mardi, novembre 25, 2008

Un mieux dans l'opinion éclairée pour Ségolène Royal?

Ce n'est qu'une impression, mais il me semble que la séquence qui vient de se dérouler a modifié l'image de Ségolène Royal auprès des observateurs politiques qui lui étaient jusqu'à présent plutôt hostiles. Les plaisanteries sur son coté madone ont laissé place dans la plupart des commentaires à une pointe d'admiration pour son sens tactique, pour sa capacité à proposer un choix clair (la rénovation du PS, un parti pour porter une campagne présidentielle) là où son adversaire est empêtrée dans ses alliances contradictoires, pour sa ténacité, enfin. Cela se lit dans des détails des commentaires, dans la manière dont les journalistes jugent la position des deux candidates mais aussi dans les références de plus en plus fréquentes dans les articles qui la concernent à François Mitterrand. Si son conflit avec Martine Aubry ne dégénère pas, ce pourrait être l'amorce d'une reconquête des leaders d'opinion qui lui ont été jusqu'à présent défavorables. A vérifier dans les mois qui viennent.

dimanche, novembre 23, 2008

42 voix de différence…

42 voix, pas plus pour séparer Martine Aubry de Ségolène Royal. C'est peu, trop peu pour dire que l'une l'a vraiment emporté sur l'autre. Surtout si le recompte des voix et les corrections des petites tricheries (petites mais inadmissibles, que dis-je? intolérables dans un parti qui prône la démocratie) font apparaître un écart plus serré encore. C'est un cas de figure rare en démocratie, du fait même de la loi des grands nombres, mais pas impossible. Que faire dans ce cas? Pour dire vrai, on n'en sait rien. Nous n'avons, à ma connaissance, aucun exemple d'une situation comparable, aussi embrouillée. Ce qui pourrait donner aux socialistes l'occasion de montrer leur intelligence politique, si intelligence politique ils ont vraiment…

On peut penser à une alliance des deux candidates pour réformer le parti avec remise à plus tard de la nomination du candidat à la présidentielle avec des primaires à l'américaine.

On pourrait également imaginer un partage des rôles, à l'une la candidature, à l'autre le secrétariat, mais les ambitions de l'une et l'autre étant ce qu'elles sont, c'est peu probable.

On pourrait encore envisager la nomination d'un troisième larron qui aurait l'assentiment des deux candidates -un Benoit Hamon pourrait faire l'affaire-, avec pour mission de réformer profondément les statuts du parti et son mode désignation du candidat aux prochaines présidentielles laissant aux deux dames du PS le soin de porter les coups contre Sarkozy et de construire un programme pour la gauche.

Si le PS veut sortir du gépier dans lequel ses militants l'ont mis, il a falloir qu'il fasse preuve d'imagination.

vendredi, novembre 21, 2008

Le PS et ses caciques, un petit tour du coté de Google…

Dans les articles qui parlent du PS, le mot "cacique" revient souvent pour désigner les dirigeants du parti. Ce mot est semble-t-il moins utilisé pour désigner les dirigeants des autres organisations politiques, comme le montre une rapide recherche sur Google :

- cacique + PS = 94 500 documents,
- cacique + UMP = 9120 documents,
- cacique + Modem = 14 500 documents,
- cacique + parti communiste = 8180 documents,
- cacique + LCR = 4950 documents.

Qu'en conclure? que les journalistes, les bloggers… se copient mutuellement? certainement. Que le PS est un parti avec plus de chefs ou de prétendants à la chefferie que d'autres? sans doute. Que les carrières sont (ou paraissent) plus longues au PS qu'ailleurs? C'est probable.

Est-ce un bon signe pour le PS? Je n'en suis pas certain.

Ségolène Royal à 43%

Ségolène Royal a donc fait mieux qu'attendu au premier tour de cette élection entre socialistes. Ce qui n'est pas un mince exploit quand on mesure les oppositions qu'elle doit affronter : la plupart des caciques du parti, la presse à commencer par la presse de gauche et Libération, la plupart des commentateurs qui la trouvent imprévisible et la jugent mal préparée pour l'emploi de premier secrétaire.

Quelque soit le résultat de cette course, les dirigeants du PS feraient bien de s'interroger sur les raisons de ce premier tour qui opposait la dame des 35 heures à celle de la démocratie participative.

On pourrait l'interpréter comme un virage au centre du parti. Mais ce n'est probablement pas le sujet. Ségolène Royal est tout aussi à gauche que Martine Aubry. Et il n'est pas certain qu'elle séduise plus les électeurs du Modem que sa concurrente. Ce serait, en tout cas, à vérifier.

C'est la manière de faire de la politique, de vivre en phase avec la société qui est en cause. Ségolène Royal est, jusque dans sa manière d'organiser ses meetings, plus en phase avec la société que Martine Aubry. On s'est beaucoup moqué jusque parmi ses proches de son désir de faire venir un entraîneur de rugby pour coacher son équipe. A juste titre, je crois. Sauf que… c'est ce que font toutes les grandes entreprises pour le plus grand bonheur de leurs salariés, comme peuvent en témoigner tous ceux qui ont participé à ce genre de manifestation.

Cette idée qui a paru farfelue dit, je crois, beaucoup sur son mode de fonctionnement : Ségolène Royal est à l'écoute de la société. Elle n'est pas moins autoritaire que Martine Aubry, elle est certainement aussi "coincée" (peut-être même plus), mais elle a appris à écouter et prend les idées là où elles sont. Elle ne donne pas le sentiment, exaspérant et si fréquent dans nos élites et chez les militants, d'avoir la science infuse, de savoir mieux que nous ce qui nous convient.

Toutes deux promettent le changement, mais on croit plus Ségolène Royal que Martine Aubry parce qu'on la devine ouverte aux idées des autres, des militants et des électeurs. Qu'elle gagne ou qu'elle perde, c'est sur ce nouveau rapport à la société que les dirigeants socialistes devront travailler. Qu'ils s'en souviennent : avoir des opinions et pouvoir les exprimer fait partie du bien-être de chacun. Et cela vaut dans un parti comme ailleurs.

jeudi, novembre 20, 2008

Un économiste américain qui trouve Sarkozy plutôt séduisant

Sarkozy se serait-il trouvé un allié aux Etats-Unis? Voici en tout cas un post sur le blog de Dani Rodrik, un économiste américain (plutôt turc en fait) trés en vue et que le mot protectionnisme inquiète peut-être moins que d'autres, qui devrait conforter sa position sur le plan économique.

mardi, novembre 11, 2008

Sarkozy, la diversité et le PS

Depuis la victoire d'Obama, la presse française est pleine d'appels à la diversité. Jamais, nous explique-t-on, un noir aurait pu gagner en France une élection présidentielle. Nous devrions prendre exemple sur les Etats-Unis… et Nicolas Sarkozy s'empresse, comme nous l'explique ce matin Libé, de le faire pour gagner un électorat que la gauche se serait révélée incapable de retenir…

Tout cela est bel et bon. L'idée d'une compétition de la gauche et de la droite sur le sujet serait, si compétition il y a vraiment, une excellente nouvelle. Mais une fois ceci dit, n'y a-t-il pas quelque chose d'un peu absurde à comparer la situation des minorités en France et aux Etats-Unis?

Dire que les minorités n'ont pas accès au pouvoir en France me parait un peu étrange quand on voit que trois des quatre candidats à la direction du PS appartiennent d'une manière ou d'une autre à l'une de ces catégories victimes de discriminations (sur les quatre candidats, deux femmes, un homosexuel… cela vaut bien un noir, non?).

Les maghrébins et les noirs installés en France le sont depuis infiniment moins longtemps que les noirs aux Etats-Unis et ils n'ont surtout pas la même histoire. Ils n'ont pas ce terrible handicap qu'est pour beaucoup cette expérience historique de l'esclavage et du racisme, ils sont infiniment plus divers par leur origine et leur expérience. S'ils sont surtout aujourd'hui concentrés dans les classes populaires, ils n'en sont pas prisonniers. Beaucoup sont des intellectuels, issus de familles bourgeoises dans leur pays d'origine et sans le moindre complexe : ils nous valent bien, nous les hommes blancs, et le savent mieux que quiconque. Est-ce à dire qu'un noir pourrait devenir rapidement Président de la République? Non. Pour qu'un Obama français apparaisse, il faudrait d'abord que se développe, comme aux Etats-Unis, une classe moyenne noire ou maghrébine qui lui donnent ces relais dans la société sans lequels aucune victoire n'est possible. Mais cette classe moyenne, formée d'intellectuels, de managers, de leaders d'opinion se constitue lentement… Nous n'aurons sans doute pas attendre très longtemps avant qu'un candidat, dont on aura oublié qu'il est noir ou d'origine maghrébine, brigue nos suffrages…

mercredi, novembre 05, 2008

Obama copierait-il Raffarin?

Dans son premier discours, Obama a dit : “The road ahead will be long, our climb will be steep". On dirait du Raffarin dans le texte… Mais on lui pardonnera, tant le reste de son discours ressemble peu à ce que nous offrait si régulièrement notre ex premier ministre et tant sa victoire a fait pousser un soupir de soulagement au reste du monde, avec cependant… quelques exceptions : j'ai rencontré l'autre jour à Bogota un jeune homme qui souhaitait l'élection de McCain parce qu'il craignait que Obama ne prenne au sérieux les accusations de non-respect des droits de l'homme faites à l'encontre d'Uribe.