C'est l'été. Il ne se passe pas grand chose sur le front intérieur, les éditorialistes sont en vacances. Ceux qui sont restés à Paris s'ennuient un peu. Et puis voilà que Le Monde, dont on ne saluera jamais assez les efforts pour remplir l'actualité (rapport sur le voile à l'université…) publie le texte d'une lettre que Manuel Vals a adressée à François Hollande sans en avertir Christiane Taubira qui, en la découvrant, est, assez naturellement, tombée de sa chaise. Le conflit entre le ministre des policiers et celui des magistrats et de l'administration pénitentiaire n'est pas une nouveauté. Les policiers (ou, plutôt, leurs syndicats) sont en général favorable à des peines lourdes, les magistrats qui les prononcent, les fonctionnaires qui gèrent les prisons plutôt à la recherche de substituts plus efficaces et qui évitent la récidive. Mais en plein été, c'est pain béni pour tous les commentateurs qui se perdent en conjectures sur l'effet de cette brouille sur l'autorité du premier ministre, sur la solidarité gouvernementale, sur l'origine de cette fuite.
Celle-ci paraissant faire plutôt du tort à Valls, on ne le soupçonne pas d'être à son origine. Comme cette annonce est, par ailleurs, venue brouiller les efforts de Hollande pour reconquérir l'opinion alors même que l'INSEE annonçait un rebond inattendu de la croissance (rebond bien maigre, cependant), nul ne l'en a crédité. Et tous de s'interroger sur la manière dont il se sortira de ce mauvais pas : par un report? par une synthèse?
Par une synthèse, sans doute. Mais la synthèse qui est en passe de venir, à droite, un mot négatif, ne se limite pas à cet exercice académique qui vient clore les dissertations lycéennes, c'est aussi un exercice de mouvement qui consiste à déplacer les rapports de force. Valls est populaire, il occupe le terrain, on le voit partout. Il agace certainement. S'il avait voulu le déstabiliser, Hollande ne s'y serait sans doute pas pris autrement : en le mettant en faute par rapport au premier ministre, au garde des sceaux et en le forçant sinon à se rétracter du moins à nuancer son propos, à le banaliser, il l'aurait mis, dans cette hypothèse, en situation d'accepter ce que justement il critique dans ce texte.
Mais comme tout finit par se savoir, on saura bientôt d'où vient cette fuite.
Celle-ci paraissant faire plutôt du tort à Valls, on ne le soupçonne pas d'être à son origine. Comme cette annonce est, par ailleurs, venue brouiller les efforts de Hollande pour reconquérir l'opinion alors même que l'INSEE annonçait un rebond inattendu de la croissance (rebond bien maigre, cependant), nul ne l'en a crédité. Et tous de s'interroger sur la manière dont il se sortira de ce mauvais pas : par un report? par une synthèse?
Par une synthèse, sans doute. Mais la synthèse qui est en passe de venir, à droite, un mot négatif, ne se limite pas à cet exercice académique qui vient clore les dissertations lycéennes, c'est aussi un exercice de mouvement qui consiste à déplacer les rapports de force. Valls est populaire, il occupe le terrain, on le voit partout. Il agace certainement. S'il avait voulu le déstabiliser, Hollande ne s'y serait sans doute pas pris autrement : en le mettant en faute par rapport au premier ministre, au garde des sceaux et en le forçant sinon à se rétracter du moins à nuancer son propos, à le banaliser, il l'aurait mis, dans cette hypothèse, en situation d'accepter ce que justement il critique dans ce texte.
Mais comme tout finit par se savoir, on saura bientôt d'où vient cette fuite.
1 commentaire:
Le paradoxe de Hollande ou bravo à Bernard Girard pour son insondable perspicacité : même quand il ne fait rien, le président fait encore quelque chose, et continue à faire pérorer.
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