La BBC annonce aujourd'hui que Sadam Hussein pourrait être exécuté ce week-end. L'armée américaine aurait déjà demandé à ses avocats de réunir ses effets personnels. Au delà de l'aspect comique (on imagie la bureaucratie américaine organisant de manière méticuleuse tous les aspects de cette exécution), il y a quelque chose de profondément déplaisant (et c'est un euphémisme!) dans cette affaire :
- sur le plan des "détails", d'abord : si c'est bien, comme on nous l'a dit, un tribunal irakien qui a jugé Saddam, en quoi l'armée américaine est-elle concernée?
- sur le fond, ensuite : comment peut-on accepter cette exécution? au nom de quels principes? quelle valeur morale peut justifier qu'on condamne à mort et exécute un homme auquel on a justement reproché d'avoir commandité, organisé des massacres?
Jacques Chirac vient de demander au Conseil Constitutionnel de déclarer la peine de mort anti-constitutionnelle. Formidable. On aimerait qu'il pousse l'audace jusqu'à se battre jusqu'à la dernière minute pour l'éviter à Saddam (non pas parce que Saddam serait innocent, mais justement parce que c'est un immense salaud) et qu'il la dénonce si ses efforts n'aboutissent pas. Ce qui vaut pour Chirac vaut naturellement pour tous les autres dirigeants de l'Europe. Ce qu'on n'accepte pas chez soi, il n'y a pas de raison de l'accepter ailleurs.
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