mardi, octobre 29, 2013

Confusion mentale

La situation politique de ces derniers mois a ceci de particulier qu'elle brouille les repères. Nous nageons en pleine confusion mentale. Un nombre croissant de personnes, à gauche mais aussi à droite, ne sait plus où se situer. Je déjeunais hier avec un ami, universitaire réputé dans son domaine, vieux communiste, plus compagnon de route que militant, mais très attaché à cette tradition. Nous parlons un peu de politique. Il me dit qu'il va voter Martine. Je ne saisis pas bien. Martine? quelle Martine? Aubry? Mais elle n'est candidate à rien qu'à la mairie de Lille et mon ami est parisien. Mais non, me dit-il, Marine (il ne dit pas Le Pen, comme s'il éprouvait encore, malgré tout, une certaine gêne).

Le fera-t-il? Probablement pas, mais qu'il puisse le suggérer et qu'il se propose d'argumenter dans ce sens témoigne d'une certaine confusion mentale dont la suite de notre conversation me donna un autre témoignage presque plus fort puisqu'échappant à toute éventuelle visée provocatrice. Nous parlons des impôts, de Hollande qui s'en prend, avec les taxes sur le PEL et l'assurance vie, au coeur de son électorat. Plutôt que de multiplier ces impôts qui mettent tout le monde en colère il devrait, me dit cet ami, essayer la "flat tax" : tout le monde paierait le même pourcentage… Ce serait, ajoute-t-il, plus simple et plus juste. Cet ami n'a rien d'un économiste, mais tout de même. Comment un intellectuel qui se dit encore proche du parti communiste peut-il jeter par dessus bord sans plus réfléchir la progressivité de l'impôt?

Je suis sorti de ce déjeuner par ailleurs fort agréable un peu déprimé. Je sais bien que l'économie ne fait pas partie du bagage culturel de beaucoup de nos intellectuels. Mais tout de même. Faut-il que nos repères se soient effondrés pour que des gens intelligents et plutôt éclairés sur le plan politique en arrivent à dire pareilles énormités…


vendredi, octobre 25, 2013

Allo Nabila, Allo Breton

Il y a quelques mois, une certaine Nabila a connu son moment de gloire avec une expression : "allo non mais quoi, t'es une fille et tu n'as pas de schampoing." Tout le monde s'est moqué d'elle. Mais savait-on qu'elle n'avait peut-être fait que copier André Breton qui, je viens de le découvrir, écrivait dans un de ses poèmes du Revolver à cheveux blancs, recueil publié en 1932, : "Allo, le gazon! Allo, la pluie! C'est moi l'irréel souffle de ce jardin."?

C'est malheureusement bien improbable…

jeudi, octobre 03, 2013

Valls : illusoire popularité

Valls est populaire, il est le plus populaire des ministres de ce gouvernement? Comment ne le serait-il pas alors qu'il affiche ouvertement des idées qui séduisent la droite. Electeurs de droite ravis de le voir transgresser les valeurs de gauche + une partie des électeurs de gauche, cela fait forcément beaucoup. Il n'est pas le premier à gauche à jouer ce jeu. Rocard s'y était en son temps déjà essayé avec, d'ailleurs, le même argument : le réalisme. De la même manière, les politiques de droite qui critiquaient le gouvernement de leurs amis montaient vite dans les sondages tant ils plaisaient aux électeurs de gauche sans forcément déplaire à une partie de leur camp. Ces stratégies permettent d'obtenir de bons taux dans les sondages mais elles interdisent de prétendre au sommet : quand les électeurs de gauche devront choisir un candidat pour succéder à François Hollande, il y a fort à parier qu'ils ne choisiront pas quelqu'un qui a systématiquement transgressé les codes de la gauche. Même chose, d'ailleurs, à droite : ce n'est pas en séduisant ses adversaires que l'on gagne les élections mais en mobilisant son camp.

La popularité de Valls ne veut donc pas dire grand chose.