C'est la rentrée scolaire. Les journaux en sont pleins, avec leurs marronniers (les enfants qui entrent en sixième, les petits qui pleurent devant l'école maternelle…), leurs enquêtes (celle du Monde sur les idées reçues sur l'éducation, celle du Figaro sur l'offensive des partisans de l'école traditionnelle) et leurs surprises. Je pense aux équivalences qui permettent à des étudiants d'entrer en deuxième ou troisième année des cursus universitaires qui sont le lot d'un nombre croissant d'étudiants.
Ces équivalences sont parfois légitimes comme lorsqu'elles permettent à un étudiant de d'hypokhâgne ou de khâgne d'entrer en deuxième année de licence de lettres ou d'histoires, mais que penser de celles qui permettent à de jeunes normaliens d'intégrer les études de droit, de sociologie ou de psychologie en troisième année alors qu'ils n'ont jamais fait de droit, de sociologie ou de psychologie auparavant? Ces étudiants sont certainement intelligents et travailleurs, mais ils n'ont pas la science infuse. Faut-il en conclure que l'on peut en quelques mois rattraper deux ou trois ans d'études? ou, plus simplement, que les études servent moins à acquérir des savoirs qu'à sélectionner en fonction de critères extra-scientifiques (capacité à travailler rapidement, à accumuler des connaissances, à réussir des épreuves difficiles…).
Les partisans de l'école traditionnelle qui ne jurent que par la transmission des savoirs devraient s'élever contre ces dispositifs qui la déconsidèrent. A ma connaissance, ils ne le font pas. Ce qui jette une ombre sur leur combat qui semble surtout anachronique.
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