On parle de nouveau du déficit de la sécurité sociale qui continue de se creuser, ce qui annonce de nouvelles mesures contre les médicaments, contre les séjours à l’hôpital… qui ne régleront rien. Peut-être faudra-t-il un jour parler de la qualité des soins ou plutôt de la non-qualité des professions médicales. Je ne parle pas des cas graves, qui existent, mais de ceux qui ne le sont pas et qui coûtent cher à la sécurité sociale. En voici un exemple tout récent qui est arrivé à un jardinier de mes connaissances. Un jour d’orage, la foudre tombe à quelques mètres du banc sur lequel il est assis. Il est ébloui et affolé. Quelques jours plus tard, un bouton apparaît sur son visage, en dessous de son oeil, le long du nez. Se demandant si ce n’est pas une conséquence de la foudre, il se rend chez son médecin qui le rassure : “Ce n’est pas la foudre, mais il faudrait quand même mieux voir ce que c’est. Et comme c’est près de l’oeil, je préfère que vous alliez voir un ophtalmologiste.”
Notre brave homme se rend donc chez le spécialiste qui procède aux examens habituels et lui fait une ordonnance pour changer de lunette. “Mais, docteur, je ne suis pas venu pour mes lunettes, mais pour ce bouton.” “Ah! lui répond le spécialiste, je ne vois rien, mais il faudrait un scanner.”
Mon jardinier vas donc voir le radiologue qui lui fait un examen qui ne donne rien. “Il faut, dit-il, une scintigraphie. Mais il faut prendre rendez-vous.” Ce qui est aussitôt fait. Les jours qui suivent, dans l’attente de ce nouvel examen, notre homme se renseigne, il découvre, ce qu’il soupçonnait, qu’on ne pratique cet examen que dans des cas graves(déjà, le scanner l’avait inquiété). Il en conclut que le médecin craint un cancer et comme la grosseur est sur le visage, il se voit déjà avec un cancer du cerveau. Sa femme, ses enfants, toute sa famille vit pendant quelques jours dans la plus folle inquiétude.
Arrive enfin le jour de la scintigraphie : le radiologue procède à un premier examen qui ne donne rien, puis à un second qui conclut à… un banal furoncle. Banal mais coûteux : trois consultations de spécialistes, trois examens radiologiques que la sécurité sociale, bonne fille, va rembourser. A qui faut-il s’en prendre? Au malheureux qui se rend chez son généraliste ou à ces trois médecins fortement diplômés et cher payés qui n’ont pas su reconnaître un petit bouton?
Nous avons tous des exemples de ce type. Et peut-être devrait-on appliquer aux médecins (et de manière plus générale aux professions médicales) ces contrôles qualité et bilans de compétence que l’on pratique partout ailleurs.
1 commentaire:
Si ce petit bouton avait été la metastase d'un cancer ou d'un melanome malin situé ailleurs dans le corps, votre jardinnier serait peut etre sans doute mort . Comment fait -on pour savoir de façon economique? En medecine c'est comme en economie les resultats a posteriori sont plus facile à analyser. Mais bon c'est peut etre trop difficile à comprendre pour un comptable......
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