Les gros salaires, les primes de départ indécentes font depuis quelques années régulièrement scandale. Et on peut penser, sans trop de mauvais esprit, que cela va continuer. Il serait bien surprenant que le gouvernement légifère sur le sujet (et comment ferait-il alors que toute sa politique fiscale vise à empêcher les plus riches de s'installer à l'étranger?) et que les entreprises corrigent leurs pratiques, comme le voudrait le MEDEF.
Il est cependant une piste qui pourrait être explorée. Aux Etats-Unis où les stock-options fabriquent des millionnaires à la pelle, on voit se développer une philanthropie massive (que Marc Abélès a longuement analysée dans Les Nouveaux Riches - Odile Jacob, 2002). Les cadres supérieurs de Google qui ont ramassé des fortunes en redistribuent une partie significative à des institutions de toutes sortes (culturelles, sociales, éducatives…). Nos millionnaires sont plus radins et égoïstes. Pourquoi ne pas leur forcer un peu la main. On pourrait faire cela de la manière la plus simple. Lorsque une rémunération (prime de départ…) dépasse un certain seuil (que l'on pourrait définir en multiple du salaire moyen, médian, minimum de l'entreprise concernée), l'heureux bénéficiaire serait dans l'obligation d'affecter le surplus à l'oeuvre de son choix définie au préalable, éventuellement avec les salariés. Il garderait ainsi cette rémunération et le plaisir d'en choisir l'affectation, mais celle-ci serait utile à la collectivité. On aurait ainsi le meilleur des deux mondes : la liberté des entreprises de définir les rémunérations des dirigeants, celle du bénéficiaire et l'intérêt collectif.
Est-ce compliqué à mettre en oeuvre? Je n'y ai pas réfléchi, mais cela pourrait faire l'objet de discussions dans les conseils d'administration et donner lieu à l'écriture d'une règle assez simple du type : si Prime> x fois le Salaire Médian, alors le bénéficiaire doit affecter le surplus à une des institutions suivantes : y, u, z…
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