lundi, décembre 31, 2012

Les nuages s'accumulent sur Hollande et cependant…

Chiffres du chômage consternant, couacs au gouvernement, affaire Cahuzac, opposition des communistes, tentations de révolte des écologistes, désaveu du Conseil Constitutionnel, déception des milieux culturels, des défenseurs des sans-papiers, des syndicalistes de Florange et d'ailleurs, échec annoncé de la conférence sur le contrat de travail… les nuages s'accumulent sur François Hollande et son gouvernement. Il serait pourtant prématuré de juger la messe dite et pas seulement parce que la droite a passé ces dernières semaines à se déconsidérer. Trois motifs m'incitent à un certain optimisme:

  • d'abord l'attitude de François Hollande. Il a choisi de dédramatiser et s'est refusé, chaque fois que nécessaire, à durcir les conflits et les oppositions. Dans la période de crise violente que nous traversons, il fait tout pour gommer les aspérités (voir, par exemple, ces propos sur Depardieu). Il refuse de cliver la société, ce qui n'est pas toujours compris (comme ce qu'il a dit sur le mariage pour tous qui était tout simplement de bon sens) mais est nécessaire. Ce n'est pas l'art de la synthèse, c'est celui, plus subtil et délicat, de l'apprentissage de la vie en commun lorsque l'on n'est pas d'accord sur tout ;
  • ensuite parce que malgré les chiffres terribles du chômage et les prévisions pessimistes du FMI, on ne peut exclure un retournement de l'activité : sur le front du commerce extérieur, les perspectives de nos principaux clients sont bonnes et nous devrions en profiter dans les mois qui viennent ; sur le front intérieur, les consommateurs reprennent confiance ;
  • enfin, les mesures pour l'emploi prises ces derniers mois qui devraient commencer de porter leurs fruits dans le courant de 2013.
Les crises, même les plus violentes, ont une fin. L'Europe et la France ont choisi des médecines violentes. Elles devraient entrevoir dans les mois qui viennent le bout du tunnel. Dans 12 mois, les polémiques ne seront pas moins vives, on reprochera au gouvernement de ne pas avoir tout à fait atteint son objectif de 3%, le chômage continuera d'être élevé, mais l'atmosphère sera très probablement différente, plus légère, plus agréable…

75% et après?

Le Conseil Constitutionnel a donc décidé de retoquer la taxe de 75% sur les revenus de plus de 1 million d'euros. De quoi donner de la migraine à François Hollande qui doit, ce soir, nous donner un peu d'espoir dans une conjoncture particulièrement dégradée, mais aussi de revenir sur les raisons de cet échec. On retiendra de cet épisode pas très glorieux trois choses :

  • le gouvernement a péché moins par incompétence, comme le suggère ce matin Libération, que par excès de subtilité. A vouloir transformer un slogan de campagne en mesure fiscale provisoire il s'est pris les pieds dans le tapis. Le Conseil Constitutionnel lui a justement fait remarquer qu'il n'était pas très équitable de taxer à 75% un couple dont l'un des membres gagne 1,2 million € et l'autre rien et d'épargner celui dont les membres gagnent chacun 900 000€ ;
  • les institutions sont renforcées : on n'a pas entendu du coté du parti socialiste ou du gouvernement de protestations contre un Conseil Constitutionnel dont les membres ont été nommés par la droite. Il est vrai que celui-ci a fait son travail de manière impeccable sans condamner la politique du gouvernement. C'est un progrès. Le mot "sereinement" utilisé par l'Elysée pour décrire la réaction de François Hollande est probablement hypocrite mais il dit l'essentiel : il n'y aura pas de polémique, chacun est dans son rôle ;
  • la question des hautes rémunérations a été mal posée. Il est vrai qu'il y a un problème de ces hautes rémunérations que souligne, hasard objectif, la polémique naissante sur les salaires excessifs des comédiens des films populaires. Dans un nombre croissant de domaines, le sport, les affaires, la culture, la distribution des ressources est de plus en plus inégalitaire. Quelques uns font fortune quand la grande majorité s'appauvrit. C'est de tous points de vue mauvais. Cela incite les bénéficiaires de cette distribution à tout faire pour échapper à un impôt jugé confiscatoire et cela crée des inégalités à terme catastrophiques génératrices, notamment, de dégradation des services publics. Il faut donc lutter contre le développement de ces distributions inégales. Si l'impôt (mais pas les 75%) est une piste, ce n'est certainement pas la seule. Plutôt que de réécrire une mouture de son texte sur les 75%, le gouvernement serait bien inspiré de réfléchir à cette question.
PS. Le départ de Gérard Depardieu a donné l'une de nos brillantes icônes nationales installée depuis plusieurs années en Suisse, Johnny Halliday, des idées de collage. Le résultat (un Depardieu en Manneken-pis pissant sur Hollande) est à l'image de son auteur : pathétique.

dimanche, décembre 30, 2012

Les Anglais ont une idée : remplacer des policiers par des bénévoles

Il faut toujours se méfier des Anglais. Non seulement ils ont des idées, mais souvent elles finissent par s'imposer ailleurs.

Comme leurs collègues européens, les policiers britanniques ont un problème d'effectif, problème qui ne peut que s'accroître avec les coupes massives dans les budgets ces prochains mois. Coupes d'autant plus dommageables qu'il leur faudrait recruter des experts pour lutter contre un crime en ligne en pleine expansion. A défaut de trouver des livres sonnantes et trébuchantes pour financer ces recrutements, leur ministre de l'intérieur, James Brokenshire, vient de demander que des informaticiens travaillent bénévolement pour le gouvernement.
The Government is also drawing up plans for 'NCA Specials' - enabling people with specialist skills and expertise not traditionally found in law enforcement to contribute some of their time to help protect the public. That might include, for example, people with up-to-date IT skills to support the NCA's cyber crime capability. Through this means, we can share skills and knowledge on how we deal with cyber crime. (IT specialists urged to help police)
Idée farfelue? Sans doute, mais qu'il n'est pas le premier à avoir défendue. Sara Thornton, la  Thames Valley Police chief constable, l'avait déjà proposée, non pas pour des informaticiens mais pour des policiers ordinaires. On n'est pas très loin des milices privées, mais il est vrai que les Britanniques ont déjà inventé le "neighbourhoodwatch" qui consiste à confier aux habitants d'un quartier une partie des tâches que prend ailleurs en charge la police. 10 millions de britanniques seraient aujourd'hui affiliés à ce mouvement.

Mais pourquoi s'en tenir à la police? Pourquoi ne pas demander à des bénévoles d'assurer des cours au lycée, de garder des prisonniers ou de collecter les impôts? On réduirait ainsi très vite les dépenses publiques sans avoir besoin d'augmenter les impôts (surtout ceux des plus riches qui non contents de pouvoir s'exiler trouvent des soutiens jusqu'au Conseil Constitutionnel).


dimanche, décembre 23, 2012

Il y a aussi de la stratégie dans l'offensive de l'Eglise catholique contre la modernité

L'église est depuis plusieurs années en première ligne contre plusieurs projets qui visent à faire évoluer les moeurs. On est tenté d'attribuer ces positions à un attachement à des valeurs traditionnelles que la modernité menace. C'est ce qu'avancent les avocats de l'Eglise qui n'hésitent pas à s'inquiéter de l'avenir de notre civilisation et à souligner leur convergence de vues avec d'autres confessions.

Pour étoffer leur opposition au mariage pour tous et à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, ils mettent en avant les positions voisines de responsables juifs et musulmans pour conclure que toutes les religions y sont opposées. Ce qui est inexact. De nombreuses églises protestantes ont, sur tous ces sujets, des positions beaucoup plus libérales. Positions qui peuvent, d'ailleurs, comme actuellement en Grande-Bretagne, leur poser de vrais problèmes et inciter certains de leurs fidèles à se rapprocher de… l'église catholique. Ces "anglo-catholiques" se sont tout récemment opposés à la nomination d'évêques femmes. Et plusieurs ont menacé de rejoindre Rome si leur Eglise passait outre leur opposition.

Difficile pour une Eglise de Rome en difficulté de ne pas voir là une opportunité. Dans un monde occidental marqué par la déchristianisation, l'église catholique semble avoir choisi de réunir tous ceux qui l'ont quittée à un moment ou l'autre. On a beaucoup parlé des efforts faits pour accueillir les intégristes proches de Monseigneur Lefebvre, mais le Vatican fait également preuve de beaucoup de souplesse lorsqu'il s'agit d'attirer à elle des membres de l'église anglicane. Il accepte des prêtres mariés (mais oui!) et les laisse conserver leur liturgie.


Ces "nouveaux catholiques" se rapprochent de l'église de Rome parce que celle-ci, justement, résiste au monde. Se plier aux désirs du monde, se moderniser serait ruiner cet avantage stratégique. Jean-Paul II l'avait compris, sans doute à l'instigation du futur Benoit XVI qui poursuit inlassablement cette politique au risque de choquer tout ce que le monde catholique compte de modernes. Au delà des valeurs il y a une logique institutionnelle à cette crispation identitaire de l'Eglise catholique.

vendredi, décembre 07, 2012

Le tombeau de la méthode Montebourg

Crise politique, cette affaire Florange? Sans doute. Reste que l'essentiel, la préservation de quelques 600 emplois, a été obtenu à un prix élevé, tant pour l'industriel que pour le gouvernement. Lorsque la poussière sera retombée, on découvrira que la méthode Montebourg, on crie très fort, o insulte et on frôle le populisme, n'a pas que des avantages : les syndicalistes ne souhaitaient à l'origine que préserver les emplois, c'est fait, mais à annoncer une nationalisation "provisoire" tout à fait improbable (pourquoi nationaliser cette usine et pas toutes les autres?), Montebourg a suscité des espoirs qui ne pouvaient qu'être déçus. La méthode est mauvaise. On ne peut pas confondre, sauvegarde des emplois actuels et reconstruction d'un paysage industriel. Ce sont deux choses différentes. Si l'on veut sauver la sidérurgie en France (ce qui n'est pas absurde), faut-il s'arcbouter sur la Lorraine? On comprend la colère d'Ayrault.

Affaire Cahuzac : une presse étrangement bienveillante

On pouvait craindre que la presse de droite, celle qui multiplie les unes ravageuses contre François Hollande ne se saisisse de l'affaire Cahuzac pour dénoncer une nouvelle fois la gauche. Ce n'est pas le cas. La droite politique fait preuve d'une extrême prudence, mais sans doute ses représentants sont-ils tenus par une camaraderie de caste, le souvenir de l'affaire Worth (du regard de celui-ci à certains moments) et de quelques autres. Le comportement de la presse est plus surprenant.

Qu'Ivan Rioufol, qui parle du "piège de Médiapart", prenne pratiquement la défense de Jérôme Cahuzac est étonnant :


Mais on retrouve le même ton dans Le Point qui titre un de ses papiers sur le sujet : Face aux dénégations de Cahuzac, Mediapart sort ses "preuves": Les guillemets témoignent pour le moins d'une réelle neutralité et invite le lecteur à ne surtout pas aboyer avec les loups. L'Express fait un portrait du ministre ambigu, il a beaucoup d'ennemis mais est professionnel, conclu par un "si c'est vrai" à propos de son compte en Suisse qui va dans le même sens. Dans un autre papier, le journal rappelle qu'"il n'y a pas de contre-indication à posséder un compte en Suisse, en soi." Quant au Nouvel Observateur, il ouvre un de ses papiers sur l'affaire par cette déclaration de l'inspecteur du fisc par lequel le scandale serait arrivé : ""Je n'exclus pas l'innocence de Jérôme Cahuzac", déclare Rémy Garnier, l'auteur du rapport fiscal mettant en cause le ministre du Budget."

Prudence? Refus d'accabler sans plus de preuves? Sympathie pour l'homme? C'est possible. Le plus probable est cependant que la presse ne serait pas mécontente que cette information se révèle fausse. Moins par amitié pour le ministre que par défiance à l'égard de Mediapart. Ce journal agace profondément la presse classique. Pour au moins deux motifs :

  • son modèle économique basé sur un journalisme d'investigation dessine un sombre avenir pour des journalistes plus habitués à commenter l'actualité au chaud, du fond de leur fauteuil,
  • la personnalité éruptive, excessive de son directeur, Edwy Plenel qui n'hésite pas à donner des leçons à toute la profession alors qu'il a poussé loin, comme le rappelle Rioufol le bouchon dans l'affaire Baudis, n'a pas hésité à titrer contre toute vraisemblance, dans le Monde, sur l'antisémitisme de Mitterrand et s'est fait, dans la période sarkoziste, le messager clandestin de Villepin. Il est des donneurs de leçon que l'aim voir trébucher.

jeudi, décembre 06, 2012

Le dilemme de l'électeur de gauche

Dans une réponse à mon dernier post sur Cahuzac et Mediapart, un lecteur, Massilian a, je crois, très bien décrit le dilemme dans lequel se trouve l'électeur de gauche : il aimerait que l'un et l'autre ait raison, mais…
D'un côté, je souhaite de tout coeur que M. Cahuzac n'ait jamais eu de compte à l'UBS, parce que si c'est vrai, c'est désespérant et absolument navrant, le pire étant ses dénégations. Je souhaite de tout coeur qu'Edwy Pleinel expose une vérité solide et non un tripatouillis vague, parce que si Mediapart devient une sorte de tabloïd justicier de gauche, ce que je redoute, ce serait un naufrage lamentable. Je sens que d'une façon ou d'une autre, mes voeux ne seront pas comblés. Sale époque. 
Problème sans solution : de quelque coté que l'on se tourne, on est perdant.  Sale époque, effectivement.

Cahuzac, Mediapart…

Difficile, pour l'heure, de dire qui a raison ou tort de Cahuzac ou de Mediapart, mais comme Mediapart s'est fendu, ce matin, d'un article sur la gestion de crise, on s'autorisera quelques remarques sur cette affaire :

  • sur la puissance, d'abord, du non-dit : sans doute pour éviter des poursuites en diffamation, Mediapart ne dit pas que l'argent qui aurait été déposé en Suisse viendrait des laboratoires pharmaceutiques à l'époque où Cahuzac travaillait au cabinet de Claude Evin, mais il le suggère : "Membre du cabinet du ministre de la santé Claude Évin, sous le gouvernement de Michel Rocard, entre 1988 et 1991, Jérôme Cahuzac a noué à cette époque des liens étroits avec l’industrie pharmaceutique. (…) Quelle était l’origine des fonds du compte suisse et à quoi ont-ils pu servir ? (…) D’après l’acte notarié d’achat de l’appartement (deux salons, une salle à manger, quatre chambres…), daté du 28 octobre 1994, Jérôme Cahuzac a bien versé quatre millions de francs – 600 000 euros – « de ses deniers personnels », un tiers seulement du financement étant assuré par un prêt bancaire. Rien ne permet aujourd’hui de dire si l’argent provient du compte suisse ." De là à conclure que les "liens étroits" avec l'industrie pharmaceutique noués à la fin des années 80 auraient permis de financer l'achat de l'appartement quelques années plus tard, il n'y a pas loin. Mediapart ne le dit pas, mais le lecteur est invité à le deviner à mi-mots… Les plus malins l'ayant compris feront circuler "l'information" qui pourrait rapidement devenir rumeur,
  • sur la fragilité des preuves : celles qu'a jusqu'à présent présentées par Mediapart peuvent être lues de deux manières, comme des accusations fortes contre le ministre, mais aussi comme des montages : personne ne reconnait la voix du ministre dans les enregistrements, l'inspecteur des impôts présentée comme une source a aussi un lourd contentieux avec le ministre…
  • sur la force de la preuve par le mensonge : le ministre aurait menti sur le financement de son appartement, il peut donc mentir sur tout. Peu importe qu'il avance de nouvelles informations sur ce financement, elles ne correspondent pas à ce qu'il a dit dans une précédente interview, c'est donc un indice de culpabilité,
  • sur la puissance d'attraction du PS : les indications de Cahuzac sur le financement de son appartement l'indiquent : il appartient à la meilleure bourgeoisie, habite le 7ème arrondissement, paie l'ISF, sa famille et sa belle-famille ont de l'argent, il est lui-même chirurgien et exerce dans une discipline (la chirurgie esthétique) qui attire ceux qui ont choisi cette profession pour gagner de l'argent. Tout cela aurait du en faire un bon électeur de l'UMP. Et bien non, il est socialiste et mène une politique économique qui n'est pas forcément favorable aux plus riches,
  • sur le dilemme de la presse d'investigation. Lorsque ses adversaires sont au pouvoir, tout est pour le mieux : les scandales qu'elle dévoile attirent les lecteurs et les abonnements. Mais que faire quand ses proches sont au pouvoir? les épargner au risque de perdre des lecteurs? ou les poursuivre au risque de voir leurs adversaires revenir au pouvoir? Le Canard Enchaîné avait beaucoup souffert de l'arrivée de Mitterrand au pouvoir, Edwy Plenel et ses amis semblent avoir compris la leçon.

lundi, décembre 03, 2012

Ayrault, Florange et les nationalisations

Jean-Marc Ayrault a donc vivement retoqué l'idée de nationalisation provoquant une mini-bourrasque politique. Maladresse? Difficulté à communiquer? Peut-être mais j'y vois un autre motif. Qu'a-t-il dit?

  • que la situation à Florange ne nécessite pas une "expropriation pour nécessité publique" qui peut se justifier «dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder les intérêts de la Nation»,
  • que ce n'est «pas efficace pour une entreprise en panne de débouchés ou en manque de compétitivité»,
  • que le  pacte de compétitivité est là pour aider les entreprises ayant des difficultés,
  • que le rôle de l'Etat n'est pas de sauver les canards boiteux mais d'aider les secteurs d'avenir : «Ma conception du rôle de l'État est qu'il doit animer, impulser, réguler l'activité économique, et protéger les intérêts stratégiques», ce qui l'amènera «investir lui-même dans les projets d'avenir qui ne sont pas immédiatement rentables» et dans des entreprises stratégiques dont la survie serait en jeu,
  • que l'Etat peut être amené à intervenir pour protéger les entreprises d'OPA hostiles.
Tout cela dans une discours écrit et sans doute soigneusement pensé et revu avant d'être prononcé. Au delà du cas de Florange, il s'agissait de cadrer les interventions de l'Etat dans une situation où beaucoup d'entreprises sont en difficulté. Et au delà des interventions les plus spectaculaires de l'Etat, celles de la Banque publique d'investissement qui se met en place. On sait que les régions aimeraient avoir leur mot à dire. Alain Rousset, le Président de l'Association des Régions de France, est revenu à la charge il y a quelques jours, demandant que les guichets uniques soient animés par les régions. Or, le risque est, dans une période de crise, que les élus soient naturellement tentés de protéger les emplois existants au dépens des emplois nouveaux, de sauver des canards boiteux plutôt que d'aider de jeunes pousses (après tout des élections se profilent dans les mois qui viennent et ils risquent d'être soumis à une forte pression). C'est sans doute cela que voulait faire entendre Jean-Marc Ayrault au delà du cas de Florange.