Quand ils se réunissent nos dirigeants nous assurent haut et fort qu'ils vont punir les coupables de la crise, que ces banquiers trop avides seront sévèrement sanctionnés, mais dés qu'ils rentrent chez eux, c'est à ces mêmes banquiers qu'ils font appel pour régler la crise. C'est un peu comme si l'on demandait aux pyromanes d'éteindre le feu qu'ils ont allumé.
C'est ce qui ressort d'un article très fouillé publié hier dans Financial News, une revue professionnelle, où l'on apprend, je cite, que "Working for the government pays off" lorsque l'on est un spécialiste de la banque d'investissement. Tous les grands Etats font appel à ces spécialistes qui nous ont mis dans la panade pour nous sortir de la crise. Les anglo-saxons, bien sûr, mais aussi les Belges, les néerlandais et les luxembourgeois et les Français. Des collaborateurs de Merril Lynch et de la BNP-Paribas ont travaillé avec le gouvernement français sur le dossier Dexia. Et un responsable de Morgan Stanley a conseillé le gouvernement belge dans l'affaire Fortis.
Tout cela a naturellement un coût. Ces banquiers, qui ne manquent pas d'air, reprochent aux gouvernements d'être radins. Les Américains paient 95 000$ l'intervention de ces "experts", les Français, infiniment plus généreux, dépensent 500 000€ pour avoir l'avis des banquiers d'investissement.
Je n'ai qu'une question : est-ce bien raisonnable?
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