vendredi, septembre 01, 2006

Sarkozy et le droit de grève : mais à qui parle-t-il donc?

Nicolas Sarkozy est délicieux. Dès que l'on commence à l'oublier, à ne plus y penser (difficile, ces jours-ci, avec ses reconduites à la frontière de gamins qui ne demandaient rien de plus que de terminer leur scolarité, mais enfin…), dès que l'on tourne un instant la tête ailleurs, il trouve le moyen de se rappeler à notre bon souvenir. Cette fois-ci, c'est à propos du droit de grève qu'il veut associer, dans les 8 jours, d'un vote à bulletin secret pour en finir avec ce qu'il appelle la dictature des minorités. Il a prononcé ces fortes phrases devant les patrons du MEDEF, ce qui fait sourire. Où sont les patrons qui ont connu ces vingt dernières années des grèves de plus d'une semaine? Ceux qui avaient mis la clef sous le paillasson, et ceux là seulement. Pour le reste les organisations syndicales du privé ont depuis longtemps abandonné la grève comme moyen de pression sur les directions. Parce qu'elles savent qu'il est difficile de l'organiser en période de chômage massif avec des personnels dont on peut facilement se séparer. Parce qu'elles savent également qu'elles peuvent revendiquer de bien d'autres manières (il suffit d'interroger n'importe quel DRH pour savoir que les syndicats n'ont pas besoin de se mettre en grève pour le mettre en rogne).
Même dans la fonction publique, plus habituée des arrêts de travail, les grèves qui durent plus de 8 jours sont rares. Combien l'année dernière? Il faut revenir à 1995 pour en retrouver de vraiment longues (je me trompe peut-être, mais…). Moralité : ce sont des mots en l'air, une manière de s'attirer les bonnes graces d'une clientèle qui lui est acquise et qui crie d'autant plus fort contre les grèves qu'ils en ont peu dans leurs établissements.
Un peu de démagogie, rien de plus. Mais on est en campagne électorale…

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