"A Rennes, quatre individus, interpellés dans la nuit de dimanche à lundi, ont été jugés en comparution immédiate, mardi 8 mai, et condamnés par le tribunal correctionnel à deux mois de prison ferme pour l'un et de 105 à 140 heures de travail d'intérêt général pour les autres. L'homme condamné à la peine la plus lourde est âgé de 20 ans et originaire de Vitré (Ille-et-Vilaine). Il était notamment accusé de jets de canettes et de bouteilles, sans faire de blessés, mais le tribunal a souligné qu'il avait déjà été condamné à de nombreuses reprises.
A Lyon, quatre personnes, "essentiellement des jeunes majeurs", ont été jugées, mardi, en comparution immédiate pour des violences sur policiers et des dégradations, selon le parquet de Lyon. Deux d'entre elles ont été condamnées à des peines de six mois et trois mois de prison ferme pour des violences commises lors de la manifestation de dimanche soir. Les deux autres ont été condamnés à 120 heures de travaux d'intérêt général. Une dizaine de jeunes, arrêtés dans le cadre de la manifestation de lundi soir, doivent à leur tour être jugés en comparution immédiate mardi, a-t-on indiqué de même source."
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6 mois de prison ferme pour un jet de bouteille contre les forces de l'ordre! Trois étudiants de Sciences-Po Lyon, sans aucun casier judiciaire, sans la moindre histoire de relations difficiles avec la police ou la justice condamnées à 2 et 3 mois pour des faits qu'ils contestent. Un Président du Tribunal (c'est dans un autre papier du Monde) qui leur explique que c'est pour qu'ils comprennent la gravité de leur acte et qu'ils ne recommencent pas. Mais qu'ils ne recommencent pas quoi? A manifester? à jeter des bouteilles contre les forces de l'ordre?
Ces manifestations n'ont pas grand sens et des jeunes gens qui mettent le feu à des voitures méritent d'être sanctionnés. Mais la participation à une manifestation, un jet de bouteille contre des forces de l'ordre qui n'hésitent pas à utiliser le flasball mérite-t-elle des condamnations à des peines de prison? Ces juges sont tombés sur la tête. Des peines d'intérêt général auraient largement suffi et auraient été tout aussi "pédagogiques".
Les égarements de la justice dans ce genre de situations ne sont pas une nouveauté. Ils ont émaillé à peu près toutes les manifestations étudiantes depuis une trentaine d'années. Ce n'est pas une raison pour les accepter et laisser faire. L'ordre juste cela aurait pu être cela : sanctionner lorsque nécessaire mais mesurer les peines, retrouver la mesure dans la distribution des peines.
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