Les thématiques développées par Ségolène Royal lors du deuxième débat font penser qu'elle a choisi de mettre au centre de la prochaine campagne électorale les questions liées à l'autorité.
Ce n'est pas plus que l'ordre dont elle parle abondamment un thème de gauche traditionnel, mais c'est une manière habile :
- de contourner les questions de sécurité ou, plutôt, de les replacer dans un contexte qui se prête moins aux débordements démagogiques.
- de répondre à cette crise de l'autorité qui inquiète tous ceux dont l'autorité est délégitimée ou en passe de le devenir, que cette autorité soit basée sur le savoir (enseignants, médecins, juges…) ou sur l'élection (élus dont un récent sondage montrait que les Français les jugeaient corrompus).
La différence entre Sarkozy et Royal (s'ils sont tous deux les candidats retenus) pourrait porter sur la manière, de régler cette crise qu'a décrite Alain Renault dans La fin de l'Autorité. Les différents projets qu'avance Ségolène Royal dessinent une manière de régler ces questions qui ne passe pas par des sanctions plus sévères mais par un mixte de contrôle social renforcé et d'éducation (mixte que l'on retrouve dans ses projets sur les jeunes délinquants et sur ces jurys populaires qui contrôlent l'activité des élus). Sarkozy sera sans doute tenté de répondre par des solutions qui aboutissent à un alourdissement des sanctions, au risque de se voir opposée l'inutilité de sanctions que personne n'applique.
En volant à la droite cette thématique de l'ordre et de l'autorité, Ségolène Royal répond à l'attente de cette clientèle de gauche qui souffre non pas de déclassement au sens économique mais d'un affaissement de ses positions dans la hiérarchie sociale du fait, justement, de cette crise de l'autorité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire