dimanche, mars 31, 2013

Ue très nouvelle technologie : The Book

C'est une toute nouvelle technologie d'origine espagnole et, surtout, une très efficace parodie du langage commercial des Apple et autres acteurs du web.

jeudi, mars 28, 2013

Hollande : une intervention à tonalité libérale

Que retenir de la prestation de François Hollande de ce soir? Qu'il est compétent et qu'il connait sur le bout des doigts les dossiers, qu'il est habile (faire payer les 75% pour les salaires de plus de 1 million d'€ aux entreprises est une bonne manière de renvoyer les actionnaires à leurs responsabilité) mais aussi qu'il a entendu les entrepreneurs. Que ce soit sur le coût du travail qui doit diminuer du fait du pacte de productivité ou des efforts en matière de simplification administrative, il a touché juste et pris des positions d'inspiration libérale. Tiendra-t-il ses promesses? Pour le pacte de productivité sans doute. Pour la simplification, cela risque d'être plus difficile mais il a dans son équipe, parmi ses plus proches, un ministre, Michel Sapin qui connait bien le dossier.

Les premières réactions des commentateurs sont plutôt réservées (peu d'annonces, trop de mesures techniques, un satisfecit sur son action en Europe qui parait surjoué) mais il a montré une vraie détermination et donné quelques clefs de sa méthode (apaiser), de sa personnalité (habitué aux critiques, on a un moment compris qu'il les subissait depuis longtemps, très longtemps, si longtemps qu'il ne s'en préoccupe plus), mais aussi de sa volonté de respecter les institutions.

Patron? à plusieurs reprises, son interlocuteur lui a parlé de son manque d'autorité. On aura remarqué qu'il n'a cité aucun de ses ministres (sinon Fabius à propos des otages) et qu'il n'en a parlé que pour les mettre en garde et les avertir. Il était vraiment, ce soir, dans ses habits de Président qui décide et qui commande.

Une bonne prestation, donc, qui confirme ce que l'on savait déjà. Reste à vérifier qu'il saura mettre en branle les outils qu'il a, une nouvelle fois, décrits. Ils sont encore trop récents pour avoir donné leur mesure, mais il ne faudrait pas qu'ils tardent trop s'ils doivent effectivement contribuer à une inversion de la courbe du chômage.

Hollande doit rendre confiance dans l'avenir

Que peut faire François Hollande ce soir? Nul ne pense qu'il renversera la courbe des sondages ni même qu'il annoncera de nouvelles mesures (lesquelles, d'ailleurs?). Dans une situation de crise économique (et bientôt politique?) comme celle que nous traversons, le principal adversaire (le sien, le notre) est la défiance à l'égard de l'avenir, la perte de confiance en soi.

On nous dit que nous sommes plus pessimistes que nos voisins, que nous broyons plus facilement du noir. Les sondages le confirment. La faute à l'école, dit-on aujourd'hui. Hier, on nous assurait que c'était la faute de notre système social. Peu importe la cause, le fait est que cela ne nous aide pas. François Hollande doit s'attacher à rendre confiance aux Français. A ceux qui souffrent du chômage mais aussi à tous ceux qui ont un emploi, qui travaillent dans des entreprises compétitives et n'ont pas vraiment à se plaindre de la crise. Faute de leviers sur le chômage et la croissance, il doit s'attacher à modifier l'atmosphère générale. Il a su calmer le jeu politique et supprimer cette violence permanente qui était la marque du sarkozysme, on aimerait qu'il trouve le moyen de calmer cette vague dépressive qui nous a saisis et nous fait voir la situation bien plus noire qu'elle n'est en réalité. Après tout, nous ne sommes pas en récession comme plusieurs de nos voisins, nos banques fonctionnent correctement, notre démographie reste positive, les plus démunis ne sont pas chassés de leur logement et peuvent continuer d'envoyer leurs enfants à l'école et se faire soigner. Notre système social si souvent décrié donne chaque jour la preuve de son efficacité, nos institutions nous ont donné une équipe qui peut gouverner et la corruption de nos élites reste circonscrite.

François Hollande a fait preuve à plusieurs reprises de sa détermination. Il lui reste à nous faire reprendre espoir et confiance dans des institutions qui résistent et nous protègent mieux que d'autres. Pas facile à faire sans tomber dans l'angélisme et la niaiserie. 

mercredi, mars 27, 2013

L'erreur stratégique de Mélenchon

En forçant le trait, en durcissant son vocabulaire, en parlant, à propos de Moscovici,  de "quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale", Jean-Luc Mélenchon s'est attiré une vive riposte d'Harlem Désir qui a parlé "d'un vocabulaire des années trente" qui "donne le haut le coeur". De là à accuser Jean-Luc Mélenchon d'antisémitisme il n'y avait qu'un pas qui a vite été franchi, ce qui est absurde. Mélenchon est outrancier et excessif, il n'est pas plus antisémite que Désir.

Ses propos et ceux de ses amis du Front de gauche ("salopard" pour désigner les ministres de l'eurogroupe) l'indiquent : il a choisi une stratégie de la tension plus familière de l'extrême-droite que de la gauche. Stratégie conçue, semble-t-il, pour s'imposer auprès des classes populaires comme le meilleur opposant à François Hollande, meilleur en tout cas que le Front National que le Front de gauche a désigné comme son premier ennemi, celui dont il vise l'électorat. Alors même que Marine Le Pen est quasi silencieuse. On ne l'entend pas dans les médias. Mais en a-t-elle besoin alors que ses troupes se sont mises en province à faire le travail des fond des politiques, la présence, le porte à porte et que ses candidats continuent de marquer des points dans les élections, comme dans l'Oise où, après avoir ridiculisé au premier les candidats de gauche, elle a pratiquement fait jeu égal avec Jean-François Mancel, le candidat de l'UMP.

Cette stratégie est doublement erronée.

Mélenchon se trompe, d'abord, de peuple. Je veux dire par là que le peuple qui vote pour lui n'est pas celui qui se reconnait dans le Front National. Ce n'est pas en durcissant son discours qu'il convaincra celui-ci de voter pour lui :

  •  Il séduit des salariés du secteur public et des professions intellectuelles, catégories protégées de la concurrence internationale. Le Front National trouve ses soutiens chez les chômeurs, les ouvriers, les petits employés qui voient dans l'étranger (le travailleur chinois, l'immigré) un concurrent. 
  • Les premiers sont plutôt ouverts sur le plan des moeurs et adeptes de la démocratie participative, les seconds plutôt traditionalistes et amateurs de leader charismatique, sauveur de la nation.

Cette stratégie rend également plus difficile un rapprochement avec la gauche du parti socialiste et creuse les différences avec le PC dont l'électorat et les intérêts stratégiques sont différents. Le PC a besoin du PS pour maintenir ses positions municipales. Ce n'est pas en insultant les socialistes qu'il peut espérer signer de bons accords au prochaines élections.

En fait, cette stratégie ne mène nulle part. Les communistes qui ont en pris conscience commencent à s'inquiéter. Ils sont trop faibles pour rompre les ponts avec Mélenchon et il n'est pas sûr qu'ils aient les moyens de le faire changer de comportement.






mardi, mars 26, 2013

La puissance d'Hollywood

La  orée du Nord vient de diffuser une nouvelle video de propagande dans laquelle elle promet d'envahir la Corée du Sud.


Ce qui, quand on la regarde frappe le plus est combien elle ressemble aux bandes annonces des westerns et des films de guerre dont Hollywood a inondé le monde. Même s'ils réussissaient à envahir leur voisin du Sud, les dirigeants du Nord perdraient la bataille des têtes et des coeurs. Ils ont tant nourri l'imaginaire de leur peuple d'images empruntées au grand ennemi que l'on peut imaginer qu'en cas d'invasion réussie du Sud,  leurs soldats se couleraient très vite dans le moule impérialiste et abandonneraient rapidement l'idéologie du régime, à supposer qu'ils y aient jamais cru.

samedi, mars 23, 2013

Le pire du sarkozisme

La mise en examen de Nicolas Sarkozy a donné à l'ex-président et à ses amis l'occasion de nous rappeler quelques uns des bons motifs que nous avons eu de les renvoyer : brutalité, absence de respect des hommes et des institutions. On pouvait espérer que la défaite leur avait appris à se maîtriser et à mieux contrôleurs affects. Il n'en est rien et ils nous ont, une nouvelle fois, montré le pire du sarkozisme.

La presse souligne que cette mise en examen rendra plus difficile le retour de Nicolas Sarkozy. Sans doute, mais ce sera moins pour ce dont il est accusé qui parait difficile à prouver et qui conduira probablement par un non lieu que pour ces comportements agressifs et ce manque avéré de sang-froid.

mercredi, mars 20, 2013

Cahuzac, suite mais pas fin…

J'avais il y a quelques jours envie d'écrire ici un post pour demander où en était l'affaire Cahuzac. nous sommes maintenant fixés. Le soupçon est validé par la justice, d'où sa démission et son remplacement immédiat (pour un homme que l'on décrit comme hésitant, Hollande montre une nouvelle fois sa capacité à réagir vite lorsque nécessaire). Il n'y a là rien que de normal, mais en attendant de nouveaux développements, on retiendra de cette affaire :
  • que mieux vaut ne pas partager ses secrets financiers avec son épouse puis qu'il semble que ce soit celle de Cahuzac qui soit à l'origine des mésaventures de l'ex-ministre, conseil qu'auraient gagné à suivre plusieurs protagonistes de l'affaire Karachi qui se sont retrouvés en difficulté à la suite de divorces difficiles : l'intimité n'est plus une garantie de secret,
  • qu'il y a des journaux (Mediapart mais sans doute aussi beaucoup d'autres) qui nous assomment de leçons de morale mais ne craignent pas d'utiliser des conflits intimes un peu sordides pour sortir des affaires. Ce n'est pas nouveau, mais cela donne au journalisme d'investigation (pourtant nécessaire) une drôle d'odeur : là où l'on imaginait des enquêtes approfondies, il y a des tractations avec des avocats déterminés,
  • que nul ne s'étonne qu'un homme de gauche, partisan affiché des hausses d'impôt, riche de surcroit, critique sévère du bouclier fiscal de Sarkozy soit soupçonné d'évasion fiscale. Comme si l'on acceptait et trouvait normal que l'homme privé puisse faire le contraire de ce que préconise l'homme public.

Nationalisme britannique

Les nationalistes et les anti-européens ont le vent en poupe en Grande-Bretagne. Les journaux britanniques ne parlent que de cela et l'UKIP, un parti populiste dont le programme se résume pour l'essentiel à la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne, grimpe dans les sondages, au point de passer, dans certains, devant les libéraux. Ce regain de nationalisme s'entend dans les conversations avec les britanniques, le ressentiment à l'égard de l'Allemagne reste vif chez les plus âgés, mais il se voit  aussi dans les rues de Londres comme en témoigne cette affichette dans la vitrine d'un magasin d'habits pour enfants au nom pourtant français : Jojo Maman Bébé.


mardi, mars 19, 2013

Carla Bruni réinvente gentiment la chanson engagée

La chanson politique, engagée était traditionnellement plutôt de gauche. Voilà que la droite s'y met. On avait entendu parler (mais pas vraiment entendu) celle où Carla Bruni compare François Hollande à un pingouin, en voici une autre, gentillette vaguement potache de Carla Bruni sur son mari qu'elle appelle étrangement Raymond, ce qui lui donne un coté patron de bar un peu vieilli qui ne lui va pas vraiment, mais cette chanson le suggère : Carla Bruni sait être moqueuse.

mardi, mars 12, 2013

Eric Woerth, l'indestructible, ou le silence de l'opposition

On croyait Eric Woerth définitivement compromis par les différentes affaires dans lesquelles il a été cité (affaire Bettencourt, hippodrome de Chantilly, financement de l'UMP), mais non… On le voit de plus en plus fréquemment à la télévision où, presque seul de l'opposition, il porte la contradiction aux ministres socialistes. Ce retour confirme que l'on n'est jamais complètement mort en politique mais dit aussi beaucoup de l'extrême faiblesse de l'opposition. Malgré toute sa vivacité, son agressivité et son manque de rigueur (il a hier soir répété au moins quinze fois que la gauche était au pouvoir depuis 12 mois, ce qui est avancer un peu la dernière élection présidentielle), Woerth reste un second couteau et ne peut prétendre, n'a d'ailleurs jamais prétendu, à un rôle de premier plan. D'où cette question : où sont donc ceux qui prétendent jouer, demain, un rôle de premier plan? les Copé, Fillon, Pécresse, NKM, Lemaire… Jugeraient-ils que ce serait déroger que de porter, comme hier soir sur France 2, la contradiction à Marylise Lebranchu? Craignent-ils de se voir opposer le bilan dérisoire de 10 ans de droite au pouvoir en matière de réduction des dépenses et de lutte contre le chômage? Sont-ils en peine de proposer des alternatives? Woerth peut se contenter de dénoncer l'inaction du gouvernement et de parler, parler jusqu'à plus soif, Copé ou Fillon seraient bien obligés d'avancer quelques pistes, quelques solutions. Leur silence vient-il de ce qu'ils en sont incapables? Ce n'est pas impossible. Il est vrai que leur refus de tirer le bilan de 10 ans de gouvernement de droite et leurs batailles n'incite guère a développement de solutions nouvelles à la crise.

samedi, mars 09, 2013

viande française…

L'une des conséquences inattendues de la crise du cheval (je veux dire de la découverte de viande de cheval dans des plats préparés chez plusieurs fournisseurs, Findus, Ikea, Covi…) aura été la décision prise par un grand nombre d'entreprises de ne vendre des produits qu'à base de viande d'origine française.


C'est ce qu'on annoncé successivement Carrefour, Thiriet, Findus, Intermarché (voir cet article du Figaro). D'autres suivront sans doute s'il apparait que cela rassure effectivement les consommateurs. On  devrait voir se multiplier sur les emballages l'un ou l'autre de ces logos (l'un, celui de dessous, semble plus "officiel" que l'autre).



Il aura, semble-t-il, suffi d'une chute des consommations et d'une solution proposée par le Président de la République au salon de l'agriculture (que les industriels s'engagent à titre volontaire en attendant une décision de la commission européenne) pour que les industriels prennent des mesures qui devraient tout à la fois assurer une meilleure traçabilité, réduire les circuits (plus besoin de passer par des intermédiaires néerlandais installés à Chypre) et, ce qui n'est pas le moindre intérêt de ces décisions, si elles sont vraiment appliquées, donner un peu d'air à une profession qui souffre depuis plusieurs années.

Est-ce que cela améliorera la qualité des plats préparés? Pas sûr. Est-ce que cela en augmentera les prix?   Sans doute légèrement. Surtout si les éleveurs français ne sont pas en mesure de fournir immédiatement toute la viande, comme le suggèrent plusieurs articles de presse, dont celui-ci des Echos. Mais quel est le poids de la viande dans le prix de revient d'une barquette de lasagne?

Cela pourrait surtout avoir des conséquences sur l'organisation même de l'industrie agro-alimentaire. Dans un des premiers textes sur le management, Charles Babbage indiquait que le gouvernement britannique fabriquait lui-même sa propre farine parce que cela lui revenait moins cher que de contrôler la qualité de celle fournie par des industriels sachant qu'il lui aurait fallu contrôler la farine mais aussi le blé utilisé pour la fabriquer. De la même manière, on pourrait bien voir, dans les années qui viennent, les distributeurs procéder à une intégration en amont, construire leurs propres usines pour fabriquer leurs plats préparés pour mieux en contrôler la qualité (sur Babbage, voir ici) sachant qu'ils sont comptables de ce qu'ils vendent à leurs clients et que si, cette fois-ci, le scandale n'a eu aucune incidence sanitaire, il pourrait en aller tout autrement une prochaine fois (d'ores et déjà, Ikéa a retiré du marché des tartes peut-être contaminées avec des matières fécales!) . Certains se sont déjà, semble-t-il, lancés dans l'aventure : Les Mousquetaires possèdent une flotte de 17 navires de pêches, plusieurs abattoirs, 60 usines en France dont trois spécialisées dans la production de plats préparés à base de boeuf. Il n'est pas impossible que d'autres ne s'inspirent de ce modèle.

Cela pourrait, enfin, mais c'est un détail, modifier un peu le poids de nos ministres. Grâce à ce scandale,  Benoit Hamon, ministre en charge de la consommation, plutôt discret et quasiment invisible dans les médias, risque de laisser une trace plus significative de son passage que son très turbulent collègue Montebourg dont l'efficacité semble inversement proportionnelle de son agitation. 

samedi, mars 02, 2013

Quand la crise s'aggrave, il faut rendre confiance!

La crise s'aggrave, de financière et économique, elle est devenue politique tant aux Etats-Unis qu'en France. Les gouvernements pris en étaux entre des exigences contradictoires ne peuvent plus tenir leurs promesses. Il leur reste à éviter la crise sociale qui pourrait bien suivre demain avec les risques que l'on sait.

Une solution serait de donner aux citoyens des raisons d'espérer. En ce sens, les mesures prises par le gouvernement Ayrault sur le front de l'emploi, s'il n'est pas certain qu'elles permettent de stabiliser le chômage avant la fin de l'année, vont dans le bon sens. Toutes, contrats d'avenir, contrat de génération, recrutement de 60 000 jeunes enseignants visent un même public : les jeunes. Si elles réussissent à faire reculer le chômage de cette catégorie de la population, ce sera important pour donner au moins une raison d'espérer aux jeunes, à leurs proches, à leurs parents… Est-ce que cela suffira? Non, bien sûr. Et il faudra trouver autre chose.

On nous dit que François Hollande est apprécié des chefs d'entreprise qu'il emmène en voyage. Peut-être pourrait-il leur demander, demander à ceux, du moins qui en ont les capacités financières et peut-être, surtout, humaines, de développer des programmes de solidarité avec les entreprises en difficulté. Non pas forcément en les rachetant, cela n'a en général pas de sens, mais en leur demandant, par exemple, de créer des programmes de soutien aux entreprises en difficulté. Envoyer des cadres compétents en organisation, marketing, production ou logistique (pas forcément des cadres supérieurs, plutôt des cadres moyens, des agents de maîtrise…) aider des PME dont l'une des grandes faiblesses est le manque de compétences pourrait être une de ces solutions. Il suffit souvent de peu de choses, de la mise en place de techniques éprouvées dans les grands groupes pour soulager une PME, réduire ses coûts, améliorer sa qualité ou ses ventes. Je ne suis pas sûr que ce genre de solidarité relève de la loi. Mais le MEDEF ou d'autres organisations patronales pourraient tenter l'aventure.