d'embauche choisissent la création d'entreprise par défaut. Ce n'est évidemment pas la conclusion des experts que cite l'article qui expliquent, ce qui n'est pas non plus absurde, que les contraintes qu'impose la dyslexie aux jeunes enfants les amènent à développer des compétences utiles pour qui doit diriger une organisation : capacité à aller à l'essentiel ("Dyslexia forces you to look at things in totality and not just as a single chess move. I play out the whole scenario in my mind and then work through it.… All of my life, I've built organizations with a broad perspective in mind." explique le patron de Cisco, dyslexique lui-même), volonté de déléguer le maximum de choses (ce que l'on est amené à faire très tôt lorsque l'on est dyslexique), manque de patience pour les discussions trop longues…
Voilà en tout cas de quoi donner un peu d'espoir aux parents dont les enfants souffrent de dyslexie.
PS. J'ajouterai que ce sujet est moins nouveau que je le pensais. Dans un article récent, le New-York Times cite des artiles publiés dans Fortune il y a quelques années allant dans la même direction.
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