L'échec de Copenhague pourrait bien se révéler une chance pour Nicolas Sarkozy. Il a été, on le sait, en pointe sur ce dossier. Il a avancé de nombreuses propositions qui n'ont, semble-t-il, même pas été discutées (comme ces fameux financements innovants dont ne parle que la presse française) mais qui avaient l'avantage de lui valoir des sympathies bien au delà de son camp. Il pourrait dans les semaines qui viennent en annoncer d'autres qui auraient le grand avantage 1) de le conforter dans sa position de leader européen sur ce sujet et 2) de lui attirer les faveurs de larges pans de l'opinion en France.
Il pourrait, notamment, pousser à l'instauration de taxes, tarifs et mesures discriminatoires aux frontières de l'Europe à l'égard des produits industriels dont l'empreinte écologique serait trop médiocre. Cela irait contre les règles de l'OMC, mais qui pourrait lui en vouloir :
- de frapper ceux (les Chinois, mais aussi les Américains) qui ont le plus freiné à Copenhague,
- de prendre des mesures protectionnistes susceptibles de protéger l'industrie française (et l'agriculture : hier dans une grande surface de province, j'ai trouvé des haricots blancs venant de Chine à coté de lentilles cultivées en Argentine!)?
Cela lui serait d'autant plus facile que les affaires étrangères sont le domaine par excellence des Présidents français pour des motifs institutionnels : c'est leur chasse gardée, ils ne sont pas, comme les Présidents américains, entravés par le Parlement. Indépendamment de leurs qualités personnelles, cette liberté explique pour beaucoup le poids qu'ils ont dans les affaires internationales.
Des mesures de ce type lui vaudraient une large sympathie allant des protectionnistes classiques, à la FN, aux écologistes. De quoi reconstruire une popularité un peu comme sut faire Chirac avec l'Irak.
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