Pascal Sevran a publié des propos indignes et il est tout à fait justifié qu'il soit fustigé comme il l'a été, mais cette affaire, comme quelques autres du même type m'intrigue. Pourquoi s'en prend-on au seul Pascal Sevran? Je sais bien qu'il est le premier responsable de ses propos, mais avant d'être publié son livre (puisque c'est dans un livre qu'il les a tenus) a été lu par son éditeur, relu et corrigé par un correcteur… Comment se fait-il que personne ne lui ait conseillé de supprimer ces passages imbéciles autant qu' immondes que rien ne justifie, ni la profondeur de la pensée ni la qualité du style (je ne veux pas dire que le style justifie le racisme, mais certains auteurs, dont Céline ont pu "s'en tirer" de la sorte, ce n'est pas le cas de Sevran)? Est-ce que ses premiers lecteurs n'ont rien vu là de choquant? ce qui aurait de quoi inquiéter. A défaut d'être choqué, l'éditeur aurait pu s'inquiéter de leur impact sur l'image d'un de ses auteurs qui se vend bien. A moins qu'il ait jugé qu'un écrivain a le droit dire tout et n'importe quoi.
Il est bien une autre hypothèse : que personne n'ait relu le manuscrit de Sevran : il se vend, il envoie sa disquetet, son fichier et tout part immédiatement à l'imprimerie. A quoi il faudrait ajouter que les propos de Seran n'ont pas choqué beaucoup de lecteurs puisqu'ils n'ont été "découverts" que plusieurs mois après leur publication. Mais là encore, on peut penser que tous les acheteurs de ce genre de livre ne les lisent pas, que beaucoup se contentent de les feuilleter avant de les reposer, épuisés de tant d'insignifiance sur leur table de nuit.
Dans l'un comme dans l'autre cas, les filtres et contrôles qui devraient éviter que l'on publie n'importe quoi n'ont pas fonctionné. Et c'est regrettable. On aimerait que les éditeurs s'expliquent et nous expliquent pourquoi ils laissent passer pareilles insanités.
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