On peut interpréter de plusieurs manières l'escapade maltaise de Nicolas Sarkozy. Ce matin à la radio, j'en donnais une interprétation générationnelle : Nicolas Sarkozy appartiendrait à cette génération qui entretient une relation décomplexée avec l'argent et les signes de la richesse. La bourgeoisie traditionnelle est riche mais le montre peu sinon dans l'intimité, la nouvelle bourgeoisie affiche ses richesses pour le plus grand bonheur des entreprises de luxe qui lui vendent jets privés, yachts extravagants, chambres d'hôtel vendues 8000€ la nuit, bijoux, montres, voitures… J'en voulais pour preuve la Rolex que Nicolas Sarkozy portait au poignet le jour du débat avec Ségolène Royal.
Selon une autre interprétation lue sur l'excellent blog de François Mitterrand revenu parmi nous, cette équipée au royaume du grand luxe n'aurait eu pour tout objet que de convaincre Cécilia, l'épouse absente, d'être un peu plus présente. On avait déjà avancé cette explication pour sa rencontre si controversée avec Bush.
Quelle que soit l'explication, tout cela est vulgaire et sent à plein nez son Berlusconi, le mépris des pauvres et une certain manque de… tact. Mais ce n'est après tout pas très grave : la vulgarité n'a jamais tué personne et il ne sert pas à grand chose d'en parler. Par contre, le risque de favoritisme existe bel et bien. L'Etat va multiplier dans les années qui viennent des projets de partenariat public/privé (pour simplifier : le privé finance, l'Etat est propriétaire mais rembourse progressivement le coût de l'équipement) qui sont naturellement de bonnes affaires pour les grands groupes (par définition, sinon pourquoi s'embêter dans ces projets). Si demain un de ces projets est confié à l'une des entreprises que contrôle Bolloré comment éviter le soupçon?
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