En affirmant que "l'offre crée la demande", une formule que Keynes a utilisée pour résumer et critiquer Jean-Baptiste Say, François Hollande a voulu marquer les esprits. C'est, de ce point de vue, réussi. Est-ce pour autant de bonne politique? A voir : si Keynes a critiqué Say, c'est qu'il lui reprochait de négliger le rôle de la monnaie que les agents (les producteurs) peuvent vouloir conserver pour différents motifs (spéculation, précaution…) et ne pas réinjecter dans le circuit économique. La critique est toujours pertinente. Seuls, de fait, aujourd'hui, les libéraux se réclament de cette "loi" (Thomas Sowell…) qui a opposé, en son temps, un Say optimiste (il n'y a pas de limite à la croissance économique) à tous ceux qui craignaient qu'un pays puisse se retrouver en situation de surabondance générale.
En pratique, cette politique de l'offre va passer par la réduction des charges sociales des entreprises, par le transfert des cotisations familiales vers l'Etat. Il y a de bonnes raisons de procéder à ce transfert : il n'y a pas de motif que la politique familiale soit financée par le travail. Les charges des entreprises vont donc diminuer. Vieille revendication du MEDEF qui devrait se réjouir mais ne le fera pas forcément et pour un excellent motif : ce transfert ne va alléger que marginalement les coûts des entreprises. Ce sera significatif pour les grandes entreprises qui emploient beaucoup de personnel. Ce sera insignifiant pour les plus petites. Il est donc possible que cela n'ait pas tout l'effet souhaité sur l'emploi. Les grandes entreprises n'ont, souvent, plus besoin de créer des emplois en France : c'est à l'étranger, auprès de leurs nouveaux marchés qu'elles ouvrent des usines. Les plus petites ne trouveront pas dans cette baisse des charges de quoi financer de nouveaux emplois. Pour qu'il en ait été autrement, il aurait fallu, comme le demandait d'ailleurs le MEDEF, transférer également vers l'Etat le financement de l'assurance maladie. Mais cela, l'Etat n'en a pas les moyens.
On me dira que le gouvernement veut obtenir des contreparties, qu'il y aura un pacte. Soit, mais le MEDEF peut promettre de créer autant d'emplois qu'il voudra ce n'est pas lui qui embauche, mais les entreprises qui prennent leurs décisions sans se soucier de ses recommandations. Les seules contreparties qu'il puisse y avoir porteront sur ce qui ne coûte rien aux entreprises et peut faire l'objet d'une loi : le dialogue social, le contrat de travail (amélioration des stages, des CDD), la lutte contre la précarité. Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas l'objectif annoncé.
En pratique, cette politique de l'offre va passer par la réduction des charges sociales des entreprises, par le transfert des cotisations familiales vers l'Etat. Il y a de bonnes raisons de procéder à ce transfert : il n'y a pas de motif que la politique familiale soit financée par le travail. Les charges des entreprises vont donc diminuer. Vieille revendication du MEDEF qui devrait se réjouir mais ne le fera pas forcément et pour un excellent motif : ce transfert ne va alléger que marginalement les coûts des entreprises. Ce sera significatif pour les grandes entreprises qui emploient beaucoup de personnel. Ce sera insignifiant pour les plus petites. Il est donc possible que cela n'ait pas tout l'effet souhaité sur l'emploi. Les grandes entreprises n'ont, souvent, plus besoin de créer des emplois en France : c'est à l'étranger, auprès de leurs nouveaux marchés qu'elles ouvrent des usines. Les plus petites ne trouveront pas dans cette baisse des charges de quoi financer de nouveaux emplois. Pour qu'il en ait été autrement, il aurait fallu, comme le demandait d'ailleurs le MEDEF, transférer également vers l'Etat le financement de l'assurance maladie. Mais cela, l'Etat n'en a pas les moyens.
On me dira que le gouvernement veut obtenir des contreparties, qu'il y aura un pacte. Soit, mais le MEDEF peut promettre de créer autant d'emplois qu'il voudra ce n'est pas lui qui embauche, mais les entreprises qui prennent leurs décisions sans se soucier de ses recommandations. Les seules contreparties qu'il puisse y avoir porteront sur ce qui ne coûte rien aux entreprises et peut faire l'objet d'une loi : le dialogue social, le contrat de travail (amélioration des stages, des CDD), la lutte contre la précarité. Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas l'objectif annoncé.