La presse en à peine parlé, mais Daniel Cohn-Bendit a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir exercé des pressions sur le premier ministre grec, Georges Papandréou, pour qu'il respecte les contrats d'armement souscrits avec la France en échange de l'aide française à la grecque. L'Elysée et Matignon ont depuis vivement démenti. Mais s'il est vrai que des pressions de ce type ont été exercées (et on a tendance à croire Cohn-Bendit qui raconte rarement des bobards), c'est gravissime : la Grèce a, aujourd'hui, deux problèmes majeurs :
- une administration, notamment fiscale, très corrompue incapable de lever des impôts nécessaires pour rembourser ses dettes (voir là-dessus, l'excellent papier de Jean Quatremer dans Libération),
- un budget militaire énorme (près de 5% du PIB), le plus gros d'Europe.
Comme elle n'exporte à peu près rien (70% de son PIB est dans les services), elle ne peut s'en sortir qu'en moralisant sa fonction publique (en bref : en faisant payer des impôts à ceux qui gagnent de l'argent) et en coupant massivement dans ses dépenses militaires. En fait, les marchés ne croiront les Grecs que lorsqu'ils diront : nous faisons payer des impôts aux Grecs et nous abandonnons notre imbécile conflit avec les Turcs. Si Nicolas Sarkozy a effectivement exercé des pressions sur Papandréou, il n'a certainement pas aidé la Grèce à sortir du bourbier, il l'a plutôt enfoncée.
1 commentaire:
oui, la part des services dans le PIB grec est de 71%.
...comme la France.
Mais ce n'est pas ce chiffre, plutôt commun dans nos économies occidentales qui fait problème, mais son déficit commercial qui est supérieur à 12%.
Enregistrer un commentaire