mardi, mai 23, 2006

A propos d'un numéro de Mots croisés : immigration, déprime

J'ai regardé hier soir Mots Croisés, ce qui ne m'arrive pas souvent. Le thème du débat (avec Perrineau, Joffrin, Vals, Bertrand, un journaliste de droite et un autre spécialiste des sondages dont le nom m'échappe alors même qu'il est très connu) : le désintérêt des Français pour la politique.
Deux remarques après-coup :
- Au cours du débat, plusieurs invités insistent sur cette crainte du futur des Français qui semblent convaincus que l'avenir de leur enfant sera plus difficile que le leur. Ce n'est pas vrai qu'en France comme l'indique ce sondage que je viens de lire : "According to the BIGresearch May Consumer Intentions and Actions Survey 62% of the 7,500 consumers survey said that their children and/or grandchildren will NOT have a better economic future than they looked forward to. Typical reasons ranged from the "better educated children and better technology," to "bad politics, bad government, inflation and national debt are killing us. This negative anticipation was shared across all age groups, with more women responding negatively than men. However, younger respondents (ages 18-24) were not quite as downbeat as older consumers. The age group with the most uncertain economic outlook on the future was 35-54-year-olds. Among this group." Bien loin d'être rassurant, ces sondages aux résultats parallèles veulent probablement dire qu'il va falloir réinventer nos croyances sur la promotion sociale. Elle passait, chez nous comme ailleurs (chez nous peut-être plus qu'ailleurs) par l'éducation. Ce n'est manifestement plus vrai.
- Laurent Joffrin interrogé sur son livre sur la gauche caviar indique que cette gauche (en gros les intellectuels de gauche) a troqué les ouvriers contre les immigrés. Elle a (elle aurait) développé l'idée qu'il faudrait laisser les frontières ouvertes. On entend souvent cette thèse, exprimée d'une manière ou d'une autre. Mais j'aimerais que l'on me montre les articles ou les livres qui disent qu'il faut laisser circuler librement les personnes. A part mes articles et mes livres (qui n'ont pas eu beaucoup d'échos), je n'en vois tout simplement pas. C'est un fantasme inventé par la droite, une sorte d'ennemi imaginaire qu'elle s'est fabriquée pour justifier ses politiques que la gauche reprend maintenant à son compte. Ce n'est rien d'autre.

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