vendredi, mai 18, 2012

Si j'étais le père de Cécile Duflot…

Si j'étais son père, je lui offrirais un tailleur parce que, franchement, venir à une passation de pouvoir et poser pour la photo officielle en blue-jeans, c'est… moyen. C'est, disons pour rester aimable, manquer de respect pour la fonction et pour ceux qui l'ont choisie. Ses collègues ne sont pas forcément élégantes, du moins ont-elles pris la mesure de l'événement. Espérons que ses proches sauront lui rappeler que l'on peut être soucieux d'élégance et de gauche.



PS. J'ai bien conscience, disant cela, de passer pour un peu… dépassé, mais je persiste et signe. Cécile, un effort d'élégance ne vous ferait pas de mal.


jeudi, mai 17, 2012

Un gouvernement d'héritiers de la bourgeoisie intellectuelle

Il est intéressant de comparer ce gouvernement et le premier de Pierre Mauroy : on y trouve plus de femmes, plus de ministres issus de la diversité mais aussi plus d'agégrés et, surtout, d'héritiers de la bourgeoisie intellectuelle, de cette bourgeoisie du savoir qui a accumulé un capital universitaire, des postes dans l'université et pour certains au moins une réputation internationale : les pères de Moscovici et Touraine sont des intellectuels de grand renom, Peillon (qui a été directeur de recherche au CNRS) est le neveu d'un professeur au Collège de France… Mauroy recrutait, lui, plutôt des infirmiers et des profs de l'enseignement technique. 

Frédéric Mitterrand aurait-il brûlé ses Pomerand?

Frédéric Mitterrand quitte le ministère de la culture sur une vilaine querelle. Selon Le Journal des Arts que cite Libération de ce jour, il aurait fait remplacer Jean-Pierre Changeux, universitaire et collectionneur de grand renom, par un obscur député UMP à la tête de la Commission des dations, cette commission chargée de l'enrichissement des musées avec des chefs-d’œuvre cédés en règlement des droits de succession. Plus grave, il aurait fait manquer à l'Etat la collection d’art contemporain du cinéaste Claude Berri, que son fils Thomas Langmann a finalement choisi de vendre à prix fort au Qatar et négligé la dation de Françoise Cachin, qui dispose de l’héritage du maître pointilliste Paul Signac.

Sur un registre plus léger, mais peut-être plus ennuyeux pour qui se pique de culture, il aurait, si j'en crois une rumeur qui courait le soir du vernissage de la (très belle) exposition lettriste du Passage de Retz, brûlé ou jeté les tableaux de Gabriel Pomerand qu'il possédait si les organisateurs de cette exposition ne lui avaient demandé de les prêter.

Gabriel Pomerand n'est certainement pas très connu, mais ses tableaux ne sont pas sans qualités et c'est un des fondateurs du lettrisme, l'auteur du chef-d'oeuvre du roman hypergraphique (Saint-Ghetto des prêts) et l'une des personnalités clefs du Saint-Germain des Près du lendemain de la guerre et sans doute un peintre et un artiste dont l'oeuvre sera rapidement réévaluée. Frédéric Mitterand tenait probablement ses tableaux de son père qui avait aidé les lettristes lorsque son oncle, François, était dans les années cinquante ministre.

Vrai? Faux? Ce n'était qu'une rumeur qui circulait alors que l'encore ministre slalomait élégamment au milieu des invités, serrant une main ici, disant un mot là, sans jamais regarder la moindre oeuvre. Mais un peut désolante…




mardi, mai 15, 2012

Zeus et la présidence normale

Les dieux ne doivent pas aimer que nos Présidents soient trop normaux. Entre les averses, la grêle et la foudre ils ont tout fait pour ajouter un peu de piment à une journée que François Hollande, un peu engoncé dans ses atours de nouveau Président (costume qu'il a du changer au moins trois fois) avait voulu si normale. Est-ce de bon augure? Sans doute puisque c'est une légende qui ainsi se construit : un Président que la foudre baptise! a-t-on jamais vu cela? Le voilà devenu un personnage de nos mythologies privées aux cotés d'Achille, Hector et de l'inoxydable Mitterrand.

Ajouterai-je que mes contacts dans les milieux les plus divers ces derniers jours partageaient un même geste : les doigts croisés. Jusqu'à cet échange entendu tout à l'heure sur le marché de la rue Daguerre entre deux commerçants (oui, commerçants qui avaient sans doute doute voté Sarkozy) : "Tu devrais déposer un cierge pour Hollande."  "Dieu fasse qu'il réussisse."

jeudi, mai 10, 2012

Il y a bien pire que le FN

Nous nous plaignons du succès du Front National, des dérapages de Jean-Marie Le Pen, des fréquentations sulfureuses de sa fille, mais qu'est-ce comparé aux propos Nick Griffin, un eurodéputé et l'un des leaders de l'extrême-droite anglaise tel que les rapporte The Independent? Dans une interview donnée au site web de son parti, le BNP, il explique benoitement : "The mass street grooming of young girls from the English community is only being carried out by Muslims. All the paedophile groomers in this particular sort of crime – on the street, in gangs – are Muslims. That's the common denominator. You only have to read the Koran or look at the Hadith – the expressions of what the Prophet did in his life– to see where Muslim paedophilia comes from (…) Because it's religiously justified so long as it's other people's children and not their own."

   

 Le Coran et le communautarisme responsables de la pédophilie? Certains juges britanniques ne seraient pas loin de le penser comme celui qui déclarait dans les attendus d'un jugement d'un gang de pakistanais accusés du viol d'une jeune fille : "All of you treated [the victims] as though they were worthless and beyond respect (…) One of the factors leading to that was the fact that they were not part of your community or religion." C'est à se demander si les succès électoraux du FN, la volonté de ses dirigeants de jouer dans la cour de grands ne nous épargne pas ces délires.

On remarquera, en écoutant cette vidéo, comment fonctionne le discours d'extrême-droite : une affirmation partie d'un fait réel ou inventé (l'agression sexuelle d'une jeune fille blanche par un groupe de jeunes pakistanais), la théorie du complot (les médias et la police ne font rien, pire ils cachent la vérité), la stigmatisation (le comportement déviant de quelques individus devient le fait culturel d'une communauté), l'appel à la délation et à l'action directe. 

mercredi, mai 09, 2012

Ayrault out? Aubry in?

L'excellent et toujours attentif Arthur Goldhammer vient de retrouver dans les archives de Libé un article racontant comment Jean-Mars Ayrault a été condamné en 1997 à de la prison avec sursis pour une affaire, sans doute insignifiante (mais…) de contrat passé sans appel d'offres. Il en conclut, à juste titre sans doute, que cela le disqualifie pour le poste de Premier ministre. Il me semble que son manque de charisme, l'ennui profond qu'il suscite chaque fois qu'il intervient à la télévision le disqualifiaient tout autant. Notre ami américain en conclut que cela donne des points supplémentaires à Manuel Vals. J'en doute un peu. Si François Hollande est partisan de la simplicité, et c'est sans doute le cas, s'il est attentif aux équilibres politiques et respectueux des hiérarchies, il nommera Martine Aubry. Ils ne se sont pas toujours entendus dans le passé? Sans doute, mais elle sait mener campagne et saura conduire celle des législatives d'une main de fer. Et c'est ce qu'il faut. Pour le reste, elle a montré pendant toute cette campagne présidentielle qu'elle savait se tenir dans les clous. Elle a de la poigne, il en faudra, elle est de gauche, cela rassurera les écologistes et les électeurs du Front de gauche. Elle connait bien l'administration (on disait quand elle était au Ministère du Travail qu'elle aurait pu occuper toutes les directions) et elle a montré sa capacité à s'entendre avec les organisations syndicales. C'est une femme, ce qui n'est pas à négliger, et elle a la légitimité du vote puisqu'elle n'avait pas démérité lors des primaires. Que faut-il de plus?

mardi, mai 08, 2012

Puisque l'élection présidentielle est passée…

Un moment de récréation avec ces vues insolites de Notre-Dame prises un petit matin de mai 2011 avec une caméra posée sur un drone.


Etonnant, non? Dommage que l'auteur de ces images ait cru bon d'y ajouter une musique un peu agaçante. Mais il suffit de couper le son…

samedi, mai 05, 2012

Triste liste…

Le Point vient de publier une liste, bien tardive, d'artistes et d'intellectuels qui appellent à voter pour Nicolas Sarkozy. On y trouve quelques noms connus, une ou deux vedettes du monde intellectuel, surtout des personnalités peu connues… Tout cela est un peu triste, comme un dernier coup pied de l'âne. On a vraiment le sentiment d'avoir raclé les fonds de tiroir. Voici ces quelques soutiens :

 Éliette ABÉCASSIS, romancière
 Antoine ARJAKOVSKI, historien
 Charles AZNAVOUR, auteur-compositeur-interprète
 David BELUGOU, décorateur de théâtre
 Gérard DEPARDIEU, acteur
 Dominique FARRUGIA, producteur et réalisateur
 Bernard FIXOT, éditeur
 Stéphane FREISS, comédien et réalisateur
 Valérie-Anne GISCARD D'ESTAING, éditeur
 Anne GOSCINNY, écrivain et éditrice
 Thomas LANGMANN, producteur
 Claude LELOUCH, réalisateur
 Emmanuel LE ROY LADURIE, historien, membre de l'Institut 
 Michel MAFFESOLI, sociologue
 Marie-José NAT, actrice
 Jean d'ORMESSON, écrivain, membre de l'académie française
 Jean-Robert PITTE, membre de l'Institut
 Serge REZVANI, peintre, auteur-compositeur
 Jean-Paul SCARPITTA, metteur en scène
 Jean-Luc SEIGLE, romancier
 Emmanuelle SEIGNER, actrice
 Malika SOREL, essayiste
 Denis TILLINAC, écrivain
 Alain TERZIAN, producteur
 Nadine TRINTIGNANT, écrivain et réalisatrice

Le FN ne cassera pas la droite parlementaire

L'hypothèse la plus souvent avancée, en cas d'échec de Nicolas Sarkozy, est l'explosion de la droite, que partie des membres de l'UMP se rapprochant dangereusement d'un FN qui obtiendrait aux législatives des résultats comparables à ceux qu'a obtenus Marine Le Pen au premier tour de la Présidentielle. Ce scénario est, cependant, loin d'être le plus probable. Pour plusieurs motifs.

Le premier est électoral. Pour que ce scénario se réalise, il faudrait que le FN ait suffisamment de députés au Parlement pour être autre chose qu'une force d'invective. Or, cela n'est pas gagné : du fait du système électoral d'abord qui suppose que les voix de droite se reportent au second tour sur ses candidats, ce qui est peu probable dans l'immédiat, du fait, ensuite du comportement de ses électeurs qui s'abstiennent massivement; Lorsque l'on regarde les résultats des législatives dans les villes qui ont mis Marine Le Pen en tête au premier tour, on ne peut qu'être frappé 1) par le taux très élevé de l'abstention (47% à Saint-Gilles dans le Gard, 40% à Vauvert, entre 40 et 50% dans les communes de Moselle) et le faible score du candidat lorsqu'il y en a un. A Saint-Gilles, Vauvert ou Saint d'Aigouze, c'est le candidat socialiste qui est à chaque fois arrivé en tête, et nettement, en 2007. Pour que les résultats aux prochaines législatives soient vraiment différent il faudrait que les électeurs qui ont voté Marine Le Pen au premier tour 1) se déplacent et, 2) choisissent un candidat FN qu'ils ne connaissent pas, qui n'a pas de soutiens militants locaux organisés, quand ses adversaires de "l'establishment" sont bien implantés, présents depuis longtemps dans ces circonscriptions, dans les mairies, les conseils généraux et régionaux.

Le second est politique. Le FN a dans les départements dans lesquels Marine Le Pen est arrivée en tête en face de lui des candidats de droite très proches de ses positions. C'est dans le Sud-Est que l'on trouve le plus de membres de la droite populaire. Ils développeront dans cette campagne les mêmes thèmes qu'eux et tous les candidats UMP qui auront observé dans leur circonscription la montée du FN seront tentés de faire de même. Les électeurs UMP partis du coté du FN pourront se dire qu'ils ont été entendus…

Pour tous ces motifs l'UMP devrait résister à la tentation de s'allier avec ce colosse au pieds d'argile qu'est le FN. Mais ses députés, revenus dans l'opposition, ne résisteront pas au plaisir de reprendre et développer ses thématiques sur l'immigration, le protectionnisme, la sécurité… suscitant malaise à sa gauche, chez ses centristes qui pourraient être tentés de prendre des distances et de rejoindre, plus ou moins rapidement, cette formation centriste que François Bayrou tente de construire. Si l'UMP se casse, ce sera sur sa gauche et non sur sa droite.


vendredi, mai 04, 2012

Avec son vote, Bayrou contribue à la recomposition du paysage politque

En choisissant de voter, à titre personnel, pour François Hollande, François Bayrou a surpris, sans doute gêné quelques un de ses amis, notamment au Sénat, mais il a aussi fait un pas en avant vers la création d'un centre qui ne soit plus seulement un supplétif de la droite. Imaginons un instant qu'il ait appelé à voter Sarkozy, tout ce qui distingue le centre, la modération, le respect des autres, aurait volé en éclat. Voter blanc aurait été une manière de dire que ses valeurs ne comptaient pas tant que cela. En votant François Hollande, tout en indiquant qu'il ne se situe pas dans la majorité présidentielle, il se donne la possibilité de recueillir dans quelques mois, les déçus du "hollandisme" qui auront encore en mémoire les dérives populistes de Nicolas Sarkozy, Copé et autres leaders de l'UMP. Et pour peu qu'il attire ceux qui à droite auront voté Sarkozy en se pinçant le nez, il peut réussir ce qu'il a jusqu'à présent manqué : la création d'une force au centre capable de basculer tant à gauche qu'à droite.

Ce vote est probablement une pierre de plus dans la recomposition annoncée du paysage politique. Elle promet le développement d'une force centriste d'autant plus puissante que l'UMP risque d'être de plus en plus attirée sur les terres du Front National. Une attirance, d'une certaine manière paradoxale, puisque le FN reste, malgré le score de Marine LePen, une force faible. Il ne sera probablement pas en mesure de consolider ses résultats à la Présidentielle. Parti sans élus, sans militants locaux, sans moyens financiers, qui suscite encore une forte répulsion, il aura d'autant moins d'élus aux prochaines législatives que beaucoup de ses électeurs les plus déterminés se réfugient volontiers aux élections intermédiaires dans l'abstention.

On a beaucoup dit que le FN pouvait casser la droite. Et si c'était Bayrou? Au scénario d'une droite populaire qui se rapproche d'un FN repeint, j'opposerai un autre scénario : celui d'une droite parlementaire, aiguillonnée par le FN, qui, à l'image de Nicolas Sarkozy et de beaucoup de ses électeurs, glisse de plus en plus vers les thèses populistes, dont se détachent un à un les "humanistes", les néo-gaullistes… qui se réunissent autour de formations de centre-droit proches du centre de Bayrou.

jeudi, mai 03, 2012

On aimerait avoir le talent de La Bruyère…

Il existe une catégorie de personnages, en marge du monde politique, qui se nourrissent d'une perpétuelle insatisfaction. Les politiques ne sont, à leurs yeux, jamais à la hauteur, ils sont aveugles, incapables d'empoigner les "vrais" sujets. Ces mécontents professionnels qui broient toujours du noir et ont la bile particulièrement aigre se situent en général à droite de l'échiquier politique et l'on aimerait avoir le talent d'un La Bruyère pour les croquer. Dernière incarnation de ce idéal type, Marc Fiorentino, qui donne régulièrement sa prose économico-financière à la Tribune et qui, à propos du débat d'hier écrivait ce matin : "Le débat était pathétique, à l'image de la campagne. aucun des candidats n'en est sorti vainqueur même si les partisans dans chaque camp proclament leur victoire. Entre un candidat surexcité et un candidat président du conseil de la IVe République, le seul gagnant de ce débat c'est la crainte, la crainte de lendemains difficiles pour la France et l'Europe.

Un débat vraiment présidentiel

On attendait un match de boxe, on a eu un débat tendu, très tendu, parsemé d'insultes (mensonges, calomnies…) mais très affuté, sans ces approximations qui avaient parsemé celui entre Sarkozy/Royal (sur la part du nucléaire, notamment), avec deux candidats qui connaissent leurs dossiers sur le bout des doigts, le premier parce qu'il les traite depuis des années, le second parce qu'il a manifestement beaucoup travaillé.

Hollande a su imposer une tonalité sérieuse, technique mais aussi et surtout présidentielle. Il s'est durci mais est resté tel qu'en lui-même et a, du même coup, aidé son adversaire à se situer au même niveau, loin du bateleur de foire populiste que l'on voyait ces derniers jours. Il a su gérer le temps et renvoyer à la fin les sujets sur lesquels il pouvait craindre d'être le plus faible (l'immigration, l'international).

Un regret : qu'il n'ait pas mieux articulé le démantèlement de Feissenheim et la création d'emplois. Il l'a suggéré lorsqu'il a dit que 400 centrales seraient démantelées dans les années qui viennent dans le monde mais il aurait pu et du être plus explicite, cela lui aurait permis de concilier les productivistes qui veulent plus de croissance, les écologistes qui veulent moins de croissance et ceux qui, sur le terrain, s'inquiètent. Le démantèlement des centrales est un marché énorme qui demande des compétences, un savoir-faire, une expérience que la fermeture de cette centrale peut nous permettre de créer. Cela aurait utilement complété les propos convenus sur la création d'emplois grâce aux énergies nouvelles.

mercredi, mai 02, 2012

L'étrange corrélation entre le vote FN et l'absence de lycée

Dans une chronique sur le vote FN dans le Gard que j'ai donnée hier sur AligreFM (et dont on peut trouver le script ici), je notais que les villes du Gard qui ont mis Marine Le Pen en tête n'ont en général pas de lycée. J'ai voulu vérifier cela sur la Moselle, et l'on retrouve le même phénomène. Sur les 29 communes du département qui accueillent un ou plusieurs lycées, 4 seulement ont mis Marine Le Pen en tete. 11 ont choisi Nicolas Sarkozy et les 14 autres ont, dans un département très à droite, mis en tête François Hollande.

On peut naturellement attribuer ces résultats contrastés à l'effet taille, les villes les plus importantes, dans lesquelles on trouve les lycées, votant le plus souvent à gauche. Mais l'exemple du Gard suggère un complément d'explication : la présence d'un lycée dans une commune donne aux jeunes, à leur famille, à leurs proches, un objectif, le baccalauréat, un sens à la réussite scolaire et des perspectives : aller à l'université… toutes choses qui manquent dans la plupart de ces communes qui votent Marine Le Pen. Ce qui va bien avec ce traits des électeurs du FN que signale Nona Meyer : leur absence de diplômes.