La publication par le Point de la liste des 450 établissements recensant le plus d'actes de violence est tout à la fois une sottise et une mauvaise action.
Une sottise, car cette liste, telle qu'elle est présentée ne veut rien dire. Tous ceux qui s'intéressent à la chose publique et aux sondages savent depuis longtemps que les journalistes sont en ces matières atrocement nuls. A preuve, lorsqu'il s'agit de commenter le plus petit sondage politique, il font maintenant appel à des experts. Mais lorsqu'il s'agit de tirer à boulets rouges sur l'Education Nationale, tout est bon (regardez donc le titre de l'Express de cette semaine!).
Mais c'est aussi une mauvaise action. Imaginez un instant que vous soyez parent d'un enfant appelé, du fait de la carte scolaire à entrer dans l'un des établissements ainsi stigmatisés, qu'allez-vous faire? vous allez chercher à le mettre ailleurs. Dans le public, si vous y arrivez, dans le privé si vous en avez les moyens. Résultat : ne resteront dans cet établissement que ceux dont les parents ne s'intéressent pas à leurs enfants. Il y a quelques chances que ce soient ceux-là mêmes dont les enfants sont fauteurs de violence. Résultat : la violence augmentera alors que l'action des enseignants et de l'Education Nationale informée par ces statistiques correctement traitées auraient permis d'agir.
Irresponsables, incompétents… cela fait beaucoup pour une corporation qui passe son temps à donner des leçons aux autres. Je ne suis pas de ceux qui trouvent à la presse tous les défauts, mais en l'espèce, les journalistes du Point auraient mieux fait de tourner sept fois leur plume dans l'encrier avant de publier cette liste.
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