mercredi, avril 24, 2013

Bref, c'est mon outil de travail qui s'en va!

On peut parler de la crise de la presse de mille manières, mais c'est dans le catalogue d'une exposition suisse d'une exposition d'un peintre parisien, Jean-François Dubreuil, que j'ai trouvé la plus originale et, sans doute, la plus pertinente.


Ce peintre s'est fait une spécialité de réaliser des tableaux en exploitant les unes de la presse selon un protocole très sophistiqué qui lui fait attribuer des couleurs aux surfaces selon leur destination (publicité, titres, textes, photographies…). Ce pourrait être de l'abstraction (cela y ressemble), mais on est bien plus dans un mode de représentation, d'imitation de la nature au sens d'Aristote pour lequel, on s'en souvient, l'imitation est aussi une forme de connaissance. 

Dubreuil termine l'entretien qui ouvre ce beau catalogue par ces mots : "bref, c'est mon outil de travail qui s'en va!" ll fait allusion à la banalisation des unes qui se ressemblent de plus en plus depuis que les éditeurs utilisent la PAO et à la difficulté, toujours plus grande, de trouver des journaux étrangers ou régionaux dans les kiosques qui disparaissent.

La presse quotidienne disparait lentement de notre horizon et pas seulement parce que les journaux se vendent moins, mais aussi, comme le suggère avec force Jean-François Dubreuil, parce qu'ils perdent lentement mais sûrement leur identité.

mardi, avril 23, 2013

Crise politique?

Les multiples manifestations contre le mariage pour tous ont montré la formidable faiblesse de la droite parlementaire qui s'est laissée entraîner dans un combat d'arrière-garde, réactionnaire, qui n'aurait pas du être le sien. Tirée vers la tradition par une église catholique qui s'est renfermée sur ses derniers fidèles et des prêtres vieillissants, entraînée vers l'extrême-droite par des groupuscules intégristes, elle s'est laissée aller à contester le droit d'une majorité et d'un président fraîchement élus à faire passer des textes depuis longtemps annoncés au Parlement. Que reste-t-il de la démocratie parlementaire si une majorité toute nouvelle est contestée jusque dans son droit de voter des textes ?

Cette crise était annoncée depuis longtemps. Elle date, pour l'essentiel, de l'instauration du quinquennat qui a bouleversé nos institutions en mettant le Président en première ligne sur à peu près tous les sujets. A quoi sert un Premier Ministre dans ce contexte? Il ne peut plus jouer le rôle de fusible, comme on l'avait observé avec Nicolas Sarkozy et comme le confirme l'expérience de François Hollande. Elle a été renforcée par les multiples affaires de corruption, de Marseille à Karachi, qui, bien plus que les mensonges de Jérôme Cahuzac, ont mis en évidence les dérives de notre système.

Plusieurs politiques en ont depuis longtemps l'intuition. Je pense à Montebourg et Mélenchon qui parlent de VIème République, mais aussi à Ségolène Royal qui militait pour une démocratie participative. Il faut réformer nos institutions. François Hollande qui l'apprend aujourd'hui à ses dépens s'il ne le savait déjà, a entrepris de le faire : la transparence, la lutte contre le cumul des mandats, la réforme de la décentralisation s'inscrivent bien dans cette logique, mais tout cela se fait dans de mauvaises conditions :

  • en ordre dispersé, au coup par coup, sans véritable ligne directrice qui donnerait du sens à l'ensemble de ces réformes, dans l'urgence (moralisation de la vie politique) ou dans la reculade (droit de vote des étrangers, décentralisation),
  • face à l'opposition de la majorité des parlementaires auxquels on demande d'abandonner plusieurs de leurs "privilèges", ce qu'ils ne feront certainement pas de gaité de coeur.

François Hollande a bien, pour reprendre son expression, une boite à outils, mais on a l'impression qu'il lui manque le plan d'ensemble qui lui permettrait de donner du sens à ces différents projets et  de mieux les faire passer. Il faut dire, à sa décharge, que l'on ne voit pas bien qui possède ce type de plan. Les constitutionnalistes et théoriciens de la chose politique qui seraient en mesure de faire des propositions sont silencieux ou inaudibles. L'opposition qui devrait être porteuse d'idées est aussi atone (plus peut-être même) que le PS. Quant à l'extrême-gauche on ne voit pas bien qui, en dehors de Mélenchon a réfléchi à la question. La crise économique n'arrange rien puisque toute proposition de révision constitutionnelle majeure (de référendum sur le sujet, par exemple) ne pourrait passer que pour diversion et risquerait donc d'être retoquée pour cela même.

A défaut de révision ou de projet de révision, on risque donc de voir le Président condamné, à l'instar d'Obama incapable de faire passer des textes aussi évidents que celui sur le contrôle des armes, à négocier en permanence avec ses ministres, sa majorité, à rogner ses ambitions pour satisfaire tel ou tel groupe attaché à ses avantages particuliers.

L'attitude de la droite sur le mariage pour tous lui donnerait l'occasion de frapper fort, d'expliquer pourquoi nos institutions ne fonctionnent plus, pourquoi il faut les faire évoluer, pourquoi il faut rendre les élus plus représentatifs de la population, donner le droit de vote aux étrangers, rendre aux abstentionnistes la possibilité de s'exprimer, imaginer d'autres modes de consultation que le vote aux municipales ou législatives pour toute une série de sujets qui intéressent directement les citoyens… Il lui faudrait pour cela une vision de ce que devrait être une nouvelle République qui lui manque probablement.

mardi, avril 16, 2013

Patrimoine des ministres et autres soufflets médiatiques

Qu'a--ton entendu sur les effets de la publication du patrimoine des ministres (et de, demain, celui des élus)? Voyeurisme, populisme, jalousie des Français qui ne comprendraient pas… Toutes balivernes que reprennent ce matin Libération et d'autres titres dans l'indifférence à peu près générale des citoyens. Qu'a-t-on appris? que les ministres sont plus riches que la moyenne des Français? On le devinait. Ce sont, en général, des gens de qualité, ambitieux, intelligents qui auraient, quelque métier qu'ils aient choisi, réussi à constituer un patrimoine supérieur à la moyenne. Que l'on ne faisait pas fortune en faisant de la politique? On le savait aussi. Sauf à être corrompus, députés et ministres ont des revenus comparables à ceux des cadres supérieurs ou des professions libérales, milieu auquel ils appartiennent du fait de leurs responsabilités et  ceci quelles que soient leurs opinions.

On s'est rarement demandé si le même exercice dans un gouvernement de droite aurait donné d'autres résultats. Le plus probable est qu'il n'y aurait guère eu, à quelques exceptions près (héritiers) de grandes différences.

Pour le reste, on a appris que nos ministres ne sont guère passionnés par les voitures, qu'ils préférent l'immobilier aux actions (comme tous les Français qui investissent dans leur logement avant de constituer un portefeuille), qu'ils gèrent leurs comptes personnels avec plus ou moins de sérieux… Tout cela est terriblement banal. Mais les médias (et les politiques) en ont fait une affaire grave, allant jusqu'à évoquer la crise de régime. Oubliant que les Français sont plus raisonnables et plus lucides. Le pays n'est ni à feu ni à sang. Quelques excités manifestent contre le mariage pour tous et parlent de guerre civile? Ils menacent tout au plus de ridicule ceux qui les prennent au sérieux. D'autres, à l'autre bout du spectre politique, protestent contre l'austérité. Mais de quoi parlent-ils? Où sont les coupes dans les retraites? dans les dépenses de santé ou d'éducation? dans les aides sociales? En Espagne, en Grèce, en Italie, pas en France.

Affolés par l'effondrement de leurs ventes, journaux et magazines qui ne savent plus enquêter autrement qu'en commandant des sondages inventent crises sociales et politiques, là où il n'y a que cahots et soubresauts normaux en période de crise. C'est à qui annoncera le pire catastrophe. Inconsistants, ils tapent à bras raccourcis sur François Hollande, un jour il est trop mou, le lendemain trop dur, avant de s'en prendre à une opposition à terre. Sont-ils de droite? de gauche? Ont-ils des opinions? Sans doute, mais à la manière des girouettes. Il ne se passe pas de semaine qu'ils ne demandent une autre politique, les mêmes qui veulent que l'on coupe dans les dépenses demandent que l'on relance l'activité. C'est à n'y rien comprendre. Une seule chose est sûre : ce n'est pas comme cela qu'ils retrouveront des lecteurs.

dimanche, avril 14, 2013

Manifestations contre le mariage pour tous : une autre extrême-droite?

Les manifestations contre le mariage pour tous semble avoir donné à une nébuleuse d'extrême-droite aux marges du Front National, l'occasion de se retrouver, de se rassembler, de nouer des contacts et, qui sait? de préparer demain ensemble de nouveaux combats.

Cette seconde extrême-droite semble assez différente du Front National, moins laïque et républicaine que celui-ci, plus dans une ligne bourgeoise, conservatrice, voire raciste. On y retrouve des militants que le FN a exclus, des proches de l'UMP, militants de l'UNI, des intégristes, des identitaires, des anciens du GUD. On devine l'intérêt de la droite classique pour cette constellation qui, si elle se réunissait autour d'un leader, d'une organisation ou, plus simplement, d'une marque, pourrait gêner le Front National qui apparaît de plus en plus comme l'adversaire le plus sérieux de l'UMP.

dimanche, avril 07, 2013

La DCRI s'en prend à Wikipedia

La fondation Wikimedia qui héberge Wikipedia en France a publié le 6 avril ce communiqué
La DCRI a contacté début mars la Wikimedia Foundation, organisation à but non lucratif et hébergeur de Wikipédia, au sujet dun article publié dans la Wikipédia en français et concernant une installation militaire française. La DCRI estimait que cet article portait atteinte au secret de la défense nationale, et exigeait la suppression immédiate de  larticle. La  Wikimedia Foundation a opposé un refus aux exigences de la DCRI, considérant quen létat des informations qui lui étaient fournies, rien ne permettait de déterminer le caractère litigieux de larticle incriminé.

La Wikimedia Foundation est habituée à collaborer sur requête judiciaire avec les autorités des différents pays de diffusion de Wikipédia. Elle reçoit des centaines de demandes de  retrait de contenu chaque année, et coopère de son mieux pour régler ce genre de problèmes lorsque les requêtes sont claires et juridiquement motivées.

Insatisfaite de cette décision, la DCRI a convoqué dans ses locaux, ce jeudi 4 avril 2013, un contributeur bénévole de Wikipédia, faisant partie des personnes ayant accès aux outils pour supprimer des pages sur lencyclopédie. Ce bénévole a été contraint de supprimer devant les agents larticle incriminé, sous peine dêtre placé sur le champ en garde à vue et mis en examen, et ce en dépit de ses explications sur le fonctionnement de Wikipédia. Devant les pressions exercées, il na pu faire autrement que de sexécuter et de prévenir les autres administrateurs quils risquaient le même traitement en cas de restauration de larticle. Ce bénévole na aucun rapport avec larticle incriminé : il nest pas lauteur du contenu de l’article concerné, et a découvert son existence dans les locaux de la DCRI.

Ce bénévole a été visé et convoqué parce quil était facilement identifiable publiquement, par ses actions régulières de promotion de Wikipédia et des projets Wikimedia en France.
L'objet de ces mesures d'intimidation serait la notice, présente depuis de nombreuses années, consacrée à la station radio de Pierre-sur-Haute utilisée pour les communications militaires. Notice très détaillée dont une traduction en anglais a aussitôt été mise en circulation sur le web. En voici quelques extraits :
The Pierre-sur-Haute station is controlled by the French Air Force and is a subsidiary of the Lyon – Mont Verdun Air Base, 80 km from the station. It is one of the four radio stations along France's north-south axis, in constant communication with the three others: LacauneHenrichemont and the Rochefort air base.[3] The station is mainly used for transmissions relating to the command of operational units. If French nuclear weapons (Force de Frappe) were used, the fire order may pass through this relay.[1]
The station was part of the Commandement Air des Systèmes de Surveillance d’Information et de Communications (Air Command of Surveillance, Information and Communication Systems) since its creation on 1 June 1994, then, from 1 January 2006, of the Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des Systèmes d'Information (Joint Direction of Infrastructure Networks and Information Systems).[3]
The station is under the command of a major[4]. About twenty personnel are on-site, including electricians, mechanics, and cooks.[1]

[edit]Infrastructure


Concrete towers housing the military radio equipment at Pierre-sur-Haute
The station is situated on a 30-hectare site between the communes of Sauvain and Job, positioned over the border between the two departments of Loire and Puy-de-Dôme. The perimeter is surrounded by a high barrier of wood and metal. Military staff and employees arrive via helicopter or road. This road is closed to the public.[1]

[edit]Buildings

There are two concrete towers, some 30 metres high, that have been used since 1991 for radio transmission and reception. These are built to withstand the blast of a nuclear explosion.[1]
Some buildings are used as garages and living quarters, complete with kitchen, dining room and bedrooms. They are linked together by tunnels, some 300 metres in total length, so as to avoid walking through thick snow in winter to move from one building to the other.[1]

[edit]Underground facilities

The most important part of the site is the underground part, used for transmissions dispatch: at a speed of 2 Mb/s, communications from the towers are analysed, then redirected to be transmitted as appropriate.[1]
This part of the facility is supplied with chemical, biological, radiological, and nuclear defenses: concrete protection defended against electromagnetic pulses by a Faraday cagepositively pressured rooms, etc. The facility has independent water and power supplies.[1]
Cette notice est effectivement très précise. Ces informations doivent-elles rester confidentielles? Je suis incapable d'en juger, mais deux remarques s'imposent :

  • en agissant de la sorte la DCRI s'est comportée comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, il y avait d'autres manières, plus discrètes et moins brutales, d'obtenir la suppression de cette notice;
  • en utilisant la manière forte, la DCRI n'aura réussi qu'à faire circuler une notice dont personne ne connaissait l'existence, perdue qu'elle était au milieu des dizaines de milliers de notices de Wikipedia, soit l'exact contraire de ce qu'elle souhaitait obtenir (ce phénomène, bien connu semble-t-il des animateurs de Wikipedia, s'appelle effet Streisand).
Cela s'appelle de la bêtise. 

jeudi, avril 04, 2013

Affaire Cahuzac : Un tsunami? pas si sûr

Plusieurs lecteurs de ce blog m'ont reproché mon interprétation relativement "optimiste", comme dit James  Brown, de l'affaire Cahuzac. Il est vrai qu'au vu des réactions de la presse française et internationale, mes analyses peuvent paraître décalées mais il me semble que la presse en fait un peu trop :

  • ce n'est pas le premier scandale que nous connaissons. L'affaire de la DCN avec ses morts et les soupçons de financement de la campagne d'Edouard Balladur était certainement plus grave puisqu'elle impliquait non pas une personne mais plusieurs hauts personnages de l'Etat, or l'on a bien vu que l'opinion n'en a pas fait grand cas. Je ne serais pas surpris qu'il y ait un  décalage entre les réactions de la presse et celles de l'opinion et qu'on ait dans quelques semaines oublié cette affaire, 
  • François Hollande est aujourd'hui en première ligne, mais ce scandale risque de toucher bien au delà du PS. Le Front National est déjà mis en cause et continuera sans doute de l'être s'il est vrai que l'on trouve dans l'entourage de Marine Le Pen des avocats qui se sont faits une spécialité de l'évasion fiscale (ou, pour employer leur vocabulaire, de la création de comptes à l'étranger). Le FN parait d'autant plus menacé qu'il est fort probable que Jean-Marie Le Pen a mis de coté beaucoup d'argent. Quant à l'UMP, combien de ses donateurs pratiquent l'évasion fiscale? La presse et la justice enhardies par ces premiers succès pourraient très bien, demain, se faire plus curieuses,
  • le gouvernement et le Président de la République ont respecté à la lettre les institutions et laissé presse et justice faire leur travail, ce qui est l'essentiel, nouveau et devrait demain être porté à leur crédit,
  • François Hollande a réagi rapidement et fermement. Je l'ai d'abord écouté à la radio et l'ai trouvé excellent. Je l'ai trouvé moins bon à la télévision, comme si son corps et son allure de bourgeois provincial le rendaient moins martial. Reste qu'il n'a ni traîné ni tergiversé.
Cette affaire fait aujourd'hui grand bruit. Elle tombe certainement au plus mal pour le gouvernement et le Président de la République. En faire un tsunami est certainement excessif.

Mise à jour : le monde de ce jour (daté du 5 avril) publie un texte de Myret Zaki, rédactrice en chef adjointe du magazine genevois Bilan où l'on peut lire : "Souvenons-nous des comptes suisses de Jean-Marie Le Pen, dissimulés à la banque UBS, puis transférés chez Darier. C'est Pierrette Le Pen, son épouse, qui en a fait état à la presse suisse en 1997. Une enquête de Swissinfo en 2002 a même révélé le numéro du compte de M. Le Pen à l'UBS. Et on parlait alors de 8 millions d'euros, soit 13 fois plus que les avoirs de Jérôme Cahuzac. Pourtant, les autorités françaises n'ont pas, à ce jour, ouvert d'enquête à la suite de ces soupçons fondés, et n'ont pas demandé de renseignements à la Suisse."   Ces comptes existent-ils toujours?

mercredi, avril 03, 2013

Cahuzac : Un tournant dans le quinquennat?

François Hollande n'avait pas vraiment répondu, lors de sa précédente intervention télévisée, aux questions de David Pujadas sur son autorité ou, plutôt, son manque d'autorité. Il vient, par sa très courte et très martiale intervention dans la foulée des aveux de Jérôme Cahuzac, de monter tout à la fois sa rapidité de décision, sa détermination, sa volonté de poursuivre sur la voie tracée, sans faux-fuyant ni habiletés. Il a en quelques mots, tiré les conclusions de l'affaire, pris les devants et annoncé des mesures qui s'imposaient mais trainaient. Toutes qualités qu'il avait déjà déployées dans l'intervention au Mali mais qu'il applique aujourd'hui à la situation française.

Si dans les semaines qui viennent ces décisions sont suivies d'effets on ne pourra plus l'accuser de manquer d'autorité. Et, d'une certaine manière, ce sera un tournant dans le quinquennat. Un début, non pas de la reconquête de l'opinion mais d'une évolution de celle-ci découvrant enfin qu'il y a un pilote dans l'avion.

mardi, avril 02, 2013

Cahuzac avait donc des comptes en Suisse et à Singapour

Il l'a reconnu : Jérôme Cahuzac avait donc bien des comptes en Suisse et à Singapour pour un montant de 600 000€, argent gagné auprès de laboratoires pharmaceutiques, somme trop importante pour ne pas attirer l'attention et inviter à des investigations plus approfondies : de quoi cet argent était-il le paiement?

C'est la tristesse qui l'emporte, on l'aurait préféré innocent, mais aussi une certaine stupéfaction : le même qui augmentait les impôts des plus riches avait mis sa fortune à l'abri, faisant exactement le contraire de ce qu'il jugeait bon pour les autres. Il est pris et seras sans doute condamné à une forte amende. Il le sait et l'espère peut-être. Le mot pardon qu'il a utilisé fait en tout cas penser qu'il éprouve de la honte. Mais de quelle honte s'agit-il? celle d'avoir placé son argent à l'abri du fisc? ou celle d'avoir menti aux parlementaires, à ses collègues, au Président de la République? On aimerait que ce soit les deux.