vendredi, mars 02, 2012

Marine Le Pen : une campagne qui dévisse mais…

Marine Le Pen était très bien partie, on lui promettait même d'être présente au second tour mais depuis quelques jours plus rien ne va. Elle se tasse dans les sondages, est rappelée par son père (ses propos sur Brasillach) et quelques électeurs avinés (les insultes racistes à l'égard d'Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar) au pire de l'extrême-droite et s'efface, enfin, devant Jean-Luc Mélenchon qui l'attaque de cette manière virile que les électeurs du FN apprécient tant. Pour compliquer les choses, elle n'est pas sûre d'avoir ses 500 parrainages et doit abandonner des meetings en province faute d'argent, les banques hésitant à prêter à une candidate qui n'est pas sûre de pouvoir concourir, et donc rembourser.

Peut-elle reprendre la main? Ce n'est pas certain tant sa campagne parait mal engagée. Elle a voulu cibler les classes populaires, les ouvriers, or, il apparait que ceux-ci ne lui font pas confiance pour les défendre. Elle a voulu dédiaboliser le FN, faire oublier son antisémitisme pour le remplacer par l'anti-islamisme déguisé en laïcité, elle a oublié que ses militants, ceux qui se rendent dans ses meetings, qui distribuent ses tracts, participent à l'activité du FN et répondent aux journalistes, les plus visibles, les plus bavards, donc, restent très marqués à droite et sont plus dans la tradition poujadiste que dans une tradition ouvriériste.

Est-ce à dire que son projet politique est condamné? Non. Les Présidentielles seront sans doute difficiles et décevantes pour le FN, mais l'après-présidentielle reste prometteuse. Si Nicolas Sarkozy est battu, et Marine Le Pen y contribuera qu'elle participe ou pas à l'élection, il y a de fortes chances que la droite implose et se recompose autour des deux ou trois pôles que l'on voit aujourd'hui se dessiner : un pôle nationaliste autour du FN et de la droite populaire, un pôle néo-gaulliste autour de Dupont-Aignan et Dominique de Villepin et un pôle conservateur autour de Wauquiez, Bertrand, Coppé, Raffarin…Cela commencera par des alliances avec le FN que les uns accepteront et que d'autres refuseront, cela continuera par des batailles pour les postes et les candidatures plus difficile à éviter lorsque l'on est dans l'opposition sans chef incontesté. Parce qu'on l'aura remarqué, dans chacune de ces familles plusieurs peuvent prétendre au statut de leader.

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