Que reste-t-il de l'ouverture pratiquée par Nicolas Sarkozy? Rien de bien formidable.
Son impact sur la gauche a été faible. Non que celle-ci soit en bonne santé, mais ce ne sont pas ces quelques défections qui l'ont déstabilisée et mise aussi mal en point, ce sont des conflits internes. Son impact sur la politique gouvernementale n'a pas été beaucoup plus probant. On ne voit pas que la participation de Kouchner, Besson, Amara ou Bockel au gouvernement ait changé quoi que ce soit à sa politique. Seule, peut-être, la présence de Martin Hirsch a-t-elle eu un effet. Et encore, ce serait à vérifier.
Les principales victimes de cette manoeuvre auront été la discipline à droite (l'ouverture a donné aux députés de l'UMP de bonnes raisons de ne pas obéir en tout à leur chef), l'idéologie des droits de l'homme (abandonnée en un tournemain par celui là-même qui en avait fait son credo politique), la morale et la politique.
Que des hommes de gauche changent d'avis et s'installent à droite (ou vice-versa) est dans l'ordre des choses, mais qu'ils le fassent en quelques heures pour un poste ministériel ne l'est pas. Ces débauchages, astucieux, trop astucieux ont tout simplement montré que les idées, les projets comptent pour certains moins que leur ambition. Soit exactement ce que tous les populistes dénoncent en permanence. Encore l'ambition n'est-elle qu'un demi-mal comparée au parcours d'Eric Besson. Traitre jusqu'à la lie, le voilà à la tête d'un ministère indigne dont l'activité quotidienne, la reconduite à la frontière d'enfants, la séparation de famille (voir, là-dessus, les communiqués du réseau Education sans Frontières), est tout simplement une honte. Nicolas Sarkozy est un réaliste : il avait confié le sale boulot à son "meilleur ami", le confier à un traitre est encore plus sûr. Avec un peu de chance, Besson saura trouver les mots pour justifier une politique que son prédécesseur menait dans la discrétion.
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