mardi, février 28, 2006

Du nouveau sur l'avenir de l'anglais

Pour ceux qu'intéressent les questions de langue, je voudrais signaler la sortie d'une étude d'un spacialiste britannique qui parait très intéressante (je ne l'ai pas encore lue, seulement survolée). Voici ce que dit son préfacier :

The growth of the use of English as the world’s primary
language for international communication has obviously
been continuing for several decades. But even as the
number of English speakers expands further there are signs
that the global predominance of the language may fade
within the foreseeable future.
Complex international, economic, technological and
cultural changes could start to diminish the leading position
of English as the language of the world market, and UK
interests which enjoy advantage from the breadth of English
usage would consequently face new pressures.
Those realistic possibilities are highlighted in the study
presented by David Graddol. His analysis should therefore
end any complacency among those who may believe that
the global position of English is so unassailable that the
young generations of the United Kingdom do not need
additional language capabilities.
The growth of the use of English as the world’s primary
language for international communication has obviously
been continuing for several decades. But even as the
number of English speakers expands further there are signs
that the global predominance of the language may fade
within the foreseeable future.
Complex international, economic, technological and
cultural changes could start to diminish the leading position
of English as the language of the world market, and UK
interests which enjoy advantage from the breadth of English
usage would consequently face new pressures.
Those realistic possibilities are highlighted in the study
presented by David Graddol. His analysis should therefore
end any complacency among those who may believe that
the global position of English is so unassailable that the
young generations of the United Kingdom do not need
additional language capabilities.

David Graddol concludes that monoglot English graduates
face a bleak economic future as qualifi ed multilingual
youngsters from other countries are proving to have a
competitive advantage over their British counterparts in
global companies and organisations. Alongside that, many
countries are introducing English into the primary curriculum
but – to say the least – British schoolchildren and students
do not appear to be gaining greater encouragement to
achieve fl uency in other languages.
If left to themselves, such trends will diminish the relative
strength of the English language in international educa-
tion markets as the demand for educational resources in
languages, such as Spanish, Arabic or Mandarin grows
and international business process outsourcing in other
languages such as Japanese, French and German, spreads.
The changes identifi ed by David Graddol all present clear
and major challenges to the UK’s providers of English
language teaching to people of other countries and to
broader education business sectors. The English language
teaching sector directly earns nearly £1.3 billion for the UK
in invisible exports and our other education related exports
earn up to £10 billion a year more. As the international
education market expands, the recent slow down in the
numbers of international students studying in the main
English-speaking countries is likely to continue, especially
if there are no effective strategic policies to prevent such
slippage. Clearly, the effect of developments in that direction
would not be limited to the commercial and educational
sectors. Cultural and civil contacts and understanding would
also be diluted.
The anticipation of possible shifts in demand provided by
this study gives all interests and organisations which seek
to nourish the learning and use of English with a basis for
planning to meet the eventualities of what could be a very
different operating environment in a decade’s time. That is
a necessary and practical approach. In this as in much else,
those who wish to infl uence the future must prepare for it.

J'y reviendrai prochainement, dès que j'aurais lu ce texte que je commenterai sans doute dans ma prochaine chronique d'Aligre FM.

vendredi, février 24, 2006

Antisémistisme ou emballement?

Il est toujours difficile (et déplaisant!) d'aller à l'encontre d'une émotion qui part de bons sentiments. Mais… tout le bruit fait autour du meurtre d'Ilan Halimi me met mal à l'aise. Y a-t-il vraiment antisémitisme comme on le dit?
Rien de ce que publie la presse ne permet vraiment de le dire. Quelques voyous imbéciles décident de kidnapper un jeune homme parce qu'ils le pensent riche, ils le séquestrent et le tuent. Ils le jugent, semble-t-il, riche parce que juif. C'est certainement stupide, mais est-ce antisémite? J'ai l'impression qu'ils auraient aussi bien pu le juger riche parce qu'habitant Neuilly, portant une cravate ou un vêtement de marque…
Je crains que dans cette affaire l'antisémitisme ait surtout servi ici d'alibi aux intérêts bien compris :
- d'un candidat à la prochaine élection présidentielle qui a fait du communautarisme sont fonds de commerce,
- de mouvements juifs d'extrême-droite qui tentent de rallier la communauté juive à leur cause et qui profitent (à la manière de Le Pen) du moindre incident pour mobiliser des gens naturellement émus et inquiets.
L'antisémitisme est une affaire trop sérieuse, trop grave pour être ainsi exploité à des fins partisanes.

samedi, février 04, 2006

image contre image

Les musulmans intégristes protestent contre des caricatures représentant le prophète qui les choquent nous dit-on profondément. Les télévisions nous montrent des images de ces mêmes intégristes protestant contre ces images avec des mitraillettes et des calicots portant des slogans du type "Kill those who insult Islam!!!" (en couverture du Monde de ce jour). Personne ne le dit : mais ces images sont à mes yeux (et probablement aux yeux de beaucoup d'occidentaux) au moins aussi choquantes. Nous avons nous aussi des valeurs, respect de la vie, de la liberté de chacun, que ces images violent tout autant que les malheureuses caricatures violent celles des musulmans les plus rigoureux.

Il faut défendre le droit au sacrilège

L'esclandre international provoqué par les dessins humoristiques danois illustre l'un des risques de la mondialisation que l'on a jusqu'à présent rarement évoqué : l'émergence d'un politiquement correct mondial. Que des musulmans installés au Danemark soient choqués par les dessins publiés dans la presse locale, on peut le comprendre (encore que je ne trouve rien de vraiment choquant dans ces dessins, mais je ne suis pas musulman). Qu'ils portent plainte contre les journaux qui les publient s'ils sont vraiment choqués, soit. Il y a des lois au Danemark pour protéger la liberté de la presse, et c'est à la société danoise de décider de ce qui lui parait juste. Mais que des musulmans installés à l'autre bout du monde, qui ne sauraient probablement pas situer le Danemark sur une carte, obtiennent des journaux danois qu'ils s'excusent, cela ne va plus, c'est imposer à une société lointaine des valeurs qui ne sont pas les siennes. Ces journaux ont eu tort de s'excuser et Paris, Londres et Washington (voir Le Monde d'appeler au respect des croyances des musulmans. On comprend que des gouvernements souhaitent calmer le jeu, mais que pourra-t-on dire si l'on n'a plus le droit au sacrilège? Devra-t-on demain s'interdire de se moquer du Christ sous prétexte que cela choque les catholiques? des créationnistes sous prétexte que cela choque leurs croyances? La liberté de pensée s'exerce toujours au dépens de quelqu'un. On ne saurait au nom du sacrilège limiter nos libertés.

Read more at news.bbc.co.uk/2/hi/mid...

vendredi, février 03, 2006

Beck-posner et la peine capitale

Posner et Becker, les deux gourous de l'école de Chicago, relancent, dans leur blog à quatre mains le débat sur la peine de mort. Débat qui ne nous concerne guère de ce coté ci de l'Atlantique, Dieu merci, mais à lire ces deux auteurs, plutôt réactionnaires mais intelligents, on voit combien leurs arguments sont faibles. Tous deux économistes, ils s'intéressent, comme il est naturel, à l'effet d'incitation de la peine de mort. Effet qu'ils disent contre tout bon sens être réel. Si cet effet était réel, les pays qui ont conservé ce châtiment seraient-ils ceux dans lesquels les meurtres sont le plus fréquent? Effet, ajoutent-ils, qui serait plus fort si l'exécution était plus proche de la condamnation, ce qui revient, en somme, à réduire les droits de la défense pour ceux qui sont condamnés à la peine la plus lourde. Ce qui est, naturellement, absurde.

Si j'en parle ici, c'est que cette discussion met une nouvelle fois en évidence l'erreur de raisonnement qui consiste à croire que le malfaiteur regarde la seule peine encourue. Comme tout bon économiste devrait le comprendre il pondère cette peine encourue du risque de la subir effectivement. Il y a une relation étroite entre la dureté des peines et l'efficacité (ou, plutôt, l'inefficacité) de la police. Là où la police attrape tous les délinquants, il n'est pas nécessaire de les punir sévèrement : une petite sanction aura un effet dissuasif. Lorsque la police travaille mal, on tente de compenser par des peines plus lourdes, mais c'est sans espoir.