Libé a aujourd’hui des papiers extrêmement sévères sur Nicolas Sarkozy. Sans doute un peu de vengeance après le traitement au karcher qu’il avait réservé à Laurent Joffrin. On a toujours tort de s’en prendre aux journaliste…
Mais pas besoin de Libé pour sentir que le vent tourne. On ne parle que de lui dans les dîners en ville. Lui, vous l’avez compris, c’est Nicolas Sarkozy. On en parle tant que des gens qui jamais ne vous auraient dit pour qui ils votaient, vous l’avouent, pour s’en excuser ou s’en laver les mains (“moi, Dieu merci, je n’y suis pour rien”). Autant dire que les procureurs sont plus nombreux que les avocats et qu’il ne trouve plus grâce auprès de grand monde. Les rares malheureux qui tentent de le défendre sont rapidement à court d’arguments tant le feu de leurs adversaires est nourri.
Mitterrand a été beaucoup haï en son temps, parce qu’il avait trahi sa classe sociale et qu’il s’était allié avec les communistes, je me demande si Sarkozy n’est pas en passe de l’être tout autant mais pour d’autres motifs.
La plupart des critiques que je rencontre dans des dîners parisiens disent que sa vie privée n’est pour pas grand chose dans ce rejet palpable, qu’elle ne les gêne pas, même s’ils regrettent son étalage. Disent-ils vrai? Je n’en suis pas certain.
Personnellement, je n’ai jamais partagé ses choix politiques, je crois qu’il se trompe lourdement sur de nombreux sujets, sur l’immigration, notamment, mais sa vie privée et l’indiscrétion dont il fait preuve me choquent au delà de ces différences d’opinion. Au risque de paraître abominablement conventionnel (ce que je suis sans doute) :
- je ne comprends pas qu’un Président nous parle en permanence de Dieu et de nos racines chrétiennes (ce n’est pas notre tradition, cela va contre notre identité nationale, si ce mot a un sens), je le comprends moins encore venant de quelqu’un qui a divorcé deux fois,
- je n’apprécie pas qu’un Président de la République affiche avec autant d’impertinence et d’ostentation ses amours : cela ne nous regarde tout simplement pas,
- je n’aime pas qu’un homme qui passe sa vie à exhorter les autres à travailler toujours plus vive aux frais d’industriels qui tirent parti de sa politique (qui sera le grand gagnant de la fin de la publicité sur les chaînes publiques, sinon Bolloré, propriétaire de Direct 8, une des chaînes de la TNT?),
- je déteste voir nos journaux, quotidiens et hebdomadaires, condamnés à faire la course avec Closer ou Point de vue - Images du Monde.
Conventionnel et ringard? Sans doute, mais suis-je le seul?
PS Je parlerai mardi prochain sur AligreFM de la fin de publicité sur les chaînes publiques. Le sujet est plus grave et plus inquiétant. L'émission sera mise en ligne mardi on pourra la consulter ici.
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