vendredi, mai 17, 2013

Hollande choisit l'Europe

François Hollande a fait preuve, hier, d'une grande audace. Alors que, sondages après sondages, on découvre une opinion française de plus en plus sceptique, voire hostile à l'Europe, il a choisi d'aller de l'avant dans la construction européenne, de renforcer l'axe franco-allemand, de lui donner un contenu, un programme pour les deux années à venir : la création d'un gouvernement économique européen. Plus même, il a repris une idée d'Angela Merkel. Les réactions des opposants à l'Europe n'ont pas tardé. Témoin ces quelques lignes de Dupont-Aignan sur son blog :

Selon les observateurs il (François Hollande) n'aurait pas de cap. Aujourd'hui tout porte à croire le contraire. François Hollande sait parfaitement où il va, ou plutôt il suit avec docilité le chemin que d'autres lui indiquent. En commençant sa conférence de presse par une référence à la journée qu'il a passée la veille à Bruxelles, il ne laisse aucun doute sur qui dirige vraiment la France. Il est allé chercher sa feuille de route chez les Commissaires de Bruxelles et il compte bien l'appliquer pour l'an II de son quinquennat.
Depuis un an on pensait avoir René Coty à l'Elysée. En vérité c'est José Manuel Barroso.
Lors de sa conférence de presse, François Hollande a indiqué un cap très clair. Malgré ses échecs il continuera à confier toujours plus de pouvoir à l'Union européenne. Cette camisole de force qui empêche tous les gouvernements depuis 30 ans d'agir, il compte bien la serrer encore plus fort. Plutôt que de redonner à la France des marges de manœuvre pour sortir de la crise, il va paralyser encore un peu plus le pays en le mettant sous la férule d'incompétents et de corrompus.
Pourquoi ce choix qui va à l'encontre de l'opinion dominante? Sans doute parce qu'il a pris la mesure du rôle des instances européennes dans la gouvernance du pays et que mieux valait prendre la tête du mouvement (d'où ce sentiment qu'il donnait hier de prétendre au titre de moteur de l'Europe) si l'on voulait défendre ses intérêts. Peut-être aussi pour anticiper la campagne sur les élections européennes, donner un élan dans une élection que nombre d'observateurs donnaient déjà gagnée par le Front National. Peut-être, enfin, pour faire passer quelques décisions que refuse l'Allemagne (les Eurobonds…).

Reste que ce choix est audacieux et qu'il impose qu'il engrange rapidement quelques victoires sur ce front. Pouvoir dire dans six mois ou un an que l'Europe a retrouvé du dynamisme grâce à la France contribuerait certainement à améliorer son image et à donner du ses à la cure de rigueur que sa politique nous impose.

PS Sa promesse de tenir une conférence de presse tous les six mois, promesse jusqu'à présent tenue, donne un rythme particulier à sa présidence. Elle l'oblige à redonner tous les six mois un coup d'accélérateur à sa politique. Est-ce un bon rythme? Saura-t-il le tenir?

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