jeudi, septembre 08, 2005

Un programme, mais pour quoi faire ?

Nicolas Sarkozy a annoncé à La Baule toute une série de mesures qu’il serait absolument nécessaire de prendre pour sauver la France du déclin (réduire l’impôt, remplacer un fonctionnaire qui part à) la retraite sur deux…). Immédiatement les syndicats et la gauche sont montés au créneau. Mais, avant même de s’interroger sur le bien fondé de telle ou telle mesure, il est une question presque naïve que l’on a envie de poser. Ce programme a-t-il la moindre chance d’être un jour appliqué. Même dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy serait élu Président de la République, où il obtiendrait la majorité au parlement et serait en mesure de faire la politique qu’il souhaite, pourrait-il mettre en place ces politiques ? S’est-il une seconde interrogé sur la « faisabilité » (le mot est vilain, mais il exprime bien ce que je veux dire) de son projet ?

Un exemple parmi d’autres : réduire l’impôt, soit, mais sauf à revenir aux vieilles lunes de Laffer, il faudra réduire d’autant les dépenses, ce qui, l’actualité de ces jours-ci le montre une nouvelle fois, est toujours plus facile à dire qu’à faire.

Autre exemple : réduire le nombre de fonctionnaires ? Cela fait depuis longtemps partie des promesses électorales de la droite qui n’a jamais réussi à la mettre en œuvre. On devrait se demander pourquoi ? Est-ce parce que les syndicats de fonctionnaires sont prompts à descendre dans la rue comme on le dit trop souvent, est-ce parce les français rêvent tous de devenir fonctionnaires, comme on le dit également souvent ? N’est-ce pas, tout simplement, parce que la démographie de la fonction publique et la multiplicité des compétences qu’elle utilise rendent en pratique impraticable ce type de mesure (imaginez un instant que la démographie des gardiens de prison amène à de très nombreux départs dans les mois qui suivent l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée alors que celle de l’Education Nationale est plus favorable, mettra-t-il des professeurs de latin et d’allemand en surnombre dans les prisons ?).

On pourrait ainsi multiplier les exemples. 2007 est loin et l’on aimerait que les politiques se penchent un peu sur leur capacité à mener à bien leur programme, qu’ils ne se contentent pas de nous dire ce qu’il serait bon de faire mais qu’ils nous expliquent aussi comment ils comptent s’y prendre.

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