samedi, juin 26, 2010

L'amérique, les Frac et la France profonde

Le 5 mars dernier Le Monde publiait un papier d'Emmanuelle Lequeux au titre délicieusement provocant : L'amérique en pince pour les FRAC à l'occasion d'une exposition itinérante de quelques pièces tirées des collections de ces Fonds régionaux d'art contemporain qui couvrent la France et donnent la possibilité de voir de l'art contemporain un peu partout. Les spécialistes qui connaissent bien le marché n'ont pas manqué d'ironiser : l'Amérique redécouvre les vertus des subventions publiques lorsque les marchés s'effondrent et que les institutions comme les Frac restent les dernières à acheter des oeuvres à ses artistes.

Cette ironie est de bonne guerre et probablement justifiée. Reste qu'il est agréable pour qui se promène en France de découvrir, dans les endroits les plus insolites ces lieux où l'on expose ce qui se fait de plus nouveau. Les bâtiments sont en général de grande qualité, les collections toujours intéressantes (même si, effet inattendu de cet art de conservateur, on ne connaît pasla plupart des artistes qui y sont présentés) et l'environnement agréable. Il n'y a que les textes qui qui accompagnent les oeuvres et tentent de les expliquer qui laissent rêveurs. Mais peut-être faut-il les prendre pour ce qu'ils sont : un exercice poétique un peu maladroit.

Il y a les Frac, bien sûr, mais pas seulement. Me promenant il y a quelques jours en Creuse, le département le plus dépeuplé, le plus vide de France, j'ai découvert sur une île, dans le lac de Vassivière, à des kilomètres de la moindre ville de quelque importance, un Centre international d'art et du paysage qui présentait, à coté d'oeuvres d'une artiste italienne qui joue avec des projecteurs de cinéma, Rosa Barba (quel nom charmant pour une artiste dont l'oeuvre pourrait à la longue nous barber), une belle collection de land art dispersée tout autour de l'île. Il n'y avait pas quatre visiteurs, mais cela ajoutait au plaisir de la découverte (et qu'on ne me dise pas qu'en ces temps de disette budgétaire, il faut couper dans ces dépenses, elles ne nous coûtent guère plus cher que les déplacements privés de certains de nos ministres et sont ouvertes à tous).

J'ai pris quelques (mauvaises) photos de ce joli lieu. J'aimerais qu'elles donnent envie à quelques lecteurs de ce blog de faire un détour par ce Centre.




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