Comme toute la presse européenne le faisait remarquer ce matin (mais pas forcément la presse américaine), les propositions de Barack Obama sur le climat sont extrêmement décevantes. Très loin de ce qui serait nécessaire et de ce qu'on attendait de lui.
Le plus grave est qu'il est sans doute au plus loin de ce qu'il peut faire tant ses marges de manoeuvre sont réduites : l'opinion américaine est infiniment moins convaincue que l'opinion européenne de la nécessité d'agir, le parlement est travaillé au corps par des lobbies pétroliers dont nous ne mesurons pas ici la puissance, sa volonté de faire avancer ses projets sur l'assurance maladie l'obligent à des concessions avec les élus les plus conservateurs, l'explosion du chômage rend difficile toute concession qui ne soit pas cosmétique. Les chances qu'il avance plus sur ce dossier sont pour toutes ces raisons très minimes. Sauf si l'Europe en pointe sur ce dossier trouve le moyen de l'aider. Mais comment faire?
Utiliser le rapport de force? Il faudrait que l'Europe soit capable de convaincre les pays émergents et les pays en développement de se battre sur ce dossier et de pousser l'Amérique dans un coin. Mais cela parait difficile.
Agiter l'arme du protectionisme, mettre des taxes élevées sur les produits dont l'empreinte écologique est trop mauvaise? C'est difficile et dangereux, même si l'exemple des OGM montre que l'Europe lorsqu'elle est soutenue par son opinion sait marquer des points.
Reste une piste : battre les Américains à leur propre jeu.
On sait qu'ils ont plus que les Européens confiance dans le marché et dans la technologie. Si l'Europe prenait une avance réelle en matière de technologies environnementales, si elle finançait massivement des travaux de recherche dans ce domaine, elle pourrait inciter les autorités américaines à faire des efforts pour éviter que ses industriels ne prennent trop de retard. Il faudrait, au fond, retourner contre les Américains la stratégie du bouclier anti-missile qui a si bien réussi à Reagan contre l'URSS. Pas pour les vaincre et les ruiner, pour les forcer à se lancer dans l'aventure.
Que se passerait-il si à Copenhague, les Européens arrivaient avec un plan de financement très massif des technologies environnementales? Que feraient les Chinois? Resteraient-ils les bras croisés? Et si les Chinois et les Indiens s'y mettaient vraiment, que feraient les Américains? Créer une concurrence internationale sur les technologies environnementales serait sans doute la meilleure manière de les inciter à se lancer dans la bataille contre le réchauffement climatique. Mais en avons nous les moyens?
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