samedi, mars 03, 2012

Crise financière : deux phrases qui disent (presque) tout

Il est des chiffres et des phrases qui sonnent tellement justes qu'on ne peut les oublier. J'en ai rencontré deux au fil de mes lectures de ces derniers jours qui me paraissent particulièrement significatives.

La première est extraite d'une libre-opinion publiée dans le New-York Times (Phil Angelides, Will Wall Street ever face Justice?). Son auteur se demande si les responsables de la crise financière seront un jour jugés et il écrit : "The Financial Crisis Inquiry Commission ... was given a budget of $9.8 million — roughly one-seventh of the budget of Oliver Stone’s “Wall Street: Money Never Sleeps.”" Le budget de la commission chargée d'enquêtée sur l'origine de la crise financière qui ruiné des millions d'Américains est le septième de celui du film d'Oliver Stone qui dénonce cette même crise. Hollywood trouve plus d'argent pour dénoncer les criminels que la justice américaine pour les identifier. N'est-ce pas cela aussi le populisme? On donne au peuple l'envie de crier contre des responsables que l'on ne se donne pas les moyens de poursuivre.

La seconde est une phrase, semble-t-il célèbre aux Etats-Unis, que j'ai trouvée en épigraphe d'un article savant d'Augustin Landier sur l'évasion fiscale : "We don't pay taxes. Only the little people pay taxes." Une phrase prononcée par une milliardaire américaine, Leona Helmsley, condamnée à plusieurs mois de prison il y a quelques années pour ce que nous appelons de ce coté-ci de l'Atlantique abus de biens sociaux. "Nous les riches, nous ne payons pas d'impôts, seuls les pauvres en paient." Ce qui n'est probablement pas tout à fait faux s'il est vrai comme l'indique Gabriel Zucman dans un papier étonnant publié il y a quelques mois, que 8% de la richesse des ménages est placée dans des paradis fiscaux.

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