Dans Libé de ce matin, Daniel Schneidermann s'en prend à Claude Askolovitch, journaliste du Nouvel Observateur que le groupe Lagardère vient de nommer tout à la fois directeur politique du Journal du Dimanche et éditorialiste sur Europe n°1. D'après Schneiderman, ces nominations seraient liées à l'intervention pro-Jean Sarkozy de ce journaliste après les propos de Siné sur celui-ci (c'est Askolovitch qui a lancé l'affaire).
C'est possible, c'est même plausible tant Askolovitch s'est révélé ces dernières années un allié objectif de la droite (c'est lui qui avait révélé la jeunesse trotskyste de Jospin, il n'a cessé d'attaquer Ségolène Royal, a co-écrit le livre où Eric Besson trahissait la candidate socialiste…) Le problème est que Schneidermann n'avance aucune preuve. Il le reconnait d'ailleurs paisiblement lorsqu'il écrit : "Reste une inconnue - de taille. Sa Majesté a-t-elle explicitement donné consigne de faire nommer Askolovitch au firmament du groupe de son ami Arnaud Lagardère, pour service rendu la famille? Ou bien dans l'état-major de Lagardère, a-t-on précédé ses désirs?"
Ainsi va le journalisme à la française : des soupçons, mais pas de preuve, pas de vérification des informations. Venant d'un journaliste qui se présente comme le gardien de l'éthique journalistique, cela surprend désagréablement.
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